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Question n°75

Effet barrière pour le déplacement de la faune aquatique

Ajouté par luc CHAILLOT (talmont), le
[Origine : Site internet]

Les installations immergées de chaque éolienne et de l’ensemble du projet produiront inévitablement des bruits et des champs électriques et magnétiques. Quels seront les impacts générés, tant par ce projet que par l’accumulation des effets des divers projets éoliens sur les côtes de la Bretagne sud et des Pays de la Loire ? Les déplacements de la faune aquatique entre la haute mer et la baie de Bourgneuf, l’estuaire de Loire, ou à la Loire elle-même (ainsi que pour tous les fleuves côtiers) ne seront-ils pas perturbés et si oui à quel niveau ? Que deviendra la frayère de la baie de Bourgneuf, comment seront impactés les déplacements de la faune en général et particulièrement des poissons migrateurs remontant vers l’estuaire de la Loire ou la Loire et ses frayères (ainsi que pour tous les fleuves côtiers) ? Quel sera l’impact sur l’avalaison ? Quelle est la faune et la biomasse aquatique de la zone impactée par le projet, quel sera l’impact de ce projet sur cette faune in situ ?

Date de la réponse:
Réponse de La maîtrise d’ouvrage, le
Réponse:

Dans le cadre de l’étude d’impact sur l’environnement en cours de réalisation par le maître d’ouvrage, et à rendre à l’Etat au plus tard au 3 décembre 2016, les effets cumulés des autres projets autorisés ou en cours d’instruction seront pris en compte, conformément au Code de l’environnement.

Concernant l’exploitation du futur parc éolien des Iles d’Yeu et de Noirmoutier, celui-ci génèrera des bruits sous-marins liés aux rotors et aux pales, et transmis dans la colonne d’eau par les mâts des éoliennes. Le trafic maritime des navires de maintenance génèrera également du bruit sous-marin.

Une étude est en cours (menée par le bureau d’étude Quiet Océans), afin d’évaluer l’émergence sonore sous-marine du futur parc éolien des Iles d’Yeu et Noirmoutier, et d’évaluer les potentiels impacts des ondes et vibrations induites.

Néanmoins d’après les retours d’expérience et comme le confirme l’étude SOMME consultable sur le site du débat public ces émissions en phase d’exploitation sont de très faible intensité, comparables à celles d’une petite embarcation, et n’induiraient donc pas de modification des conditions d’ambiance sonore pour les poissons.

Caractéristiques (fréquence, niveau dB re. 1µPa @1m) des sources sonores des projets de fermes éoliennes offshore (en rouge) comparées à celles d’autres émissions sonores humaines (en bleu) et au bruit ambiant naturel (en gris, dB re. 1µPa). [1]

Concernant les champs électromagnétiques, comme tout câble électrique dans lequel circule un courant, et quel que soit leur niveau de tension (220 volts à 225 000 volts), le câble sous-marin est le siège d’un champ principalement magnétique. Ce champ à la particularité de décroitre très rapidement avec la distance (par exemple avec la profondeur d’ensouillage ou l’épaisseur de l’enrochement) de sorte qu’à une dizaine de mètres, le champ magnétique soit quasi nul. En comparaison, le champ magnétique terrestre est présent en continu.

Les différents retour d’expérience tel que les mesures in situ menées au Danemark suite à l’installation du parc éolien en mer de Nysted (DONG Energy et al., 2006) ont conclu que le champ magnétique émis par des câbles à très haute tension en milieu marin ne constituait pas un obstacle au déplacement des espèces de poissons migratoires. Cela est cohérent avec les faibles valeurs de champ attendues.

Les déplacements de la faune aquatique de la haute mer vers la baie de Bourgneuf, zone de frayère et de nourricerie bien connue, ne seraient donc pas impactés.

Concernant l’avalaison, c’est-à-dire le phénomène de migration des espèces amphihalines descendant les rivières d’amont en aval afin de rejoindre la mer, celles-ci sont prisent en compte dans le cadre des études en cours sur la ressource halieutique.

D’autre part, des études sont également en cours afin d’évaluer les effets du parc éolien en mer des Iles d’Yeu et de Noirmoutier sur les habitats et biocénose benthiques (Ensemble des organismes vivants, animaux et végétaux dont microorganisme, vivant au fond de la mer).

Des impacts sont notamment attendus en phase de construction au niveau de chaque fondation et du chemin du câble, avec une destruction locale de l’habitat et de certaines espèces benthiques présentes sur le fond, ainsi qu’une remise en suspension de sédiments pouvant affecter les œufs ou larves présents. Cet impact sera très localisé et temporaire, et en l’état actuel des connaissances, la zone du projet ne constitue pas une zone de frayère ou de nourricerie pour les espèces présentes, comme par exemple le tourteau ou la dorade grise. Les études en cours permettront d’évaluer la présence et l’abondance des espèces sur la zone du projet.

Enfin, il est souvent observé un effet récif au niveau des fondations, ce qui constitue une source de nourriture et un abri pour les poissons, et  génère  une augmentation de la biomasse au sein de la zone du parc.

Nous vous invitons à consulter les synthèses d’études « Poissons, mollusques et crustacés » et « acoustique sous-marine et aérienne » pour davantage d’informations sur ces sujets.


[1] Source : Synthèse des connaissances de la communauté scientifique sur les impacts acoustiques des projets éoliens offshore sur la faune marine, réalisée par le bureau d‘études SOMME et disponible sur le site du débat public.