Question n°35
Facades maritimes et parcs éoliens
le ,Pourquoi n'y a t-il pas de parc éolien en mer méditerranée plutôt que tout concentrer sur la façade Atlantique et nord? si quelqu'un pouvait nous expliquer la raison?
Suite au Grenelle de l’environnement, l’Etat s’est fixé comme objectif le déploiement en mer d’une capacité installée de production électrique de 6000 mégawatts d’ici 2020.
Pour répondre à cet objectif, un travail de concertation a été réalisé sur l’ensemble des façades maritimes (Méditerranée comprise) par les Préfets de Région mandatés par le ministère de l’Ecologie, du Développement Durable et de l’Energie, dès 2009 – 2010. Le but était d’identifier des « zones propices » au développement de projets éoliens en mer (et de déboucher sur des appels d’offres pour l’installation de ces parcs éoliens offshore), comme l’illustre le schéma ci-dessous :
La concertation pour la définition des « zones propices » s’est appuyée sur une analyse des zones littorales, réalisée par RTE et le Centre d’étude et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (CEREMA) .
La définition des zones favorables s’est appuyée sur une analyse cartographique fondée sur plusieurs données techniques (vent, houle, bathymétrie ; données RTE : localisation et potentiel de raccordement ; données environnementales ; données relatives au paysage et au patrimoine: sites classés/inscrits, etc. ; données relatives à la Défense (marine et aérien): zones de tirs, etc. ; données relatives à la navigation (aérienne et maritime): chenaux d'accès, etc. ; données radars: ports, sémaphores, météo, etc. ; données socio-économiques : mouillages, extraction marine, tourisme, etc. , données relatives à la pêche : gisement principal, etc.).
Les « zones favorables au développement de l’éolien en mer » ont fait l’objet, à partir de 2009 – 2010, d’une concertation sur les différentes façades littorales (façade Nord Atlantique ; façade Manche Ouest / façade Sud Atlantique / façade Méditerranée) pour identifier des « zones propices », destinées à des fermes éoliennes commerciales posées ou bien des fermes pilotes d’éoliennes flottantes.
Pour mener ces concertations et évaluer les enjeux des territoires concernés, les préfets ont réuni durant la phase de concertation, les services concernés au sein de l’administration, les élus du territoire, les associations de protection de l’environnement, des représentants des pêcheurs, des représentants des industriels potentiellement concernés, d’autres représentants du monde économique (CCI, etc.). Sur la base de plusieurs enjeux de territoire (ces enjeux ont été classés selon quatre catégories, comme l’illustre le schéma précédent), l’Etat a évalué les zones selon trois critères : modérés, forts, exclus.
Au regard des critères techniques définis par le CEREMA et RTE et des résultats apportés par la cartographie pour la zone Méditerranée, aucune zone propice au développement des projets d’éolien en mer posé n’a été retenue, comme l’illustre la carte ci-dessous.
En effet, les zones qui auraient été propices en Méditerranée (selon le critère établi par le CEREMA et RTE, de la profondeur marine) sont trop proches du littoral.
Néanmoins, récemment, la ministre de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie a demandé en juillet 2014 aux préfets coordinnateurs de façades maritimes d’initier une nouvelle démarche de concertation reposant sur de nouveaux critères élaborés par le CEREMA et RTE. Il s’agit d’identifier de nouvelles zones propices pour des fermes pilotes pour l’éolien flottant.
Quatre périmètres en Méditerranée[1], deux en Languedoc-Roussillon et deux en Provence-Alpes-Côte d ’Azur, ont été retenus comme « très favorables » pour l’installation de fermes pilotes d’éoliennes flottantes offshore[2] en Méditerranée. En prévision de l’appel à manifestation d’intérêt de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME), les préfectures de Languedoc-Roussillon, Provence-Alpes-Côte d’Azur ainsi que la préfecture maritime de la Méditerranée ont tenu les 3 et 17 février 2015 des réunions de concertation sur le développement de l’éolien flottant. Des zones ont été sélectionnées pour recevoir des installations de 5 à 10 éoliennes afin de « tester leur fonctionnement en mer en étant accompagné par les pouvoirs publics ».
[1] Ces zones de quelques centaines de kilomètres² alliant force du vent et profondeur se situent au large des côtes du Roussillon, du cap d’Agde, de la Petite Camargue et de l’embouchure du grand Rhône où est déjà prévu le programme Provence Grand Large porté par EDF Energies Nouvelles.
[2] Souce : Le Marin, Éolien flottant : « quatre zones identifiées en Méditerranée », 18 février 2015.