Question n°22
Emplois indirects
le ,Il est indiqué dans la Synthèse du dossier :
"Pendant la construction, le parc des îles d’Yeu et de Noirmoutier et celui de Dieppe - Le Tréport attribués au même consortium devraient mobiliser en France plus de 1 500 emplois directs pendant deux années. Cela représente plus de 6 000 emplois au total avec les emplois indirects et avec ceux des secteurs d’activités dynamisés par la présence du parc. La maintenance et l’exploitation du parc entraîneraient la création de 125 emplois directs localisés à proximité immédiate (centres de maintenances à l’île d’Yeu et à Noirmoutier), et ce pendant toute la durée de vie du parc, soit 20 à 25 ans. La réalisation de ce projet s’accompagnerait d’un travail de qualification des entreprises régionales et nationales, d’un plan de formation et d’un soutien à l’insertion professionnelle."
Questions :
1. comment un emploi direct peut-il générer 3 emplois indirects ?
2. quels sont les heureux secteurs d’activités qui seront dynamisés par le projet ?
3. est-il envisagé de développer une activité touristique sur zone ?
Monsieur,
Voici les éléments dont nous disposons sur le sujet, élaborés avec notre partenaire Adwen.
Au sujet du ratio entre emplois directs et emplois indirects :
Dans le secteur de la production électrique, un emploi direct est un emploi lié directement aux activités des sites de construction ou d’exploitation des moyens de production. Plus précisément, pour le projet de parc éolien des îles d’Yeu et de Noirmoutier, ces emplois directs concernent :
- Les 750 emplois liés aux usines Adwen et à ses fournisseurs de rang 1 présents au Havre,
- Les 480 emplois mobilisés pour la construction du poste de livraison en mer, des câbles et des fondations,
- Les 270 emplois mobilisés pour l’installation en mer des différents composants
- Les 60 emplois mobilisés par parc pour le pilotage du projet
- Les 125 emplois mobilisés par parc durant les 25 ans de durée d’exploitation.
Au total, 1500 emplois directs seront mobilisés durant la phase de construction, et 125 emplois directs durant toute la durée d’exploitation.
Les emplois indirects sont les emplois nécessaires à la fabrication des pièces détachées et aux fournitures issues de commandes des sites de construction et d’installation, ainsi que les prestations de services associées.
Ainsi, les usines Adwen feront appel à des fournisseurs pour fabriquer les éoliennes, qui vont eux-mêmes solliciter d’autres fournisseurs pour honorer leurs commandes, qui devront eux-mêmes se fournir en matières premières et fournitures, etc.
Voici quelques exemples d’emplois indirects :
Il est prévu que la fabrication des mâts des éoliennes mobilise une centaine d’emplois indirects, qui sont considérés comme tels car mobilisés en tant que fournisseurs de rang 2 d’Adwen.
La fabrication des mâts est prévue dans deux usines situées l’une à Dunkerque et l’autre au Havre. Globalement, les emplois mobilisés par les fournisseurs de composants des éoliennes – hors les composants principaux implantés au Havre – sont considérés comme des emplois indirects.
Plus largement, sont pris en compte comme emplois indirects tous les fournisseurs de pièces détachées (transformateurs, câbles, pièces de jonction, moteurs,…), de matériaux de construction (ciment, granulats, acier, sable,…), d’équipements (matériel de bureau, matériel informatique pour la maintenance), de matériel d’entretien pour les bateaux, les services de transport, les services de conseil, les bureaux d’études et de contrôle, etc.
Le nombre d’emplois indirects mobilisés durant la phase de construction est estimé à 4 500 emplois.
Le ratio de 1 pour 3 entre les estimations d’emplois directs et d’emplois indirects est repris dans le rapport du Centre d’études et de recherches sur les qualifications (Céreq) sur l’émergence d’une filière de l’éolien offshore posé (EMR) en France[1], étude réalisée dans le cadre d’une convention de partenariat entre le CEREQ et le Commissariat général au développement durable. Ce ratio est variable en fonction des domaines d’activités et de leur maturité.
Au sujet des secteurs d’activités dynamisés par le projet :
Il s’agit des emplois induits. Ils résultent des dépenses de consommations de toutes les personnes travaillant directement ou indirectement pour le projet et son exploitation. En effet, les salariés contribuent au dynamisme de l’économie locale et génèrent des revenus supplémentaires dans différents secteurs : alimentation autres commerces de proximité), santé, logement, services (automobile, travaux, services bancaires, etc…) culture et loisirs, et notamment les restaurants. Ces revenus supplémentaires sont injectés dans l’économie nationale et sont à leur tour à l’origine d’emplois induits.
Les emplois induits prennent également en compte l’augmentation de la demande de services publics tels que les transports en commun (augmentation éventuelle de la fréquence des bus aux heures de pointe) ou l’éducation (scolarisation des enfants dans la région, ce qui peut entraîner le recrutement d’enseignants supplémentaires).
Enfin, les emplois induits incluent les activités de tourisme pouvant se développer en relation avec le parc.
Au sujet du développement de nouvelles activités touristiques :
Le maître d’ouvrage a pour objectif d’intégrer le parc éolien dans l’offre touristique en accompagnant les territoires dans la déclinaison de cette offre. L’objectif est de participer à la création d’un flux touristique générateur d’activité économique en donnant les moyens d’une information pédagogique concrète, adaptée à tous les publics, et interactive.
Une première liste de projets a été proposée par le maître d’ouvrage après échanges avec les acteurs vendéens et régionaux du tourisme:
- La participation à l’intégration du parc éolien en mer dans l’offre touristique vendéenne ;
- L’accompagnement à la création d’une Maison des Energies du Futur sur l’île de Noirmoutier
- L’intégration dans l’agenda des festivités locales
- Le soutien financier pour l’organisation de visites du parc éolien en mer (formation, sécurité etc.) sous réserve d’en étudier les impacts (notamment environnementaux).
La liste des projets finalement soutenus par le maitre d’ouvrage ainsi que le calendrier de mise en œuvre seront conjointement définis par les acteurs et élus du tourisme concernés, au sein d’une instance de décision dont la gouvernance devra être définie par ces mêmes acteurs à l’échelon régional, départemental et local.
[1] L’émergence d’une filière de l’éolien offshore posé (EMR) en France : quelles perspectives pour l’emploi et la formation ? Céreq (février 2015)
http://www.cereq.fr/index.php/publications/Net.Doc/L-emergence-d-une-filiere-EMR-en-France-quelles-perspectives-pour-l-emploi-et-la-formation-Le-cas-de-l-eolien-offshore-po
A propos des emplois et de leur localisation
Le graphique présenté à la page 51 du dossier du maître d'ouvrage conduit à reconsidérer la question du nombre d'emplois directs annoncé (1 500).
Au vu de ce graphique, on peut observer en effet qu'à ce stade du projet, et s'agissant de la phase de construction-installation de celui-ci :
- les emplois directs "locaux" annoncés pour le projet Yeu-Noirmoutier sont en fait au nombre de 270 ;
- la localisation de 480 autres emplois reste indéfinie ; elle dépendra du choix final de fournisseurs (dans quelle mesure peuvent-ils être recherchés et retenus à l'étranger ? en France ? Dans la région ?) ;
- le reste, soit 750 emplois et donc la moitié des 1 500 annoncés, sera localisé au Havre et résultera de la mutualisation de moyens de production liés à plusieurs projets de parc éoliens en mer.
Pour la clarté du débat, la présentation générale qui est faite de ce thème dans les différents ateliers et réunions publiques devrait être plus précise, mettre en évidence ces données, et ne pas abuser d'une approche si globale qu'elle conduit à donner une image du projet par trop enjolivée... Il en va de la crédibilité de la communication du maître d'ouvrage.