Question n°34
Besoins et méthodes d'entretien des structures sous-marines
le ,Le choix de fondations de type « jacket » préférentiellement à celles de type « monopieu » est souvent présenté positivement en raison de l’« effet récif » accru qu’il est susceptible d’entraîner. La colonisation des fondations par des organismes marins, végétaux et animaux, n’est cependant pas sans incidences sur la maintenance : empêchement des opérations d’observation visuelles des fondations, augmentation des forces hydrodynamiques exercées sur celles-ci en raison de l’encombrement causé par cette colonisation… La même question se pose également pour les cables sous-marins et leurs protections. Par quels moyens est-il envisagé de répondre aux besoins d’entretien de ces structures sous-marines, et à quel rythme, sans nuire pour autant à l’environnement marin ?
La colonisation des structures immergées par des espèces vivantes (phénomène appelé biofouling) est à l'origine des récifs (qu'ils soient naturels ou artificiels). Cette colonisation n'est pas sans conséquence sur le maintien de l'intégrité des structures immergées (augmentation de la masse de ces structures, phénomène de dégradation par phénomène d'oxydo-réduction) et donc leur durée de vie.
Le maître d'ouvrage a fait le choix de dimensionner ses fondations pour permettre la colonisation par les espèces (il n'aura pas recours aux peintures antifouling [1]) et pour éviter les opérations de maintenance pendant toute la durée d'exploitation du parc éolien (25 ans). Il est par contre prévu que les fondations soient régulièrement (probablement annuellement) inspectées visuellement ou que des capteurs soient installés pour vérifier le bon état de ses structures. Ainsi et hormis dans le cas de détection d'anomalie, il n'est pas prévu de gratter les fondations durant l'exploitation du parc éolien [2].
Concernant l'enrochement, l'exigence principale pour son dimensionnement repose sur sa stabilité dans le temps. Des études sont en cours (études météo-océaniques, géotechniques, géophysiques avec relevé bathymétrique et sonar à balayage latéral) afin de dimensionner cet enrochement sur toute la longueur du câble et pour toute la durée d'exploitation du parc éolien. Tout sera fait afin qu'il n'y ait pas d'entretien à réaliser et que les roches restent en place durant toute la durée de vie du parc. Il sera prévu une surveillance régulière des câbles (tous les 1 à 10 ans selon les structures et les caractéristiques du milieu), ainsi qu'un plan de maintenance par enrochement « palliatif » et localisé si un câble venait à être endommagé. L'inspection visuelle serait réalisée par des robots et un navire d'enrochement pourrait intervenir. Le maître d'ouvrage prévoit de dimensionner sa fondation pour permettre le maintien de l'intégrité de cette structure (ce qui représente un coût plus important par fondation). Afin d'éviter l'altération de la fondation, les ingénieurs intègreront et modéliseront la surcharge de masse générée par la présence d'organismes vivants (combinaison des effets de cisaillement, de descente en charge, d'efforts et de conditions de météocéanique (houle, courant, hydrodynamisme). Des capteurs seront positionnés aux endroits les plus faibles des structures pour mesurer et évaluer l'état des fondations.
Les études actuellement en cours dans la phase de levée des risques, et celles qui se poursuivront au cours de la période d'études approfondies permettront de mieux définir les caractéristiques du milieu et l'entretien nécessaire des structures.
[1] Il n'existe pas de terme équivalent en français, c'est la raison pour laquelle nous utilisons le terme anglo-saxon. Cependant, Wikipedia donne une définition relativement explicite de ce terme : "une peinture antifouling est une peinture contenant des biocides destinée à empêcher les organismes aquatiques de se fixer sur la coque des navires ou sur d'autres objets immergés, comme par exemple les hydroliennes.
[2] Dans le cadre de sa réponse à l'appel d'offres, le maître d'ouvrage s'était engagé à ne pas utiliser de peinture antifouling et envisageait par conséquent le nettoyage des fondations (par grattage). Cependant, au vu des récent retours de nos experts (environnement et technique), nous envisageons plutôt, dans cette phase de levée des risques, de retravailler sur le dimensionnement des fondations de manière à prendre en compte la biomasse qui se fixerait sur ces structures et donc d'éviter le recours au nettoyage des fondations (grattage). Des capteurs pourraient être installés pour surveiller les structures, ce qui permettrait de s'assurer de la tenue de ces structures.