Un impact visuel inacceptable

Bonjour à tous, Le développement des énergies renouvelables et la recherche de solutions alternatives aux énergies fossiles sont des objectifs fort louables qui ne sauraient être contestés. De la même manière, tout projet pourvoyeur d'emplois sur les îles de Vendée ne peut être qu'encouragé. Néanmoins, comment ne pas être absolument consterné devant l'impact visuel de ce projet démesuré : à proximité des côtes vendéennes, 62 éoliennes de 210 mètres de haut en bout de pale, occupant une surface de 83 km², soit 3,5 la surface de l'île d'Yeu. Les photomontages exécutés avec beaucoup de rigueur le prouvent de manière incontestable (http://geophom.fr/eolienmer-pyn/carte.html) : malgré leur éloignement des côtes, les éoliennes seront parfaitement visibles une très grande partie de l'année, de jour comme de nuit. Cela ne saurait être nié. Ainsi, depuis toute la côte ouest de Noirmoutier, le parc éolien barrera presque toute la ligne d'horizon sur un front de près de 15 km ! Elles seront encore plus visibles depuis la côte nord de l'île d'Yeu, car le parc éolien ne sera situé qu'à moins de 12 km de la pointe du But. La "synthèse d'études environnementales paysage et patrimoine" ne fait que confirmer cet impact visuel en le classant de "fort" à "très fort" depuis la côte occidentale de Noirmoutier et le nord de l'île d'Yeu. Pourtant, lorsque le Conseil Général a validé le projet, une condition essentielle avait notamment été posée : le parc éolien ne devait pas être visible. Rappelons nous la réaction de l'UNESCO lorsqu'il avait été question d'implanter des éoliennes à proximité du Mont Saint Michel : l'UNESCO qui avait parfaitement compris que de tels projets défigureraient à jamais ce site inestimable avait menacé de retirer le Mont de la liste du Patrimoine Mondial (http://www.entreprises.ouest-france.fr/article/mont-saint-michel-projet-deolienne-abandonne-04-04-2012-50972) Comment peut-on accepter de sacrifier des paysages maritimes qui font partie des plus beaux paysages vendéens ? Si ce projet aboutit, les générations futures nous jugeront sévèrement d'avoir ainsi accepté de bétonner la mer. Si à court terme, nombre de visiteurs curieux risquent d'affluer, à long terme les retombées touristiques seront sans nul doute totalement négatives. Par ailleurs, comment ne pas être étonné par l'absence d'étude hydrosédimentaire parmi les études du porteur de projet. En effet, ne doit-on pas redouter une perturbation des courants et donc une érosion accrue des côtes et des plages du sud de la Loire ? Nul n'ignore en particulier la vulnérabilité de l'île de Noirmoutier dont une grande partie est située en dessous du niveau de la mer. Disons le tout net, ce projet est absolument inacceptable en l'état. Il n'est certainement pas trop tard pour s'y opposer, c'est la raison même de ce débat public. Puisse cette prise de conscience se faire parmi nos élus afin de ne pas commettre l'irrémédiable. Ne sacrifions pas les paysages maritimes qui font la fierté de tous les vendéens. Enfin, soyons fous et rêvons de solutions alternatives réellement innovantes : un parc d'hydroliennes par exemple, fonctionnant avec l'énergie des courants, immergées et donc invisibles ne serait-il pas envisageable ? Emmanuel Vrignaud, un vendéen triste et en colère