Question n°53
Des éoliennes contestables
le ,Pourquoi installer de nouvelles éoliennes alors qu'elles sont de plus en plus contestables et abandonnées ?
Le projet de parc éolien en mer des îles d’Yeu et de Noirmoutier répond aux objectifs définis par l’Etat sur la transition énergétique. La transition énergétique passera notamment par l’augmentation de la part des énergies renouvelables au sein du mix énergétique (23% de la consommation finale en 2020, 32% en 2030) et la limitation du nucléaire dans le mix électrique (actuellement 75%).
L’éolien en mer fait partie des énergies renouvelables sur lesquelles s’appuiera cette transition. L’Etat s’est en effet fixé comme objectif le déploiement en mer d’une capacité installée de production électrique de 6 000 mégawatts d’ici 2020.
De plus, le développement de la filière éolienne en mer permettra à la France de renforcer son indépendance énergétique vis-à-vis de l’extérieur. En effet, la France disposant de peu de ressources énergétiques nationales, sa consommation d’énergie la rend donc dépendante de ses importations d’énergies primaires (de pétrole, de gaz et d’uranium).
Enfin, le développement de ces projets constitue une opportunité en termes de création d’une filière industrielle : la dynamique engagée par l’Etat grâce au lancement de deux appels d’offres (2011 puis 2013) vise à donner aux industriels du secteur la visibilité nécessaire aux investissements pour créer et pérenniser la filière, et ainsi garantir des emplois dans ce secteur. Plusieurs pays européens se sont engagés plus précocement dans le développement de l’éolien en mer [1].
Actuellement, 2 488 turbines sont installées et connectées au réseau en Europe, générant une capacité totale de 8 045,3 MW dans 74 parcs éoliens répartis dans 11 pays européens différents [2]. La production des parcs éoliens en mer est de 29,6 TWh pour une année avec des conditions normales de vent, soit environ 1% de la consommation totale d’électricité dans l’Union Européenne. L’éolien offshore est une technologie certes récente en France mais sur la voie de la maturité au plan européen. Le Royaume-Uni comptait ainsi fin 2014, 24 parcs connectés au réseau pour une puissance installée de 4500 MW et le Danemark 12 pour 1 300MW. En Allemagne, les fermes pilotes ont été installées il y a plus de 5 ans comme Alpha Ventus en 2009, 16 parcs sont désormais reliés au réseau pour 1 050 MW installés.
L’association qui regroupe les producteurs européens d’énergie éolienne (EWEA) prévoit par ailleurs dans un scénario « central » que les parcs éoliens européens (27 pays) auront une capacité installée d’environ 23 500 MW en 2020, à comparer avec la capacité actuelle de 10 400 MW (2015) . (Voir le lien)
Ces éléments confirment une tendance à la hausse du développement de l’éolien en mer en Europe.
Si la technologie de l’éolien en mer est considérée comme éprouvée, la filière industrielle de l’éolien en mer française est, elle, encore en phase de développement. Les appels d’offres lancés par l’Etat depuis 2011 visent à assurer le développement et la structuration d’une filière industrielle française, capable de saisir les opportunités d’exports liées à l’essor du secteur à l’échelle internationale.
[1] En Allemagne, où la capacité installée en mer atteignait fin 2014 40 GW, la filière industrielle comptabilise aujourd’hui 19 000 emplois. Elle a constitué un levier de croissance et de re-industrialisation important pour certaines zones. Le port de Bremerhaven, qui s’est reconverti dans le secteur en 2001, a ainsi vu son taux de chômage passer de 25% en 2001 à 14% aujourd’hui.