Question n°54
Impact sur la faune et la flore
le ,Quel sera l’impact des anodes sur les moules? ceci est important puisque c’est le début d’une chaîne alimentaire. Et, accessoirement, une autre question sur le nettoyage des parties immergées : le devenir de ces moules, par exemple ? S’agit-il de les laisser tomber au fond au risque d’étouffer la faune et la flore benthique, ou autre chose est-il déjà prévu à ce stade-là ? Merci.
Les anodes dites sacrificielles sont des systèmes de protection des structures métalliques contre la corrosion.
Le principe de fonctionnement repose sur la dissolution de l’anode (composée de zinc ou d’aluminium) par oxydation en vue de protéger la partie immergée des infrastructures métalliques (navires, bouées, ouvrages portuaires, plateforme offshore, pile de pont). Ces anodes permettent, par leur oxydation plus rapide que celle du métal sur lequel elles sont posées, de protéger ce dernier de la corrosion. Les études en cours permettront de calculer la masse d’anodes sacrificielles nécessaire sur chaque fondation, afin que celles-ci restent en place durant toute la durée de vie du parc, sans avoir à être remplacées. Une grande partie des éléments métalliques dissous demeure attachée à la surface de l’anode et le reste est diffusé dans le milieu sous forme d’ions ou d’oxydes.
Nous disposons d’une série d’analyses en milieu portuaire et en laboratoire (Pineau et al. (2011)[1] qui étudient le transfert de l’aluminium issus des anodes sacrificielles vers l’eau, les sédiments et les mollusques (moule : Mytilus edulis). La présence d’aluminium dans les moules n’a pas pu être corrélée avec la présence d’anodes sacrificielles.
Bien que la solution privilégiée par le maître d’ouvrage soit la protection par anode sacrificielle, la solution de protection par courant induit (anode couplée à un générateur de courant continu) est également étudiée. Les études en cours permettront d’affiner les choix du maître d’ouvrage.
Concernant le devenir des moules : Le maître d’ouvrage ne prévoit pas l’application de peinture antifouling sur les parties immergées des installations. Ces peintures constituées de biocides réglementés visent à empêcher la colonisation par des organismes aquatiques des structures qui peuvent conduire à l’altération de l’intégrité de ces structures. La colonisation des structures sera donc possible (les moules ou autres organismes vivants pourront donc se fixer sur les structures métalliques), et les fondations seront conçues de manière à ne pas nécessiter de maintenance de type grattage pendant la durée de vie du projet. Il est cependant prévu qu’elles soient régulièrement (probablement annuellement) inspectées visuellement ou que des capteurs soient installés. Le cas échéant si une détérioration est détectée sur une fondation, un grattage sera mise en œuvre. Nous n’avons pas encore étudié avec les spécialistes les différentes méthodes mais ce point sera traité dans le cadre du dossier d’étude d’impact remis au plus tard en juin 2017 et soumis à l’enquête publique.
[1] S. Pineau, C. Caplat, A. Mao, D. Masson, J. Crouzillac. – 2011 – Transfert d’éléments constitutifs d’anodes sacrificielles Al-In vers l’environnement marin. 5èmes journées d’Aix - Protection cathodique et revêtements associés. 21-23 juin 2011, Aix en Provence. Com. Orale / Article.