Vous êtes ici

Question n°60

A propos des emplois et de leur localisation

Ajouté par Vendée Nature Environnement (LA ROCHE-SUR-YON), le
[Origine : Site internet]

La projection en termes d'emplois à laquelle se livre le maître d'ouvrage donne prise à des représentations de la question trop optimistes, voire fallacieuses. On peut inférer de ce qui présenté publiquement que ce sont 1 500 emplois directs qui seront générés par le projet dans sa phase de construction. Avec un multiplicateur de 3 emplois indirects/induits pour un emploi direct, on arrive à un total de 6 000 emplois mobilisés sur le projet... Or, en se reportant au dossier du maître d'ouvrage (graphique de la page 51), on peut observer qu'à ce stade du projet, et s'agissant de la phase de construction-installation de celui-ci : - les emplois directs "locaux" annoncés pour le projet Yeu-Noirmoutier sont en fait au nombre de 270 ; - la localisation de 480 autres emplois reste indéfinie ; elle dépendra du choix final de fournisseurs (dans quelle mesure peuvent-ils être recherchés et retenus à l'étranger ? en France ? Dans la région ?) ; - le reste, soit 750 emplois et donc la moitié des 1 500 annoncés, sera localisé au Havre et résultera de la mutualisation de moyens de production liés à plusieurs projets de parcs éoliens en mer. Ce qui explique que dans le cadre de l'autre débat public en cours (projet éolien en mer de Dieppe-Le Tréport, porté par les mêmes entreprises), le même chiffre de 1 500 emplois directs est mis en avant par le maître d'ouvrage... Il faut lever cette ambiguïté. Il en va de la crédibilité de la communication du maître d'ouvrage. Peut-il donc expliciter son mode de calcul aboutissant à ce total de 1 500 emplois et confirmer qu'il s'agit d'une projection commune aux deux projets de Yeu-Noirmoutier et de Dieppe-Le Tréport ?

Date de la réponse:
Réponse de La maîtrise d’ouvrage, le
Réponse:

La société Eoliennes en mer a annoncé la mobilisation de 6 000 emplois (1 500 directs [1] et 4 500 indirects) en France pour l’ensemble des activités et donc pour les deux parcs dont elle a été attributaire (Yeu-Noirmoutier et Dieppe–Le Tréport).

Le projet seul des îles d’Yeu et de Noirmoutier mobilisera quant à lui 1500 emplois directs (France et possiblement Europe à ce stade) et 4500 emplois indirects pendant la durée de sa construction.

Pour équiper plusieurs parcs éoliens en France et en Europe, Adwen (le partenaire industriel du maître d'ouvrage) et ses fournisseurs ont prévu de créer quatre usines au Havre pour la fabrication de pales et de nacelles. Deux autres usines seront situées au Havre et à Dunkerque pour la fabrication des mâts.

Les emplois indirects [2] sont les emplois nécessaires à la fabrication des pièces détachées et aux fournitures issues de commandes des sites de construction et d’installation, ainsi que les prestations de services associées. Concernant ces emplois, les usines Adwen feront appel à des fournisseurs pour fabriquer les éoliennes, qui vont eux-mêmes solliciter d’autres fournisseurs pour répondre aux commandes, qui devront eux-mêmes se fournir en matières premières et fournitures, etc.

Il est prévu que la fabrication des mâts des éoliennes mobilise une centaine d’emplois indirects, considérés comme tels car mobilisés en tant que fournisseurs de rang 2 d’Adwen. Le nombre d’emplois indirects mobilisés durant la phase de construction est estimé à 4 500 emplois pour les deux projets.

La phase de construction de chacun des parcs mobilisera potentiellementpour le projet des îles d’Yeu et de Noirmoutier

  • des emplois de fabrication des éoliennes (750 emplois directs) ;
  • des emplois de fabrication des fondations, de la sous-traitance électrique, des câbles qui seront mobilisés par des industriels français ou étrangers non encore sélectionné aujourd'hui (480 emplois directs).

La phase d’installation du parc impliquerait pour le projet des îles d’Yeu et de Noirmoutier des emplois mobilisés à proximité du parc, le temps de l'installation sur site des fondations, câbles, poste électrique de livraison et éoliennes (270 emplois directs). 

Les phases de construction et d’installation du projet représentent 3,4M d’heures de travail, soit 32% du total.

Par ailleurs des emplois de pilotage du projet (60 emplois directs) accompagneront ces phases de construction et d’installation.

Les activités de maintenance et d'exploitation du parc quant à elles, entraîneraient la création de 125 emplois directs localisés à proximité immédiate, et ce pendant toute la durée de vie du parc, soit 20 à 25 ans. Ces 125 emplois représentent près de 50% des heures de travail sur la vie du projet (4,9M d’heures). Les activités de maintenance seraient également source d'emplois indirects (prestations, emplois induits, logements, services de proximité...), créant une dynamique positive sur la vie locale.

Le maître d'ouvrage met en œuvre un plan d’action pour la localisation de ces emplois en France :

Au moment de la réponse à l’appel d’offres de l’Etat, ENGIE et la CGPME (Confédération générale du patronat des petites et moyennes entreprises) ont signé un protocole d’accord, portant sur le renforcement de leur coopération en faveur du développement des PME françaises.

Le maître d’ouvrage prévoit de décliner cet accord localement en confiant une partie du chiffre d’affaires aux PME locales, tant en phase de développement, de construction, qu’en phase d’exploitation et de maintenance, afin de faire émerger de nouvelles compétences sur les territoires. Des accords ont ainsi déjà été signés avec un certain nombre de partenaires (Chambre de Commerce et d’Industrie de Nantes – Saint-Nazaire, Chambre de Commerce et d’Industrie de Vendée etc.) afin de favoriser l’accès de PME locales à des lots de sous-traitance. Cela amènera ces entreprises à acquérir et se renforcer sur de nouveaux savoir-faire.

Par ailleurs, la production de génératrices, multiplicateurs et roulement par les différents partenaires industriels créé de nouvelles capacités de production en France. L'implication des PME dans le projet est un élément structurant de la filière industrielle émergente. Au-delà des composants lourds, les entreprises du territoire seront mobilisées par Adwen pour la fabrication des composants des éoliennes. A ce stade du projet, 685 entreprises ont été identifiées pour ce faire, principalement dans le grand Ouest. 

Adwen a notamment identifié, en Pays de la Loire, 131 entreprises, dont 57 en Vendée, qui pourraient avoir un rôle dans la fabrication de ses éoliennes. Les premières consultations ont été lancées auprès de certaines d’entre elles et seront poursuivies, tant pour les projets français que pour les champs européens. Enfin, dès décembre 2012, AREVA et STX ont conclu un accord de coopération portant sur l’optimisation des fondations jackets, accord poursuivi avec la création d’Adwen. En conjuguant leurs expertises respectives de l’éolienne et de la fondation.

Enfin, dans le cadre du projet, une équipe dédiée au volet socio-industriel a été créée avec pour mission de rencontrer les entreprises locales, les acteurs économiques et les élus. Cette équipe permet notamment de donner de la visibilité aux acteurs industriels en leur donnant des informations sur le calendrier des futurs appels d'offres, les compétences requises, les exigences en matière de sécurité, d'environnement, de qualité, ainsi que tous les critères de sélections qui seront mis en œuvre. 


[1] Dans le secteur de la production électrique, un emploi direct est un emploi lié directement aux activités des sites de construction ou d’exploitation des moyens de production. Plus précisément, pour le projet de parc éolien des îles d’Yeu et de Noirmoutier, 1500 emplois directs seront mobilisés durant la phase de construction, et 125 emplois directs durant toute la durée d’exploitation. Le ratio de 1 pour 3 entre les estimations d’emplois directs et d’emplois indirects est repris dans le rapport du Centre d’études et de recherches sur les qualifications (Céreq) sur l’émergence d’une filière de l’éolien offshore posé (EMR) en France, étude réalisée dans le cadre d’une convention de partenariat entre le CEREQ et le Commissariat général au développement durable. Ce ratio est variable en fonction des domaines d’activités et de leur maturité.

[2] Plus largement, sont pris en compte comme emplois indirects tous les fournisseurs de pièces détachées (transformateurs, câbles, pièces de jonction, moteurs,…), de matériaux de construction (ciment, granulats, acier, sable,…), d’équipements (matériel de bureau, matériel informatique pour la maintenance), de matériel d’entretien pour les bateaux, les services de transport, les services de conseil, les bureaux d’études et de contrôle, etc.