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Question n°86

En quoi cette filière est économiquement rentable ?

Ajouté par Edouard LEBON (Nantes), le
[Origine : Site internet]

Qu’est-ce qui justifie de la part des responsables politiques nationaux et locaux, ce choix économique d’engager la France dans un projet aussi couteux pour la population française déjà en grande difficulté financière ? Au coût de rachat de 200€/Mwh minimum, indexé pendant 25 ans, le SER, la FEE et les porteurs de projets eux même ne cessent de répéter que le prix de l’éolien en mer baisse, et que les nouveaux projets des danois sont à actuellement à 100€ Mwh ? Pourquoi ne pas acheter au prix des Danois ?

D’après Jean Syrota, ex-PDG de Cogema, les 2 raisons essentielles qui ont conduit Areva a sa perte sont :

1- « La décision d’investir dans l’uranium a été prise au pire moment, malgré l’avis contraire des spécialistes d’Areva. Le prix de l’uranium sur le marché était au plus haut » Comme pour L’uranium, nos politiques ne sont ‘ils pas entrain de reconduire la même erreur pour l’éolien en mer en s’engageant à racheter pendant un quart de siècle, le Mwh au prix le plus haut, malgré l’avis négatif de la CRE, alors que le prix moyen du marché de l’électricité actuel est de 40€ et devrait encore baisser ?

2- « La deuxième est l’engagement dans les énergies renouvelables. Pour réussir à se faire une place dans un marché déjà établi, il faut posséder un avantage économique ou technologique sur ceux qui y sont entrés bien avant. Ce n’était pas le cas d’Areva et cela s’est traduit par des pertes».

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Comme pour l’engagement dans les énergies renouvelables par Areva, nos politiques ne sont-ils pas en train de reconduire la même erreur en démarrant une filière éolienne française, 20 après ses concurrents, où la France n’a aucun avantage économique et technologique sur ceux qui y sont entrés bien avant ?

Les responsables politiques pourraient-ils expliquer en quoi cette filière est économiquement rentable pour le pays sachant que le la fusion de 2 sociétés déjà bien malades, Aréva Allemagne et Gamesa Espagne ont déjà beaucoup licencié récemment ?

Date de la réponse:
Réponse de La maîtrise d’ouvrage, le
Réponse:

Bonjour,

1. Concernant les choix faits au niveau national, donc par le gouvernement, nous vous invitons à consulter les éléments apportés par la ministre Ségolène Royal sur l’opportunité de développer une filière française, lors de l’annonce des lauréats du 2ème appel d’offres, le 7 mai 2014 :

 2.      Concernant la position des industriels français sur ce marché :

Bien qu’encore en phase de développement en France, l’éolien en mer bénéficie d’une technologie mature, fondée sur l’expérience acquise par ses porteurs de projets (notamment sur des projets à visée internationale).

  • ENGIE, acteur des énergies marines renouvelables, tant dans l’éolien en mer (attributaire du projet Mermaid en Belgique - 450 MW) que dans le domaine de l’hydrolien (attributaire d’un projet de parc pilote au raz Blanchard en Normandie)
  • EDP Renewables, troisième producteur éolien terrestre en France et dans le monde. il exploite depuis trois ans un démonstrateur éolien flottant de 2 MW au large du Portugal. il est développeur et futur opérateur de deux sites éoliens en mer en Ecosse (Moray Firth pour 1,5 GW et Inch Cape pour 1 GW), dont le retour d’expérience bénéficie au projet.
  • Neoen Marine, filiale commune de Neoen et de la Caisse des Dépôts spécialisée dans le développement de projets d’énergies marines renouvelables, notamment dans l’éolien en mer. elle s’appuie sur une présence historique en Bretagne et en Vendée.

Aux termes d’un appel d’offres compétitif, la société Les Eoliennes en Mer a signé un accord de partenariat exclusif avec AREVA, pour la fourniture des éoliennes, ainsi que pour leur maintenance. Ce choix a été notamment motivé par la fiabilité et la maturité de la plateforme technologique d’AREVA ainsi que par son retour d’expérience acquis en Allemagne.

En effet, AREVA disposait d’une avance technologique, industrielle et opérationnelle unique. Dès 2004, les premiers prototypes de ses éoliennes de 5MW ont été installés à terre, avant la mise en service d’un premier projet pilote en mer du Nord en 2009 (alpha ventus), puis l’installation de deux projets de grande envergure, Trianel Borkum et Global Tech I, finalisée en 2014.

En mars 2015, AREVA s’est allié à Gamesa, créant en mars 2015, Adwen, co-entreprise dédiée à l’éolien en mer.

Gamesa est un acteur majeur de la conception, la fabrication, l’installation ainsi que l’exploitation et la maintenance d’aérogénérateurs. Avec 21 ans d’expérience dans l’éolien et plus de 31 200 MW installés dans plus de 50 pays, GAMESA renforce l’expérience acquise par AREVA dans l’éolien en mer grâce à son expertise de la maintenance d’une large base installée ainsi que de l’industrialisation de la production.

Adwen se place ainsi parmi les trois premiers  acteurs européens de l’éolien avec près de 20% de la capacité installée au premier semestre 2015.

Adwen a repris les engagements initiés par AREVA en France, aux termes de l’appel d’offres et achève le développement de son éolienne de 8MW basée sur la technologie éprouvée du modèle de 5MW.

Enfin, si en Allemagne les usines de production d’AREVA ont bien été affectées par une baisse de charge conjoncturelle en 2014-2015, elles ont pu s’y adapter sans plan de licenciement et leur production montera à nouveau en puissance au dernier trimestre 2015.

Gamesa a quant à elle renoué avec les bénéfices depuis 2013 avec des résultats en forte progression depuis, annonçant, le 29 juillet dernier, un bénéfice net doublé au premier semestre 2015.