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Question n°84

La possibilité de pêcher entre les éoliennes

Ajouté par André BERTIN (l'île d'Yeu), le
[Origine : Site internet]

L'exemple donné des parcs éoliens offshore anglais n'est guère convaincant. Vérification faite, bien des marins-pêcheurs anglais ont abandonné l'idée d'y pêcher à cause du danger de collision, des engins de pêche qui s'accrochent dans les structures ou dans les rochers qui recouvrent les cables. Dans les autres pays d'Europe, la pêche est y est interdite. La décision de ne pas interdire la pêche dans le parc éolien Yeu Noirmoutier n'est elle pas tout simplement symbolique, afin de pouvoir convaincre les pêcheurs d'accepter l'argent qui leur est offert en échange de leur soutien?

Date de la réponse:
Réponse de La maîtrise d’ouvrage, le
Réponse:

Bonjour,

La décision finale du maintien ou non de la navigation sur le site reviendra à la Préfecture maritime de l’Atlantique. Elle fera suite à la tenue d'une Grande Commission Nautique qui réunira les représentants de l'Etat et des usagers de la mer

Deux décrets seront pris par le PREMAR : le premier pour la phase de travaux et le second lors de la mise en service.

Il appartiendra à la Préfecture maritime de préciser les modalités de maintien des pratiques de pêche dans le parc : calendrier, métiers, zones d'exclusion et/ou de sécurité. En amont de cette décision, l'organisation de la pêche entre les différents métiers pourra être discutée avec les entités concernées au sein du groupe de travail « Sécurité Maritime » de l'instance de concertation et de suivi préfectorale, en présence des représentants des autorités maritimes.

Les résultats des Grandes Commissions Nautiques [1] qui ont été tenues lors du premier semestre  2015 sont encourageants : dans le cas des projets de parcs de Courseulles-sur-Mer, de Fécamp et de Saint Nazaire (voir présentation du Préfet maritime lors de la réunion de la CPDP du 29 juillet dernier ), la Grande Commission Nautique a rendu des avis favorables assortis de recommandations sur les modalités de pratiques de la pêche dans les parcs : le détail est disponible sur le site internet du SHOM [2].

L’expérience britannique présente l’intérêt de montrer que la pratique de certains arts trainants était possible dans les parcs éoliens en mer, et est fonction du type de pêche, de l’agencement du parc (couloirs de navigation suffisamment larges ou non, etc) et de la sécurisation prévue des câbles.

Enfin, conformément aux articles L. 122-1 du Code de l'environnement, le projet de parc éolien en mer des îles d’Yeu et de Noirmoutier est soumis à l'obligation d'étude d'impact. Le volet socio-économique de cette étude d'impact, qui porte notamment sur le secteur de la pêche, sera remis aux services de l'Etat au plus tard en décembre 2016. Dans le cadre de cette étude, un état initial des activités économiques sera établi par le maître d'ouvrage. Sur base de cet état initial, l'objectif de l'étude sera d'évaluer l'impact du projet sur ces activités. Le maître d'ouvrage présentera alors une série de mesures destinées à éviter, réduire ou compenser les éventuels impacts négatifs.


[1] Les commissions nautiques permettent de consulter les navigateurs sur les projets de réalisation et de transformations d'équipements civils intéressant la navigation maritime. Elles ont été instituées par le décret n° 86-606 relatif aux commissions nautiques. Il existe des commissions nautiques locales et des grandes commissions nautiques, selon le type de dossier instruit. 

[2] SHOM : Opérateur public pour l’information géographique maritime et littorale de référence, http://www.shom.fr