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Question n°20

Rentabilité du projet

Ajouté par Jean-Pierre BRUNET (L'épine), le
[Origine : Site internet]

Lors d'une réunion organisée avec les élus de la communauté de commune de l'île de Noirmoutier, le consortium a dit et admis que les éoliennes au large de Noirmoutier ne produiraient que 50% environ de leur capacités de production, cela à cause d'un manque de vent constant ! Compte tenu de cette affirmation pourquoi investir autant d'argent sachant d'avance que cela ne sera pas rentable. Quelle est la véritable raison de ce gaspillage avec l'argent des contribuables sur leur facture EDF ?

Date de la réponse:
Réponse de La maîtrise d’ouvrage, le
Réponse:

Capacités de production :

Avec un rotor de 180 m de diamètre, l’éolienne ADWEN 8 MW devrait permettre une adaptation optimale aux vents des côtes françaises. Ces éoliennes sont conçues pour démarrer à partir de 11 km/h de vitesse de vent (moyenne sur 10 minutes), fonctionner à pleine puissance à partir de 43 km/h environ, et s’arrêter automatiquement lorsque le vent dépasse 108 km/h.

D’après la répartition des vents sur la zone d’implantation du projet, la production annuelle des éoliennes correspond à un fonctionnement à pleine puissance pendant 40% du temps. La production annuelle du parc, de près de 1 900 GWh, devrait ainsi permettre de fournir l’équivalent de la consommation électrique annuelle d’environ 750 000 personnes chauffage compris, soit plus que la totalité de la population vendéenne (estimée à 668 554 en 2012 selon l’INSEE).

* Les 10% restants peuvent être liés à une ressource en vent insuffisante ou à des opérations de maintenance sur le parc

Rentabilité et perspectives de baisse des coûts :

Le coût de l’éolien en mer est aujourd’hui plus élevé que celui d’autres sources de production d’électricité, comme le nucléaire par exemple. La filière, notamment en France, bien que mature techniquement est en effet en phase d’amorçage en terme industriel et dispose d’une marge importante de réduction de ses coûts.

Les industriels du secteur en France (représentés par le Syndicat des Energies Renouvelables) prévoient que le coût de production du MWh produit à partir d’installations éoliennes en mer devrait atteindre une valeur située entre 100 et 120 €/MWh entre 2025 et 2030. 

Pour les autres secteurs des énergies renouvelables dont le développement est plus ancien (éolien terrestre/PV) on note une tendance à la baisse des coûts de production et on peut donc anticiper un scenario relativement semblable pour l’éolien offshore.

L’énergie éolienne, comme toutes les énergies renouvelables, offre également l’avantage de ne pas dépendre pour son fonctionnement d’énergies fossiles. Ainsi, la quasi-totalité des coûts de production de l’éolien offshore sont réinvestis dans les économies locales car le projet ne prévoit pas d’importations de combustible et car les équipements seront majoritairement produits en France, ou en Europe.

Concernant enfin la rentabilité du projet, le mécanisme d’appel d’offres engagé par l’État pour attribuer les sites de développement de projets éoliens en mer a amené les candidats à réduire leurs prétentions en matière de rentabilité de projets. 40 points sur 100 étant alloués au prix de l’électricité dans la notation des offres, les candidats ont dû présenter un prix compétitif afin d’avoir une chance de gagner.

Transition énergétique et développement de l’éolien en mer :

Le projet de parc éolien des îles d’Yeu et de Noirmoutier s’inscrit dans le cadre de la politique de développement des énergies renouvelables, dont l’éolien en mer, de l’Etat. Suite au Grenelle de l’environnement de 2007, dont les objectifs ont été repris dans le projet de loi sur la transition énergétique qui fait actuellement l’objet d’une deuxième lecture au Parlement, la France s’est en effet fixé pour objectif la diversification de son mix énergétique, aujourd’hui dominé par l’énergie nucléaire. Cette transition énergétique passera notamment par l’augmentation de la part des énergies renouvelables au sein du mix énergétique (23% de la consommation finale en 2020, 32% en 2030) et la limitation du nucléaire dans le mix énergétique (actuellement 75%).

L’éolien en mer fait partie des énergies sur lesquelles s’appuiera cette transition énergétique. Complémentaire de l’éolien terrestre, il offre une solution lorsque les espaces à terre sont limités et en cas de difficultés d’acceptabilité de projets éoliens à terre.

De plus, l’éolien en mer présente l’avantage de bénéficier de vents constants et puissants.

L’Etat s’est ainsi fixé comme objectif le déploiement en mer d’une capacité installée de production électrique de 6000 mégawatts d’ici 2020. Le projet aujourd’hui en débat s’inscrit dans ce cadre.