Projet de Parc éolien en mer au large de FÉCAMP
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1.2.c. L’éolien: facteur
d’équilibre du réseau
Le facteur de charge est défini comme le rapport de
la puissance produite sur la puissance installée sur
une période donnée. Selon le Bilan prévisionnel RTE
2012, le facteur de charge annuel moyen des parcs
éoliens terrestres, sur les cinq dernières années, est
proche de 23 %, soit l’équivalent en énergie d’environ
2000 heures de fonctionnement à pleine puissance.
Ces chiffres devraient être plus élevés pour les parcs
éoliens en mer.
L’électricité ne se stockant pas
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, ou difficilement et
à des coûts élevés, la production d’électricité doit à
tout moment s’adapter à la demande. La loi confie au
gestionnaire du Réseau public de transport d’électri-
cité (RTE) le soin d’assurer en temps réel l’équilibre
entre l’offre et la demande. Il peut mobiliser à cet effet
les réserves de puissance que l’ensemble des produc-
teurs d’électricité centralisée sont tenus de constituer.
La demande d’électricité est intrinsèquement variable,
dépendant de la saison, du jour de la semaine, de
l’heure de la journée, de la température extérieure, de
l’ensoleillement, etc. Sa prévisibilité s’améliore au fur
et à mesure que l’on se rapproche du temps réel, mais
ne peut être parfaite.
Les moyens de production thermiques (nucléaire, gaz,
charbon, fioul, diesel…) ont une disponibilité élevée.
Avec leurs caractéristiques propres et associés au
parc hydroélectrique français, capable de répondre
très rapidement à un appel de puissance, et aux effa-
cements de consommation, l’ajustement entre l’offre et
la demande se réalise avec un haut niveau de fiabilité.
En revanche, la production d’électricité d’origine
éolienne ou photovoltaïque est par nature intermit-
tente. Des solutions sont peu à peu apportées pour
prendre en compte ces spécificités. Ainsi depuis
2009, avec le Système IPES (Insertion de la produc-
tion éolienne et photovoltaïque sur le système), RTE
22 Rapport sur l’industrie des énergies décarbonnées, 2010.
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industrie-des.html
1.2.b. L’essor de l’éolien en mer
L’Europe a été pionnière dans le développement de l’éo-
lien enmer. Ainsi, en 2007, une capacité éolienne enmer
supérieure à 1 000 mégawatts était répartie entre cinq
pays: le Danemark, l’Irlande, les Pays-Bas, la Suède et
le Royaume-Uni. Début 2012, les capacités éoliennes
européennes installées en mer représentaient envi-
ron 10 % des capacités éoliennes totales de l’Europe.
Fin 2012, la capacité éolienne totale installée en mer
était supérieure à 5 000 mégawatts (estimations de
l’EWEA
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), ce qui correspond à une croissance de plus
de 30 % en une année, avec en tête le Royaume-Uni,
l’Allemagne, le Danemark et la Belgique.
La Commission européenne recommande le déve-
loppement de l’énergie éolienne en mer pour
atteindre une puissance installée de 30 gigawatts
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en 2020 et 110 gigawatts en 2030. L’EWEA prévoit
40 gigawatts en 2020, pour une production annuelle
de 148 térawattheures, représentant 4 % des besoins
en électricité de l’Union européenne estimés à cette
date. La mise en service de ces capacités s’accom-
pagne de la création d’emplois. L’EWEA prévoit ainsi
un chiffre de 160 000 emplois en 2020 avec la réali-
sation de 40 gigawatts. En 2030, l’EWEA prévoit l’ins-
tallation de 150 gigawatts en Europe, permettant une
production électrique équivalente à la consommation
électrique française en 2010.
En dehors de l’Europe, d’autres pays se lancent égale-
ment dans le développement de l’énergie éolienne en
mer. Ainsi la Chine et le Japon ont déjà construit leurs
premiers parcs éoliens en mer et les États-Unis s’ap-
prêtent à développer cette technologie.
20 EWEA: European Wind Energy Association, association
européenne de l’énergie éolienne.
21 Un gigawatt égale un milliard de watts ou un million de
kilowatts.
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