Entre le 7 mars et le 7 juillet 2018 s’est tenu le débat public sur le projet Montagne d’Or en Guyane. Différents dispositifs ont été déployés et près de 1500 personnes ont participé aux rencontres organisées. Par ailleurs, plus de 5 900 visites ont été enregistrées sur la plateforme de participation en ligne. 232 avis, 211 questions, 184 commentaires, 39 contributions et 16 cahiers d’acteurs ont été versés au débat public. Ces chiffres sont importants compte tenu de la géographie des lieux. Les avis, questions et contributions exprimées ont été particulièrement développés et élaborés.
La participation du public a témoigné de certaines fractures au sein de la société guyanaise. Certains points méritent d’être soulevés :
- La participation de certains élus et acteurs des milieux économiques, plutôt favorables au projet, a été relativement limitée.
- Les représentants des populations amérindiennes, les acteurs associatifs et les chefs coutumiers ont généralement exprimé leur opposition à ce projet. Malgré la traduction dans une des langues autochtones du questionnaire adressé à la population pour préparer le débat public, les populations bushinenge et hmong ont été moins présentes dans les rencontres publiques.
- Le débat a largement dépassé les frontières de la Guyane. En effet, une participation majoritairement métropolitaine, mais aussi internationale, a été remarquée sur la plateforme participative en ligne.
Dans le cas où la Compagnie minière Montagne d’or, maître d’ouvrage, déciderait de poursuivre son projet, la commission particulière estime qu’il lui faudra notamment :
- Ne pas sous-estimer l’importance du respect des lieux de mémoire ;
- Améliorer la transparence autour du projet ;
- Etre précis et complet sur la détermination des mesures à prendre en matière de gestion des risques, cela valant également pour les services de l’État ;
- Tester, lorsque cela est possible, plusieurs hypothèses sur les éléments sensibles du projet ;
- Prêter attention aux recommandations des experts du BRGM ;
- Donner préférence aux solutions minimisant les risques et les impacts, cela paraissant constituer un gage de pertinence de la notion de mine responsable.
La Compagnie minière Montagne d’Or dispose désormais de 3 mois, soit jusqu'au 7 décembre 2018, pour rendre public, dans un journal national et un journal local, les suites données à son projet. Elle peut décider d’abandonner le projet, ou de le poursuivre avec des orientations plus ou moins différentes de celles qu’elle avait imaginées au départ, en tenant compte des apports du débat.
Dans le cas où elle déciderait de poursuivre le projet, la compagnie minière préciserait les principales modifications apportées et indiquerait les mesures jugées nécessaires de mettre en place pour répondre aux enseignements, aux avis et aux attentes exprimés au cours du débat.
À l’issue du débat public, si le maître d’ouvrage décide de poursuivre son projet, la CNDP désignera un ou plusieurs garants chargés de veiller à la bonne information et à la participation du public jusqu'à l’ouverture de l’enquête publique.