Deuxième séquence : Applications des nanotechnologies aux matériaux de construction
Panélistes : Frédéric Guernalec (Quertech ingénierie), Olivier
Lemaître (CETE, Centre d'études techniques de l'Equipement), Dr.
Vigneras (membre du CREPAN, représentant de FNE), Philippe Gombert
(AFSSET)
Animateur : Jean-Pierre Chaussade et Galiène Cohu, membres de la CPDP |
Pour cette deuxième séquence M. Guernalec de la société Quertech
ingénierie et M. Lemaitre du CETE ont rejoint les intervenants
développant l’apport des nanotechnologies pour les matériaux de
construction.
L'activité de Quertec ingenierie s'exerce dans le traitement de
surface, permettant de produire des matériaux très légers ou de
prévenir, par exemple, les matériaux contre l'usure ou la corrosion,
mais aussi des barrières de diffusion dans les prothèses pour éviter la
diffusion des métaux lourds qu'elles contiennent dans le corps ou la
fabrication de cellules azotées (dans le cadre d'un projet européen)
pour permettre une biocompatibilité avec l'organisme. La société
fabrique également des matériaux dépolluants faisant appel à la
technique catalytique qui, jusque-là recouraient à l'utilisation d'or
ou de platine, métaux coûteux, de matériaux qu'il juge au service de
l'environnement.
M. Lemaître met en évidence les spécificités apportées par les
nanoparticules dans les matériaux de construction, comme le fait de les
rendre plus résistants aux chocs et de leur conférer des propriétés
anticorrosives, de rendre les peintures plus durables ou d'assurer une
protection contre les ultra-violets, de rendre les vitrages
autonettoyants et les couleurs des tuiles durables, etc. Il cite
également leur application dans l'optimisation du photovoltaïque. Il
esquisse le fait que de tels avantages ne sont sans doute pas exempts
de contreparties qui suscitent de la part du CETE une attention
particulière concernant les études de risques.
Beaucoup de questions sont axées sur l’information du consommateur (non
sans rappeler l’absence de communication sur les OGM) et la protection
et la surveillance médicale (demande de FNE) des travailleurs.
La conscience du risque pourrait être le dénominateur commun de cette
séquence, les réponses, remarques et suggestions étant plus diverses :
Pour le ministère du travail un début de réponse est apporté en ce qui
concerne la protection et la surveillance des travailleurs par la
réglementation, la prévention et la formation mais on manque
d’indicateurs pertinents pour identifier un niveau d'exposition.
Le CETE souligne la nécessité de développer la traçabilité pour pouvoir
remonter à la source en cas de danger avéré et prévoir l’étiquetage au
plan national Santé environnement 2. M. Gombert confirme que le plan
Santé environnement était très orienté vers les polluants traditionnels
et que cette piste est à explorer.
Le public demande comment être informé, M. Lemaitre et M.Gombert
confirmant qu’il n’existe à l’heure actuelle aucun moyen pour les
particuliers ou les responsables de collectivités de savoir si les
équipements comportent des matériaux nanostrucurés alors que même
inertes il existe des problèmes d’usure et de ruissellement.
Un membre du CRIGEN préconise la mise en œuvre d'une évaluation
indépendante et la constitution d'un jury populaire pour une évaluation
contradictoire entre l'industriel et la société civile afin de pouvoir
à partir de ces évaluations, donner une information en direction des
citoyens
Les travaux et réflexions sont en cours conclut M. Gombert en précisant
qu’aujourd’hui un travail se focalise sur quatre types de produits :
les nanoargent et le textile, l'oxyde de titane et le ciment, l'oxyde
de titane et les cosmétiques et la silice dans les aliments.
En conclusion, Jean-Pierre Chaussade reconnaît que les conditions de
l’admission au débat n’étaient pas vraiment satisfaisantes ce soir à
Caen, mais il pense que le débat a été de grande qualité avec de
nombreuses questions de la salle. Il remercie les participants et les
invite à prolonger le débat en apportant leurs contributions sur le
site Internet www.debatpublic-nano.org .
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