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Question n°9

Autoproduction/Autoconsommation

Ajouté par Daniel ANONYMISé (Saint Georges De Chesné), le
[Origine : Site internet]

La centralisation des moyens de production entraîne la nécessité de lignes de transports très longues qui génèrent des pertes importantes de l'énergie produite. Ne serait-il pas alors prioritaire de favoriser l'autoproduction et l'autoconsommation par des unités diverses de productions douces, plus locales et aux moindres impacts sanitaire et environnementaux. L'absolue nécessité à développer des systèmes de stockages performants, durables et dont l'impact environnemental sera vraiment réfléchi sera-t-elle priorisée ? L'encouragement à la sobriété et l'accompagnement des changements des mentalités en termes de consommation d'énergies devra également être établi comme l'une des bases de réflexions inévitable. Les décideurs et les industriels sont-il vraiment prêt à prioriser l'intérêt général pour y subordonner leurs intérêts propres ?

Date de la réponse:
Réponse de La maîtrise d’ouvrage, le
Réponse:

Nous vous remercions de votre contribution qui nourrit notre réflexion pour l’élaboration de la Programmation pluriannuelle de l’énergie.

La loi de transition énergétique pour la croissance verte d’août 2015 a mis en place le cadre pour que de nouveaux modèles énergétiques émergent.

L’ambition de la transition énergétique est que les systèmes énergétiques deviennent plus décentralisés, comme vous l’évoquez, avec des installations de production à base d’énergies renouvelables, plus petites et réparties sur le territoire ; et plus participatifs avec la possibilité, pour les consommateurs, de devenir producteurs, d’avoir une incidence sur le système en modifiant leur consommation, etc.

La production électrique décentralisée a également besoin du réseau : les lieux de production d’électricité éolienne (ventés) ou photovoltaïque (exposés au rayonnement radiatif) ne sont pas nécessairement les mêmes que les lieux de consommation d’électricité. De plus, l’élargissement du réseau permet un effet de foisonnement de nature à lisser l’effet d’intermittence des énergies renouvelables non pilotables.

Le modèle autoconsommation / autoproduction peut avoir des effets bénéfiques sur le réseau électrique s’il conduit à réduire la puissance maximale injectée sur le réseau ou la puissance maximale soutirée du réseau. En incitant à un dimensionnement adapté au niveau local des installations de production, il peut réduire les besoins de renforcement du réseau électrique, comme vous le soulignez.

Pour ces raisons, le Gouvernement a mis en place les conditions favorables au développement de l'autoconsommation. Pour aider au développement de l'autoconsommation individuelle et collective, le gouvernement a ainsi mis en place des dispositifs de soutien spécifiques :

  • Pour l'autoconsommation individuelle, il est possible de bénéficier d'une prime à l'investissement et d'un tarif d'achat pour le surplus injecté sur le réseau public jusqu'à 100 kW.
  • Pour les installations de 100 à 500 kW en autoconsommation individuelle ou collective, un appel d'offres dédié à l'autoconsommation est actuellement ouvert. Le volume alloué est de 50 MW par période (soit 100 à 500 projets lauréats par période) avec environ 3 périodes par an jusqu’à mi 2020.

Dans tous les cas, le gouvernement est attaché à ce que ces opérations se réalisent en utilisant les réseaux publics de transport et de distribution d’électricité et dans le respect de la péréquation tarifaire. Ces principes essentiels du service public de l’électricité sont ainsi modernisés et confortés par le développement de l’autoconsommation.

Par ailleurs, la Programmation pluriannuelle de l’énergie prévoit d’accompagner le développement des systèmes de stockage par une réflexion sur la réglementation et la tarification réseau applicables à ces systèmes. L'accompagnement du développement des systèmes de stockage, en particulier du stockage électrochimique par batterie, s'est concrétisé à travers le lancement d'appels d'offres dans les zones non interconnectées (les îles) pour des systèmes couplant production photovoltaïque et stockage (67 lauréats représentant 63 MW installés annoncés à l'été 2017) ainsi que de la publication en avril 2017 par la Commission de régulation de l'énergie (CRE) d'une méthodologie d'examen d'un projet d'ouvrage de stockage d'électricité dans les zones non interconnectées.