Question n°146
Bilan 2017 de RTE entaché d’erreurs graves : 50 % de nucléaire en 2025 envisageable !
le ,Le 7 novembre 2017, Nicolas Hulot a annoncé le renoncement à l'objectif des 50 % de nucléaire dans le mix électrique à horizon 2025, bafouant ainsi la loi d'août 2015 sur la transition énergétique pour la croissance verte et le Parlement.
Sa motivation s'appuie sur le scénario OHM, élaboré par le Réseau transport de l'électricité (RTE), filiale majoritaire d'EDF, et qui montre l'impossibilité d'atteindre l'objectif en 2025 sans doubler les émissions de CO2.
En réalité, ce bilan établi par RTE, qui ne concerne que le secteur électrique, ignore trois importantes possibilités de réduction des émissions de CO2 liées à l'électricité, dont certaines pourraient avoir un impact important avant 2025.
1. Le potentiel d'économies d'électricité principalement dans les secteurs résidentiel et tertiaire, sur le chauffage électrique et sur les usages spécifiques de l'électricité (éclairage, électroménager, audiovisuel, informatique, électronique), à la fois par le biais des comportements d'usage et d'achat d'équipements plus efficaces. Ce potentiel considérable d'économies d'électricité réduirait forcément les émissions de CO2, notamment lors des pointes d'hiver.
2. La prise en compte du solaire thermique et des granulés de bois, en substitution du chauffage électrique, gros émetteur de CO2 lors des pointes d'hiver.
3. Le volet stockage massif de l'électricité, qui permet de substituer une électricité fortement carbonnée lors des pointes de consommation.
Entaché d'erreurs, ce bilan n'est donc pas crédible dans l'évaluation de ces émissions, et ce renoncement devient non fondé.
Les deux questions :
1) L'intégration de ces 3 réductions de CO2 dans le scénario OHM conduisent à quelles émissions de CO2 en 2025 ?
2) Même question pour les autres scénarios.
Nota : la totalité de l'article qui expose cette grossière omission de RTE/EDF est ici : http://goo.gl/UmL9Ff
Les trois pistes que vous proposez sont des éléments extrêmement importants qui sont bien pris en compte dans le cadre de l’élaboration de la programmation pluriannuelle de l’énergie.
RTE les a également pris en compte lors de l’élaboration de ses scénarios qui a donné lieu à une concertation approfondie. Les économies d’électricité liées aux changements d’usages et à l’efficacité énergétique sont en particulier bien prises en compte. Un chapitre entier du bilan prévisionnel est consacré à l’évolution de la demande et RTE fait notamment des hypothèses d’amélioration de l’efficacité énergétique entre 43 et 47 % entre 2016 et 2035.
Hors du système électrique, le solaire thermique fait, comme vous l’indiquez, partie des solutions pour le chauffage. Il pourrait permettre de mobiliser d’ici 2030 quelques TWh de chaleur, mais n’est néanmoins pas adapté à toutes les situations.
En ce qui concerne le chauffage au bois, les objectifs proposés dans la première PPE pour le développement du chauffage à partir d’énergie renouvelable, notamment par la mobilisation de biomasse, sont importants à l’horizon 2023. Il n’est néanmoins pas possible de transférer l’ensemble du chauffage électrique ou du chauffage utilisant des combustibles fossiles vers un chauffage à partir de biomasse.
Enfin, le stockage massif d’électricité repose d’une part sur une production importante d’électricité d’origine renouvelable à moyen terme qui pourrait être stockée, et d'autre part sur des moyens de stockage conséquents. L’article auquel vous faites référence mentionne par exemple les Stations de Transfert d’Electricité par Pompage. La mise en place de telles solutions se fait sur des périodes d’une dizaine d’années, non compatibles avec l’horizon de 2025.