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Point de vue n°11

Cahier d'acteur n°1 - NégaWatt

2394 (Paris)

L’Association négaWatt a construit depuis 2001 une démarche opérationnelle de transition énergétique s’inscrivant dans une logique de développement durable. Elle repose sur une approche globale et de long terme de la transformation du système énergétique, qui guide l’analyse que nous présentons ici des opportunités offertes par la transition pour le débat public.

Commentaires

Je suis tout à fait en phase avec votre démarche. J'ai d'ailleurs publié des questions indiquant que je trouvais les orientations du débat public très mal posées car effectivement orientées vers les ressources et pas les usages. J'indiquais également qu'en tant que citoyen, il manquait clairement d'informations pertinentes.

Néanmoins, j'ai 2 questions à poser à Negawatt : qu'est-ce qui vous pousse à être aussi anti-nucléaire alors que les réacteurs n'ont pas été calculés pour 40 ans mais pour beaucoup plus longtemps ? 40 ans, c'est une durée de vie contractuelle. Pourquoi, alors que vous préconisez de partir des usages (et je suis tout à fait d'accord), vous donnez tout de suite (ou très vite), comme Nicolas Hulot, la solution : les EnR au lieu de segmenter les usages et mettre en face le type d'énergie adhoc ?

2è question : une contribution de 4V consulting indique que l'analyse de votre scénario conduit à "à truffer la France de 40 000 éoliennes, 1100 Km2 de panneaux solaires, 200 à 300 centrales au gaz, 38 000 unités d’électrolyse et de méthanation, le tout relié par des milliers de Km de lignes électriques et de tuyaux de gaz. La méthanation, technologie clé de ces scenarii consiste à épurer des fumées ou des rejets de gaz pour en extraire le CO2, le combiner à de l’hydrogène produit par électrolyse de la potasse les jours de grand vent, et ainsi produire du méthane. Ce procédé est mis en œuvre fréquemment dans l’industrie chimique, mais sa faisabilité économique à grande échelle, hors de cette industrie, et le rendement de la chaîne électrolyse/ purification du CO2/ méthanation/ turbine à gaz serait très faible, augmentant encore le surinvestissement en ENR pour produire en vue du stockage".
êtes-vous d'accord avec cette analyse ? Avez-vous fait les calculs correspondant aux approvisionnements matières correspondant, notamment les métaux rares ? Vous êtes-vous penchés sur les questions géopolitiques associées et l'évolution de l'indépendance énergétique de la France, voire de l'Europe ? Avez-vous fait un comparatif complet du cycle de vie des différentes énergies, en incluant toutes les externalités (par exemple, acheter de l'acier chinois fabriqué par une aciérie dont l'électricité est fournie par une centrale à charbon, ce n'est peut-être pas le même bilan GES que si l'électricité est fournie par du nucléaire) ?

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Pour l'avoir lu en intégralité, la scénario Négawatt est tout à fait pertinent pour autant d'accepter de changer notre rapport à la consommation. voici selon moi les éléments essentiels à prendre en compte pour les choix énergétiques d'aujourd'hui qui engageront notre avenir et celui des générations futures..
- Le risque : le scénario Négawatt permet de s'acheminer progressivement vers un risque d'accident 0 quand toutes les centrales atomiques seront fermées. Actuellement cette question est préoccupante : Tricastin présente de nombreuses fissures.
- Le cycle de vie : je ne connais pas de technologie dont le cycle de vie est plus impactant pour les générations futures que le nucléaire avec le problème insoluble des déchets radioactifs : l'uranium 235 a une demi vie de 710 000 000 d'années et le plutonium 24 000 ans. Comparativement l'impact des panneaux solaires par exemple est bien moindre même au pire s'ils utilisaient des terres rares. Il faut avoir la sagesse de penser qu'on ne pourra jamais avoir le "beurre et l'argent du beurre" , c'est à dire produire de l'énergie sans avoir aucun impact sur l'environnement; il faut juste choisir le moindre mal.
-l'indépendance énergétique : nous savons que l'uranium nécessaire au cycle du nucléaire est importé à 100 % actuellement. il provient en autre du Niger. donc avec le nucléaire la France n'est pas à même d'assurer son indépendance énergétique. Le soleil pour l'énergie photovoltaïque arrive directement en France et le vent aussi pour les éoliennes qui participeraient au mix énergique sans nucléaire ni énergie fossiles.
-une éthique de proximité : il n'est pas question de construire des millions de km de lignes électriques puisque le but des énergies renouvelables est de consommer au plus près du point de production.
- Une éthique Citoyenne et démocratique : si nous voulons " vivre avec notre temps" il faut prendre en compte la tendance qui monte. Il s'agit de la demande grandissante des citoyens pour se réapproprier les questions énergétiques où l'énergie serait produite de façon décentralisée et consommée au plus prés du lieu de production( ce qui évite les km de lignes). Voir les centrales villageoises photovoltaïques notamment et les nombreuses associations de transition énergétique sans nucléaire.
Anne-Marie

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