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Avis n°301

La « capacité garantie » du parc éolien français selon le bilan prévisionnel 2017 de RTE pose question...

Ajouté par Georges ANONYMISé (VERSAILLES), le
[Origine : Site internet]

Pour estimer la « capacité garantie » du parc éolien français, RTE postule dans son bilan prévisionnel 2017 que le facteur de charge éolien (FC) a 90 % de chances d'être supérieur à 10 % pour l'éolien terrestre et 20 % pour l'éolien en mer (par rapport aux capacités respectives installées). Or, cette estimation pose question à plusieurs égards au vu de plusieurs analyses et retours d'expériences convergents :
* L'analyse des retours d'expérience des productions éoliennes durant les mois les plus critiques de décembre et janvier, qui montre que le FC de l'éolien descend sous la barre des 10 % 4 à 12 fois par mois (6 fois en moyenne) et peut atteindre des valeurs très faibles (jusqu'à 0,3 % !). Ce n'est donc pas un phénomène rare. De plus, l'observation de la monotone des productions éoliennes de 2016 par exemple montre que le FC est inférieur à 10 % pendant... 26 % du temps !
* Dans son bilan prévisionnel 2016, RTE concluait que la contribution de l'éolien ne permettait pas de dégager de marges supplémentaires significatives de couverture des défaillances. En clair, qu'on ne pouvait compter dessus. Alors que cette contribution atteint 10 et 20 % dans le bilan 2017...
* L'existence de corrélations statistiques entre les pointes de consommation et la fréquente quasi-absence de vent lors des anticyclones polaires hivernaux,
* Enfin, les quatre gestionnaires de réseaux de transport (GRT) d'outre-Rhin, homologues de RTE, concluent, au vu des retours d'expérience de leurs très importants parcs éoliens terrestres et en mer, que la capacité garantie de ces derniers ne dépasse pas 1 % de la puissance éolienne totale installée... Soit 10 et 20 fois moins que ce que retient RTE !

En résumé, là où les gestionnaires de réseaux allemands adoptent une approche déterministe prudente, validée par leur retour d'expérience, RTE retient une approche probabiliste dont les justifications scientifiques soulèvent des interrogations, car cela revient à « jouer aux dés » la sécurité d'alimentation en électricité du pays en faisant faussement apparaitre les scénarios à fort taux d'éolien comme plus sûrs qu'ils ne le seront en réalité. L'enjeu de cette approche étant considérable, eu égard aux risques, y compris sur la vie humaine, en cas de coupures massives de l'alimentation en électricité, notre société devenant de plus en plus dépendante de cette dernière.

C'est de facto un choix de société qui est en cause pour l'avenir : juge-t-on acceptable que le pays subisse dans les années à venir (lorsqu'une forte proportion d'éolien sera atteinte dans le mix électrique) des coupures d'électricité, à l'instar de ce que l'on observe dans de nombreux pays en développement, avec une forte probabilité et gravité particulière lors des hivers très froids ? La réponse ne peut être apportée par les seuls calculs probabilistes de RTE, pouvant rester ignorés des institutions de régulation concernées (CRE) et des pouvoirs publics du pays, sans que ces derniers aient la possibilité de faire un choix éclairé et explicite, car ils en assumeront in fine la responsabilité.

Commentaires

Je partage l'analyse de Monsieur Sapy. Les chiffres donnés par RTE sont largement au-dessus des chiffres donnés par l'expérience au sud du Portugal, pourtant plus exposé au vent.

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La capacité garantie de l'éolien repose sur l'analyse simultanée de plusieurs variables :

du fait du parc de chauffage électrique, la thermosensibilité de la consommation électrique est élevée (2,3 GW/°C ) en France, ce n'est pas le cas en Allemagne

les autres consommations sont assez régulières et ont des pics à 8h du matin et/ou à 19 h le soir ; les variations intraday sont plus importantes en Allemagne qu'en France

L'Allemagne a un seul régime de vent : celui de l'Atlantique Mer du Nord, tandis que la France a également celui de la Méditerranée qui n'est pas corrélé avec celui de la Manche.

Pour de faibles puissances éoliennes installées, la contribution à la puissance garantie est voisine du facteur de charge moyen en hiver (c'est même une égalité si les variables aléatoires sont indépendantes, ce qui est quasi vrai).

Le taux (contribution à à la puissance garantie /puissance éolienne installée) décroit avec la puissance éolienne installée.

Il est donc normal que RTE trouve un taux de contribution à la puissance garantie plus élevé qu'en Allemagne.
Mais ne rêvons pas : cette puissance garantie plafonne à environ 7 GW
donc au début l'éolien permet de remplacer du nucléaire : il est normal de comparer leurs coûts actualisés, mais ce n'est plus vrai pour de fortes puissances éoliennes comme ce que propose la PPE en 2030.

31500

La légende des régimes de vent différents dont bénéficierait la France est démentie par les données de production éolienne, au format Excel, que l’on trouve sur le site RTE.

On constate qu’en 2017, on a eu 687 heures où la production éolienne était inférieure à 5% de la puissance installée.
Si l’on installe 100 GW d’éolien, on aura plus de 687 heures avec 5 GW de production, qui coïncideront quelquefois avec une forte demande. Où trouver les 70 ou 80 GW manquants ?

Il en est de même au niveau européen : un site http://pfbach.dk/ donne les statistiques de production des pays de l’UE. Il est frappant de voir comme les graphes sont presque homothétiques, ce qui montre que la plaque continentale européenne est souvent soumise au même régime de vents.

De très nombreux sites montrent ces graphes, que l’on peut reproduire soi-même.

La capacité garantie de l’éolien ne repose pas sur une analyse, mais sur une constatation de centaines de milliers de relevés. Production minimum en 2017 : 50 MW (rien).

57000

La sensibilité thermique au gaz est de 5500Mw par °<0 en France. Il est a été dénoncé de nombreuses fois que la capacité d'intégration des ENRI était atteinte en France, sans contre partie gaz à minima seule capable d'être construite à la vitesse ou l'on souhaiterai développer les ENRi.
Quelques chiffres laissent rêveur: La fermeture de Fessenheim sur 20 ans d'exploitation c'est d'une capacité qui couteraient 70Md€ au citoyens dont 25Md€ de taxes et impôts et à 5Md€ de bénéfice pour edf. (remboursés par l'Etat).
Prenons les OFFshore Atlantique, pour la même quantité d'énergie il en couterait 152Md€ à la collectivité soit 82 Md€ de plus et 100Mtde co², Heureusement ce qui est envisagé n'est que de la moitié, mais aussi la moitié d'énergie.Dans le cas d'un éolien terrestre nous tombons à 35Md€ de plus et 30Mde pour le photovoltaïque, et à 25 ans on recommence.Nous avons besoin d'une production électrique de masse pérenne, pilotable pour assurer l'étouffement de la combustion qui nous tue à raison de 50000 personnes par an sur notre territoire, l' urgence est là avant d'être climatique à un moment il faut savoir reconnaître les fausses routes dans les techniques qui sont à notre disposition.
La dette va en prendre un sacré coup, avec cela on rembourse la dette de la SNCF et celle d EDF???

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