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Avis n°376

Choisir une énergie non dangereuse

Ajouté par Patrick ANONYMISé (Lyon), le
[Origine : Site internet]
Energie nucléaire

Mesdames, Messieurs, vous trouverez ci-dessous des éléments de la Synthèse du dossier du maître d'ouvrage et les réponses aux propositions du Gouvernement.

Dans l'introduction vous indiquez : Compte tenu de l'ambition de cette transformation, il est essentiel qu'elle soit pleinement partagée et que les citoyens soient impliqués ...

- Sécurité approvisionnement : Cette condition implique l'abandon du nucléaire puisque depuis 2001, tout l'uranium est importé.
- Efficacité énergétique : l'énergie nucléaire n'est pas efficace, en effet, par exemple pour un réacteur près de chez moi, au Bugey, un réacteur de 900 MW en électricité produit 2700 MW de chaleur et réchauffe donc l'air par les cheminées de refroidissement ou le Rhône en réchauffant environ de 7° l'eau entre l'amont et l'aval. La faune n'aime pas cela.
- ENR : le seul avenir possible avec les économies d'énergie.
- Préservation du pouvoir d'achat : cela ne veut pas dire un prix bas pour tout le monde, mais un prix progressif afin d'assurer à chacun un minimum d'énergie abordable. Le prix des 1000 premiers kWh d'un ménage doit être très bas, puis ce prix augmentera pour chaque tranche de 1000 KWh en plus afin d'éviter le gaspillage.
- Adapter les professionnels aux exigences de compétence.
Vous nous dite en 2050 75% d'émission de gaz à effet de serre en moins. L'ADEM dans un rapport de fin 2014 nous dit : 100% ENR en 2050 ne coutera pas plus cher que le mix actuel. L'association NégaWatt dans ses études nous démontre ces mêmes possibilités. Le nucléaire n'est pas neutre au niveau des gaz à effet de serre. Selon les dernières études le kwh nucléaire émets environ 90 g d'équivalent CO2 et surtout des quantités énormes de déchets chimiques et radioactifs.

Vous nous indiquez que les renouvelable bénéficie de soutien public, (page 10), oui pour les particuliers, par contre sur le marché de grande taille de l'éolienne ce n'est plus le cas. Par contre pour le nucléaire c'est bien le cas lorsque l'Etat donne 3.5 Md à AREVA (en faillite) pour que cette entreprise soit racheté par EDF.
Pour l'électricité, les sources pilotables n'apportent pas le même service au réseau que les sources non pilotable. Rappel : le nucléaire n'est en aucune façon pilotable dans le fonctionnement habituel puisqu'il ne peut s'adapter aux variations journalières, et devient intermittent lors des dizaines d'arrêts d'urgence qui ont lieu en France chaque année. Quand 900 MW disparaissent en quelques minutes du réseau, c'est bien plus compliquer à compenser que lorsque les panneaux photovoltaïque voir leurs puissance baissé puis s'éteindre progressivement à des horaires très bien connus à l'avance.

La baisse de la part du nucléaire dans le mix électrique permet de réduire le risque lié à l'utilisation dominante d'une seule technologie et les conséquences qu'auraient des dysfonctionnements éventuels de cette technologie (page 11) ; nous sommes tout à fait d'accord.
Pour les énergies renouvelables il faut parler de variation et non d'intermittence car les variations sont parfaitement prévisibles.
Les études de RTE ne sont en aucun cas un reflet des possibilités réelles et se base sur une volonté d'avoir une exportation important d'électricité ce qui n'est pas d'un intérêt réel car nous vendons principalement aux heures ou l'électricité est peu chère et nous importons quand l'électricité est chère.
Le stockage d'électricité ou d'équivalant est en pleine croissance dans les projets notamment le scénario NégaWatt, et devient possible avec des techniquees maitrisées. Si il y a dix ans on en parlait peut, la méthanation est une possibilité d'avenir (stockage de l'électricité sous forme de gaz par électrolyse puis méthanation) (page 12). Les STEP on aussi aujourd'hui un grand potentiel de disponible en France.
Dire que réduire le nucléaire à 50% n'est pas possible avant 2035 n'est pas une réalité. Les scénarios « Volt » et « Ampère » ne sont pas les plus intéressants, ni les plus réalistes, mais les plus dangereux. Ils soutiennent la volonté d'EDF et du lobby nucléaire de garder la même production en nucléaire. Cependant quand on voit que le réacteur de Bugey 5 est resté arrêté plus de deux ans pour manque d'étanchéité entre l'enceinte de confinement et le radier, quand ont apprend qu'un générateur de vapeur de 475 tonnes tombe lors d'une manipulation à Paluel 2 alors que cet accident n'avait jamais été envisagé, quand, suite à des problèmes technique et de sûreté, jusqu'à 26 réacteurs sont arrêté en même temps l'hiver 2017, on peut douter qu'en 2035 on puisse produite 50% de l'électricité par le nucléaire. Pour ces deux scénarios choisis « Ampère » et « Volt », les plus pro-nucléaire, tous les sujets et même ceux qui fâchent doivent être mis sur le tapis et notamment la situation économique et financière d'EDF à la merci d'un accident et envers le prix des réacteurs beaucoup plus élevé que prévus, l'âge des réacteurs, le problèmes des déchets non résolus. Il faut un débat public sans zone d'ombre.
Le scénario « Watt » nous paraît beaucoup plus concret par rapport aux véritables possibilités de la France.
Le réacteur EPR de Flamavomme courtera au moins 11.5 Md, alors que AREVA, le fleuron mondial du nucléaire, nous avait indiqué au départ un coût de 3.5 Md et une mise en production industrielle début 2012. Mi-2018 nous ne sommes pas encore sûr du démarrage.. Ce « nouveau réacteur » et un gouffre financier et amènera peut-être la faillite d'EDF après AREVA.

Favoriser la compétitivité des entreprises et le pouvoir d'achat des ménages : page 14
La concurrence dans le domaine du nucléaire n'existe pas puisque que les coûts cachés sont payés par les contribuables. Il faut mieux instaurer un prix progressif du kmh à mesure que la consommation globale du foyer augmente : les 1000 premiers KWh à un prix bas, puis de plus en plus haut à chaque augmentation de 1000 KWh. Les charges provoquées de par la COGEMA par exemple sur les anciennes mines d'uranium en France doivent rester à la charges de cet exploitant et non retombé dans le domaine public.
Les ENR sont un peu plus cher, en effet pour certaines, car c'est un coût de transition et qui a vocation à disparaître. Ok Il faut donc favoriser les plans de reconversion.
Comment accélérer la transition énergétique :
En 2015 et 2016 il y a eut des augmentations des émissions de gaz à effet de serre, malgré un nucléaire important, cette énergie n'apporte donc pas de progrès à ce niveau.

Le nucléaire, en dehors de son coût en croissance constante est un véritable danger pour nous et nos descendants pour des milliers d'années :
La technologie utilisée pour construire les réacteurs N°2 à N°5 du Bugey, sous licence américaine Westinghouse, rend possible une fusion de cœur de réacteur avec rejets de radioactivité dans l'environnement (accident de Three Mile Island aux Etats Unis en 1979). C'est ce qui a failli se produire en 1984 pour le réacteur N°5 du Bugey suite à une perte complète d'alimentation électrique (voir annexe B : extrait de la thèse de Cyril Foasso sur l'histoire de la sûreté nucléaire en France).

L'expérience a montré qu'un accident nucléaire majeur est possible (selon Pierre-Franck Chevet, président de l'ASN, « un accident nucléaire majeur ne peut être exclu nulle part »).
Les conséquences d'un tel accident sont dramatiques pour les populations et pour les pays concernés. La récente visite en France de l'ancien premier ministre japonais, Naoto Kan, est là pour nous le rappeler : « Auparavant, avant la catastrophe, j'étais un peu comme tout le monde. Il n'y avait jamais eu de véritables accidents nucléaires au Japon et un mythe de la sécurité s'était mis en place. Pendant longtemps, beaucoup de fonctionnaires japonais y ont cru, et je suis l'un d'entre eux. Le 26 avril 1986, il y a certes eu l'accident de la centrale de Tchernobyl. Mais nous pensions que c'était lié à l'ancienne Union soviétique et qu'au Japon, un pays très sûr, un tel accident ne pouvait arriver. Or cela s'est produit. Et ce fut pire qu'à Tchernobyl ! »

Devant cette situation, nous demandons au moins l'application du 5ème scénario « Watt » de RTE :
- Qui arrête tous les réacteurs nucléaires français au moment de leur 4ème visite décennale, c'est à dire pas de grand carénage comme le prévoit EDF. Ce scénario correspond, si il n'y a pas d'accident avant, à une sortie du nucléaire sur une vingtaine d'années au plus.
Il semble que la consommation d'électricité restera stable dans le futur même si un développement ambitieux de la mobilité électrique à lieu (environ = 56 Twh pour 30 millions de véhicule électric).

Nécessité d'un débat public sans zones d'ombre

D'une part, les défaillances régulières de nos réacteurs nucléaires vieillissants limitent la disponibilité de ces installations et par conséquent leur production, ce qui est insuffisamment pris en compte dans les prévisions. D'autre part, nos voisins n'ont pas prévu d'importer autant d'électricité.

ENR : énergie sûre, inépuisable et produite plus localement ; La loi sur la transition énergétique de 2015 c'est l'occasion de s'engager vraiment dans la transition énergétique, mais seulement si cette PPE se fonde sur des principes forts :

1. Engager et massifier la rénovation des logements privés en assurer un conseil indépendant et de proximité et des financements publics orientés vers les rénovations performantes et vers les ménages précaires.

2. Améliorer les économies d'énergie et d'électricité sur les équipements domestiques

3. Atténuer la pollution de l'air qui nuit à notre santé et les émissions de gaz à effet de serre en réduisant le trafic routier, et notamment le transport routier de marchandises.
Limiter également la part de la voiture individuelle, au moyen d'appels à projets cofinancés par l'État pour donner accès à tous à une mobilité plus écologique (transports en commun, infrastructures cyclables).

4. Faire le choix clair des énergies renouvelables de plus en plus compétitives.

5. Atteindre 15 % des installations d'énergies renouvelables portées ou financées par les citoyens et les collectivités à l'horizon 2030.

6. Fermer les dernières centrales à charbon encore en activité en France et accompagner les transitions professionnelles et la création de nouvelles activités dans les bassins d'emplois concernés.

7. Inscrire une trajectoire claire de réduction de la puissance nucléaire installée dans la PPE avec des fermetures supplémentaires à Fessenheim d'ici à 2023 et d'autres fermetures d'ici à 2028 permettant d'atteindre l'objectif fixé par la loi : 50 % de nucléaire dans le mix électrique français à horizon 2025.

La PPE doit donner une visibilité claire sur l'évolution du parc nucléaire pour éviter des investissements inutiles et anticiper et accompagner les fermetures de réacteurs dans les territoires.
Ce n'est qu'à ces conditions que la France façonnera un nouveau paysage de l'énergie, plus solidaire, respectueux de l'environnement, résistant aux crises et créateur d'activités et d'emplois au cœur des territoires

Il est impossible de garantir à l'avance la durée d'indisponibilité qu'engendreront, sur chaque réacteur, les travaux nécessaires à l'autorisation de leur prolongation, ni même si cette autorisation pourra être accordée à 40 ans d'age, il est donc préférable de ne pas envisager cette prolongation.
EDF reste lourdement endettée. La dette brute a quasiment triplé en 10 ans, atteignant un niveau record de 75 milliards d'euros en 2016.

EDF a sous-évalué les charges liées à la gestion des déchets et au démantèlement des réacteurs. Chaque année, EDF revoit ses estimations à la hausse. Malgré cela, la question de leur sous-évaluation reste plus que jamais d'actualité alors que ses concurrents européens (Engie, Eon ou RWE) font des évaluations nettement plus élevées pour des technologies comparables.
Les investissements prévus par EDF représenteraient près de 160 milliards d'euros sur 10 ans. L'exploitant est-il en capacité de faire face à un tel mur d'investissement alors que cela fait 11 ans que son activité ne lui permet même pas de rembourser ses dettes et de payer ses actionnaires ? Les décisions prises dans le cadre de la PPE doivent tenir compte du niveau de risque et d'incertitude et interroger la capacité de l'exploitant à financer le prolongement de la durée de vie des réacteurs nucléaires, assurer la sûreté et la sécurité du parc nucléaire français et la gestion des déchets.

Volontaire pour une politique de sobriété, efficacité et énergies renouvelable, je vous prix d'agréer mes sincères salutations.