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Point de vue n°6

Climat et transition énergétique

Richard ANONYMISé (Paris)

"Les liens entre transition énergétique et lutte contre le changement climatique sont moins évidents que l'on pourrait le penser de prime abord. Le concept, pas toujours bien compris par les citoyens, varie selon les parties prenantes et les pays dans lesquels il est mis en œuvre. Il apparaît que le climat n'est pas nécessairement la préoccupation primordiale d'un programme de transition énergétique et que, de façon générale, l'analyse des impacts socio-économiques d'un tel programme mériterait d'être renforcée."

Article publié dans les Annales de mines de janvier 2018 pour contribuer à la compréhension du concept de transition énergétique

Commentaires

Article très objectif faisant le tour de la question. Il expose bien les contradictions entre des objectifs non hiérarchisés et la confusion entre des vrais objectifs: réduction des émissions, courant électrique compétitif, sécurité électrique et des contraintes de moyen, par ex 50% de nucléaire;,plafonnement capacité nucléaire.

Les données du suivi de la stratégie nationale bas carbone publié en 01/2018, inconnues au moment de la rédaction de cet article démontrent une augmentation de nos émissions entre 2014 et 2016.
Or le Président Macron a averti à plusieurs reprises, notamment à Bonn que l'objectif fondamental est de réduire les émissions de la France.

Il s'impose donc de renoncer aux contraintes arbitraires, 50% de nucléaire et baisse de la consommation d'électricité. Sinon la France ne tiendra pas l'objectif COP21de réduire de 40% ses émissions d'ici 2030

Je note par ailleurs de fortes convergences entre l'auteur et les études d'IED, cahiers d'acteur, placées à côté.

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Lisez cet cette étude très documentée, à mon avis la plus sérieuse sur la question complexe de l'avenir du système électrique. Elle en vaut la peine!
J'en déduis trois conclusions:

1° Consommation: Les professionnels de l'électricité, l'UFE et IED, émanation du CCE d'EDF, estiment que la consommation d'électricité, remarquablement stable depuis 2010, est appelée à augmenter pour deux motifs:
Retour à la croissance tirée par une renaissance de l'industrie appelée à se robotiser et à tirer profit de la révolution numérique.

Promotion de nouveaux usages, en particulier pompes à chaleur et véhicules électriques. Dans ces deux cas un KWh électrique remplace 3 KWh fossiles.
Or les hypothèses des scénarios RTE la programment à la baisse.

2°Sécurité électrique
A partir de l'analyse des précédents épisodes de grands froids, l'étude démontre que notre sécurité est en danger.
Dès à présent notre système électrique serait incapable de passer une pointe décennale de 100GW sans délestages sauvages. Dans une France devenue très dépendante de la fiabilité électrique, les conséquences seraient graves, peut être des morts.
Les perspectives de fermetures de centrales fossiles pilotables chez nos voisins européens conduisent à ce que la France reprenne la maîtrise de sa sécurité électrique.
Le mécanisme de capacité devrait s'y adapter. Quel sens lui reste-t-il si le politique, sans autre considération de sdécurité, économique et sociale décide de fermer des centrales pilotables, dont Fessenheim et les centrales au charbon qui assurent nos pointes? celles-ci devraient être relayées par des capacités gaz.

3° contribution du système électrique au combat climatique.
Depuis 1990, partant de 511Mde TequCO2 d'émissions nettes , la France en a économisé 100, il lui en reste autant à gagner pour atteindre l'objectif COP21 de -40%.
Or les chiffres du suivi de la Stratégie nationale bas carbone indiquent une sortie de trajectoire en 2016, Nos émissions augmentent depuis 2014.
Si le Président Macron, comme il l'affirme, veut tenir l'objectif climatique de la France, il doit ranger au magasin des accessoires le 50% de nucléaire et programmer un système électrique solide et apte à faire face à la substitution forte du vecteur électrique aux fossiles.

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