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Avis n°343

Comment changer de stratégie énergétique pour revenir sur la trajectoire de la réduction des GES

Ajouté par Jean ANONYMISé (LYON), le
[Origine : Site internet]

Le Président de la République a tenu récemment de nombreux propos sur l’impérieuse nécessité de réduire rapidement et réellement nos émissions de gaz à effet de serre. L’objectif n’a pas changé : réduire de 75 % nos émissions en 2050 par rapport à celles de 1990. Or, comme l’Adème le sait fort bien, nous avons dépensé plus de 5 milliards par an en 2015, 2016 et 2017 en soutien à des électricités renouvelables intermittentes en réussissant le tour de force d’augmenter nos émissions de CO2 chacune de ces années. Tout simplement parce que la cible choisie est l’électricité qui est déjà décarbonée. Notre approche est donc erronée et il faut savoir le reconnaître. Dans notre énergie finale, nous trouvons 5 Mtep de charbon, plus de 70 Mtep de produits pétroliers et 38 Mtep de gaz. Ce sont ces énergies qui émettent du gaz carbonique lors de leur combustion. Ce sont donc elles qu’il faut réduire de 20 Mtep d’ici 2030, puis de 20 nouveaux Mtep entre 2030 et 2040 et enfin de 20 Mtep de 2040 à 2050. Si nous y parvenons, nous ne devrions pas être trop loin de la cible. La PPE doit dire comment faire et avec quels moyens financiers. Il faut développer les ENR thermiques sous forme de chaleur et les utiliser dans des calorifères performants à la fois en rendement et en réduction des pollutions. Une politique sylvicole s’impose et un vaste plan doit être engagé en réduisant considérablement les nouveaux contrats des ELRi qui ruinent le pays. En 10 ans, on peut dégager 10 Mtep qui pourraient se substituer en partie au charbon, au pétrole et au gaz naturel via le biogaz des méthaniseurs. Et continuer dans les périodes de 10 ans suivantes. Il faut également promouvoir les véhicules électriques purs ou hybrides rechargeables. En visant 5 millions de véhicules individuels durant cette période, le remplacement des bus thermique par des trolleys ou des bus électriques, y compris pour les trajets inter-cités, nous pourrions d’une part amorcer cette industrie et remplacer 7 Mtep de produits pétroliers par une vingtaine de TWh décarbonés. Les rénovations thermiques pourraient compléter le total par une économie de 3 Mtep de charbon ou produits pétroliers. On voit très bien qu’il nous faut changer à la fois de stratégie et revenir sur la bonne trajectoire.