Avis n°290
En matière d'énergies renouvelables, la France est-elle vraiment "en retard" ?
le ,C'est le leitmotiv de nombreux médias et d'associations qui se disent écologistes. D'abord sommes-nous vraiment en retard ? La focalisation du débat sur l'électricité et plus particulièrement le nucléaire fait parfois oublier que les énergies renouvelables ne concernent pas que la production d'électricité mais aussi et surtout celle de chaleur, à l'image du bois-énergie utilisé par de nombreux foyers avec des chaudières de plus en plus performantes.
Ce graphique d'Eurostat pour l'ensemble des énergies renouvelables montre que notre pays est au niveau de la moyenne Européenne et, et meilleur que l'Allemagne !
Donc la France n'est pas "en retard" !
Si on zoome sur l'électricité, puisque l'accusation de retard fait souvent implicitement référence à ce secteur qui ne représente pourtant que le quart de l'énergie consommée en France, l'écart avec l'Allemagne est cette fois évident : nos éoliennes et autres panneaux solaires PV ne produisent que 7 % de notre électricité contre 22 % outre-Rhin. Est-ce grave ? Ce décalage est difficilement qualifiable de retard, si l'on prend en compte que :
- le surcoût de ces énergies représente un effort annuel de 25 Md€ en Allemagne, contre "seulement" 7 Md€ chez nous ;
- notre électricité émet lors de sa production 60 g de CO2/kWh contre près 600 g en Allemagne, c'est la raison pour laquelle l'UE n'arrive pas, face au lobby allemand, à faire instaurer une taxe carbone significative qui permettrait de diminuer enfin des émissions de CO2 en constante augmentation ;
- même si l'Allemagne décidait de remplacer ses centrales au lignite par des centrales au gaz ce serait un pis-aller car elle ne diviserait ses émissions "que" par deux et elle deviendrait beaucoup plus dépendante encore du gaz Russe ;
- l'Allemagne n'arrive pas à adapter son réseau électrique, profondément modifié par l'électricité des éoliennes du Nord qui doit alimenter les industries du Sud.
- En revanche elle a conservé un parc de production à partir de combustible fossile (majoritairement du lignite) qu'elle ne peut réduire sous peine de provoquer une pénurie d'électricité lors des pointes de consommations, car les énergies renouvelables intermittentes ne permettent pas de garantir la fourniture de plus de 1% de leur capacité maximale : ce chiffre est facilement vérifiable par l'examen des courbes de production éolienne.
Fort de ce constat, il serait absurde de vouloir continuer à suivre un chemin similaire !
Au contraire il serait prudent de conserver le statu quo avec notre parc nucléaire national qui produit une électricité "propre, sûre et pas chère", suivant un slogan d'EDF qu'on ne peut contester.
Ceci en attendant que la technologie offre des solutions alternatives au nucléaire, en particulier :
- des énergies renouvelables capables de se développer sans taxer les consommateurs (nos factures d'électricité sont actuellement majorées de près de 20 %)
- des solutions de stockage de masse de l'électricité qui permettent de mettre en œuvre des énergies intermittentes, sans risque ni de manquer d'énergie lors des pointes de consommation, ni de déstabiliser le réseau en provoquant des délestages voire des pannes générales (blackout).
Dans ces conditions, les pays qui auront attendu ne pourront plus être qualifiés de "retardataires" mais plutôt de visionnaires.
Ils pourront alors soit choisir ces solutions alternatives si elles sont techniquement au point et financièrement attractives, soit se tourner vers du nucléaire qui progresse lui aussi grâce aux recherches sur de nouvelles générations de réacteurs.
Pour le moment, conservons notre parc nucléaire avec un "grand carénage" qui lui assurera 20 ans de production supplémentaire dans des conditions optimales, et observons attentivement les progrès scientifiques avant d'investir à bon escient.
Commentaires
Rien ne sert de courir, il faut partir à point
Votre histoire me rappelle la fable de la fontaine intitulée "Le lièvre et la tortue".
La course, c'est le 100% renouvelable.
La tortue, c'est l'Allemagne. Elle a renoncé au nucléaire et commencé sa transition, doucement mais sûrement.
En France, on a la plus grande façade maritime et le plus grand gisement d'énergies renouvelables d'Europe (agriculture, biogaz), énergie solaire dans le sud de la France (Font-Romeu, Var) mais on a encore 0 éolienne offshore et on ne jure que par le nucléaire et on crache sur le renouvelable (appelé vulgairement l'intermittent par le lobby nucléaire) qui a, soit-disant, tous les torts, en particulier celui d'être cher et de déséquilibrer le réseau électrique où il faut absolument du "pilotable". Et soit disant que le renouvelable ne serait pas "pilotable" (en oubliant qu'il existe du renouvelable pas intermittent et de multiples possibilités de stockage de l'électricité éolienne et solaire et que le nucléaire est beaucoup plus cher et qu'il émet beaucoup plus de CO2 qu'on ne le prétend en le considérant sur le temps très long - géologique - qui caractérise le nucléaire et le décrédibilise).
Alors, au lieu de courir et de se retrousser les manches, on batifole, on sifflote, les mains dans les poches en critiquant nos voisins plutôt que de les aider avec l'Europe des énergies renouvelables. On leur fourgue notre électricité nucléaire à gogo et on est contents de nous.
En attendant, on prend des risques, on récupère des combustibles usés à ne savoir qu'en faire, sans s'occuper du prix que ça va coûter à nos enfants et on met les saletés sous le tapis.
On oublie que le nucléaire est immoral (voire criminel) et qu'un jour la sagesse poussera à son abandon car il est sans avenir (référendum sur le nucléaire en France). Et là, on fera quoi ?
Le grand carénage n'est qu'une fuite en avant qui nous coûtera de l'argent et ne servira à rien sinon augmenter nos ennuis. Il va nous plomber, une fois de plus, pour démarrer notre course aux renouvelables et nous retarder encore et encore et nous enferrer dans l'irréversible et la gabegie.
Nous avons 40 ans de retard. Il n'est jamais trop tard pour réagir mais réagissons quand même avant qu'il ne le soit (accident nucléaire, plus d'argent dans les caisses, machine climatique qui s'emballe et devient incontrôlable) et surtout, ne nous prenons pas pour les meilleurs mais sachons nous autocritiquer et voir la poutre que l'on a dans l'œil avant de voir la paille dans l'œil du voisin (même si c'est difficile pour nous français qui sommes, par nature, arrogants, comme le lièvre de la fable).
Rappelons-nous que l'union fait la force et qu'au lieu de tirer dans les pattes de nos voisins et de botter en touche avec le nucléaire qui met toute l'Europe en danger et la fige dans l'immobilisme, allons de l'avant vers le 100% renouvelable, dans un grand projet européen.
Plus vite nous commencerons à courir, mieux cela vaudra.
De toutes façons, à la fin, c'est la tortue qui gagne et pas le lièvre. Arrêtons de faire les malins et prenons-en de la graine.
energie renouvelable
l industrie eolienne est tout sauf une energie propre.cette industrie ne fonctionne que grace aux subventions payees par les citoyens,pour enrichir des promoteurs sans scrupules avec la complicite de certains elus.
en france on marche sur la tete il suffit de regarder l allemagne pour se rendre a l evidence que l eolen est un fiasco.....
que fait on des nuisances de ces monstres sur la sante ,la faune ,l'avifaune?la destruction de nos paysages pour un resultat negatif;
quand elles s' arreterons de fonctionner que va t on en faire,?
L'ecosse et l'allemagne figurent parmi les premiers pays à etre confrontes au casse tete des dechets d'eoliennes dans les prochaines annees;
les seules dechets des pales atteindront 225000tonnes par an au niveau mondial au delà de2030,?
les pro eoliens n'ont pas penses a ce bilan calamiteux.
c'est une honte et un scandale de vivre dans un monde ou l argent regne en maitre et que la sante et le bien etre des humains est au second plan
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Désinformation
M Hourdequin:
Vous dites: "renouvelable (appelé vulgairement l'intermittent par le lobby nucléaire) qui a, soit-disant, tous les torts, en particulier celui d'être cher et de déséquilibrer le réseau électrique où il faut absolument du "pilotable". Et soit disant que le renouvelable ne serait pas "pilotable" (en oubliant qu'il existe du renouvelable pas intermittent et de multiples possibilités de stockage de l'électricité éolienne et solaire "
Arrêtez d'asséner des contre vérités ou des faux arguments qui, j'espère, ne trompent plus personne après la lecture de la plupart des débats de cette PPE.
Les renouvelables pilotables (de production d'électricité) sont l'hydraulique (partiellement), le thermique à base de biomasse. Je n'en connais pas d'autres. Et ils sont limités , sauf à noyer des territoires entiers, ou à remplacer l'agriculture française en usine à biomasse.
Et les "multiples possibilités de stockage" sont actuellement technologiquement très limitées comme de nombreuses intervention l'ont montré factuellement lors de ces débats. (voir aussi mon point de vue No45)
Peut être qu'on aura la technologie un jour, mais même dans ce cas, la logique est de construire les éoliennes quand on aura le stockage et pas l'inverse.
Ne pas confondre nucléaire et renouvelable, cause et conséquence
À blandine TUNIS : L'éolien est facilement démontable. Et les matériaux sont entièrement recyclables. Rien à voir avec les "déchets" nucléaires, les centaines de tonnes de plutonium, le démantèlement des centrales nucléaires, la gestion des risques d'accidents, les accidents majeurs qui ont déjà eu lieu (Tchernobyl, Fukushima) et ceux qui auront lieu (la France par exemple). Ce qui décrédibilise le nucléaire, c'est le risque généré sur des dizaines de milliers de générations humaines. Ne semez pas la confusion !
À 4Vconsulting : "Et les multiples possibilités de stockage sont actuellement technologiquement très limitées, peut être qu'on aura la technologie un jour, mais la logique est de construire les éoliennes quand on aura le stockage et pas l'inverse". Vous voulez garder le nucléaire (et abandonner le renouvelable...) parce qu'on a du retard dans le stockage des renouvelables, sauf que ce retard est la conséquence du nucléaire qui vampirise tous les budgets publics investissement et recherche et maintient l'Europe dans l'immobilisme. Il faut donc arrêter la fuite en avant dans le nucléaire (grand carénage, etc.) sinon on plombe toute la filière renouvelable européenne et la met en échec quasi-certain et ce serait bien dommage, sans compter qu'on fait courir des risques à tous nos voisins (et à nous-mêmes). Il y a un véritable problème d'acceptabilité (d'ordre moral) du nucléaire. Il sera peut-être interdit par référendum (en France) et plus rapidement que vous ne le croyez (si nos voisins Européens y participent car ils sont concernés aussi). Il faut donc avancer le plus possible dans le renouvelable avec l'argent qui reste et en développer au maximum pour ne pas être pris de cours. Le potentiel de progrès dans le renouvelable (déchets, déjections, excréments pour faire du biogaz, le solaire thermique et photovoltaïque, la photosynthèse artificielle, les piles à combustible, les anneaux supraconducteurs, les supercondensateurs graphène) est immense. Le jeu en vaut la chandelle (emplois non délocalisables, acceptabilité morale, bon pour la balance commerciale et le budget de la France, lutte contre la pollution). Mais c'est vrai qu'il faut changer de paradigme énergétique, technique, économique, écologique. Il faut tout remettre en question. C'est facile à dire mais pas à faire. Je pense que c'est le défi du XXIème siècle. Un défi inédit et gigantesque et en même temps la seule solution pour s'en sortir (au niveau européen et mondial).
L'éolien est facilement démontable. Et les matériaux sont entièr
Décidément, soit vous ne connaissez pas le sujet, soit vous mentez effrontément.
Les éoliennes ont un socle de mille tonnes de béton qui risque de rester ad vitam aeternam dans les sols. Si on en installe 20 000, ça fait quand même 20 millions de t dans la nature...
Et les pales, pour l'instant, personne ne sait quoi en faire. Elles ne se recyclent pas.
Et les provisions pour fin de vie demandées aux compagnies sont ridicules, contrairement aux provisions faites pour les centrales nucléaires.
Il y a déjà eu plusieurs démantèlement de centrales nucléaires du même type que les nôtres aux USA. On connaît parfaitement les coûts.
Vous dites:
"parce qu'on a du retard dans le stockage des renouvelables, sauf que ce retard est la conséquence du nucléaire qui vampirise tous les budgets publics investissement et recherche et maintient l'Europe dans l'immobilisme"
On a du retard dans le stockage car pour l'instant on a aucune idée de la technologie qui pourrait convenir, à l'échelle requise.
Et au contraire, le baratin sur les ENR a fait complètement abandonner la filière nucléaire en France, d'où la perte de compétence actuelle: on en est encore à des centrales dont les grandes lignes ont été conçues en 1960!
Et ces centrales ne sont pas issues de la recherche française et n'ont jamais été subventionnées: EDF a acheté une license (Westinghouse)
Vous dites:
"Il y a un véritable problème d'acceptabilité (d'ordre moral) du nucléaire. Il sera peut-être interdit par référendum (en France) et plus rapidement que vous ne le croyez (si nos voisins Européens y participent car ils sont concernés aussi)."
Je le comprends, mais à ce moment là, il faut mettre l'alternative clairement dans le choix. Et l'alternative, avec ou sans ENR, c'est le gaz et le charbon, comme en Allemagne.
Vous dites:
"Le potentiel de progrès dans le renouvelable (déchets, déjections, excréments pour faire du biogaz, le solaire thermique et photovoltaïque, la photosynthèse artificielle, les piles à combustible, les anneaux supraconducteurs, les supercondensateurs graphène) est immense."
Qu'est ce queles supercondensateurs ont à voir avec ça? Un supercondensateur, ce sera pour quelques minutes... On a besoin d'une semaine.
Chiffrez le potentiel réel de votre inventaire à la Prévert, et on vous prendra au sérieux.
Chiffrage + remise en question du système électrique centralisé
4Vconsulting,
Il faudrait investir dans le renouvelable autant qu'aujourd'hui dans le nucléaire. Par exemple les 200 milliards du grand carénage (argent public perdu dans une technologie sans avenir - sinon dans le démantèlement et la surveillance éternelle du plutonium et des actinides générés en 40 à 50 ans) devraient plutôt être investis dans le renouvelable et les économies d'énergie (en fermant les centrales à 40 ans) - et aussi dans le démantèlement des centrales nucléaires car en France, on ne sait pas faire - les américains ne sont pas champions et les allemands sont meilleurs. On a besoin de cet argent pour rattraper nos 40 à 50 ans de retard dans le renouvelable. Comment voulez-vous y arriver avec les "miettes" (radioactives) du nucléaire ?
Le supercondensateurs, c'est pour alimenter les véhicules électriques. On pourrait utiliser les véhicules électriques inutilisés et branchés comme système de stockage tampon. Evidemment, pour que ça marche, il faut changer d'échelle (au niveau du nombre de ces "réservoirs"). Il faut aussi changer tout le système de distribution électrique centralisé et unidirectionnel et le transformer en un réseau type "internet" où le consommateur est aussi producteur et stockeur (émission-stockage-réception d'énergie). Le stockage chimique (gaz) est incontournable.
Il faut aussi changer de fiscalité et de justice environnementale pour appliquer le principe pollueur-payeur. Tant que c'est rentable d'utiliser le charbon (et pas interdit) ou pas interdit d'utiliser le nucléaire, je ne vois pas comment ça pourra s'arrêter (à part dans un cataclysme). Même chose pour la pollution de l'air (CJUE, 18 mai 2018, Bruxelles poursuit la France en justice non-respect directive européenne de 2008 sur la qualité de l'air http://www.lemonde.fr/pollution/article/2018/05/17/pollution-de-l-air-br...).
Continuer comme avant et ne pas reconnaître les erreurs du passé n'est pas sérieux. Et pourtant, c'est ce que vous voulez faire. Les coûts de l'inaction sont incommensurables.
Ce qui est sûr, c'est que le nucléaire nous plombe plus qu'il nous sauve, qu'il n'y a pas de solution miracle, que nous consommons 2,9 planètes Terre et que la meilleure énergie sera toujours celle que l'on ne consommera pas.
Amalgames
Votre discours devient de plus en plus idéologique.
Vous amalgamez mix énergétique,pollution, épuisement des ressources...
Vous citez des "solutions" sans aucun début de validation sur les ordres de grandeur nécessaires...
Vous affirmez des contre vérités, comme notre "retard" dans les renouvelables: nous sommes dans la moyenne européenne...en particulier grâce à notre hydraulique...
Vous citez internet bien mal à propos, puisque l'avènement du "cloud" est au contraire une centralisation des moyens de stockage pour éviter les stockages chez les utilisateurs...
Les ENR intermittentes ont besoin d'unités pilotables en secours. Pour l'instant, parmi les technologies possibles, seules les centrales thermiques sont à la hauteur des besoins pour une semaine sans vent l'hiver.
Vous pouvez refuser le nucléaire, ça se comprend. Alors il faut assumer les énergies fossiles.
"propre, sûre et pas chère" MDR
« "propre, sûre et pas chère", suivant un slogan d'EDF qu'on ne peut contester ». Là, on tombe dans le domaine de la foi et de la religion, dans lequel il est périlleux de contester des affirmations péremptoires.
Cependant, je conteste toutes ces qualités prêtées à l’énergie nucléaire. Ce serait plutôt : « sale, dangereux et vous n’avez pas fini de payer »