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Point de vue n°15

Cahier d'acteur n°5 - Association des Retraités du CEA

2394 (Paris)

"La France, qui ne représente que ≈ 10 % des émissions de CO2 de l’Europe et 1 % du monde, a vocation à explorer des voies pouvant servir d’exemples, mais sans se ruiner au profit des concurrents : la boussole pour déterminer le meilleur parcours doit être le coût de la tonne de CO2 évitée ; chaque programme énergétique devra être conçu en intégrant l’évaluation et le suivi de ce critère. Il est vital que les investissements garantissent la sécurité d’approvisionnement et l’emploi, en minimisant les importations pour ne pas dégrader la balance des paiements. La France a la capacité de créer des filières énergétiques compétitives (elle l’a montré dans l’hydraulique et le nucléaire), et doit investir dans la R&D pour rester parmi les 10 premiers mondiaux : en complément du vecteur électrique, le vecteur hydrogène doit être développé pour éprouver sa possibilité de mise sur le marché, notamment dans les transports où notre pays a toujours été parmi les premiers. Pour l’avenir immédiat, les îles offrent un terrain réel d’essai de solutions renouvelables et de gestion de réseaux maillés. L’acceptation sociale de cet effort repose sur les avantages mesurables qui seront procurés : diminution de la pollution (chimique et sonore) due aux transports, dans les villes ; diminution de la pollution olfactive et des sols, à la campagne, par le traitement et la valorisation des résidus agricoles ; formation et qualification du personnel et des entreprises de construction, vis-à-vis de l’isolation et des dépenses énergétiques. La transition énergétique est une opportunité pour moderniser notre pays, ne la gaspillons pas en important de l’étranger des solutions inappropriées, qui dérèglent notre réseau électrique et ne créent pas d’emploi durable."

Commentaires

Je pense qu'il faut être encore plus ambitieux et ne pas se limiter au CO² dans l'approche climatique (même si du fait de sa durée de vie dans l'atmosphère (plus de 100 ans) et son fort taux actuel dans celle-ci, le CO² est le principal contributeur), mais à l'ensemble des Gaz à effet de serre

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Pourrait on un jour arrêter de nous parler du CO2 , « ce pelé, ce galeux d’où nous viennent tous les maux » comme seule référence à nos actions de gestion intelligente de l’énergie et des produits de la Terre.

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On se croirait un peu 50 ans en arrière à la lecture de ça:
"Mais tant qu’on ne sait pas stocker économiquement l’électricité pendant des durées de plusieurs mois, il est vain d’ajouter sur le territoire métropolitain d’autres ENRI. Par contre, les îles (Corse, Antilles, Nouvelle Calédonie, Réunion), qui disposent de vent, de soleil, et de relief pour stocker l’eau, conviennent parfaitement pour des essais représentatifs (2030)."

Messieurs les retraités du CEA, nous ne sommes plus en 1970, les ENR sont une réalité dans de nombreux pays, y compris en France. Nous avons en métropole du vent, du soleil, un vaste domaine maritime (pour l'éolien en mer qui existe depuis 1991 au Danemark), des montagnes... limiter les ENR aux îles est une vision bien surprenante.

Je comprends bien que l'augmentation des ENR fait peur au monde nucléaire qui se sent attaqué, diabolisé et qui cherche à opposer systématiquement ENR au nucléaire, et met en avant la soi-disant non maturité des ENR.
Mais non, les ENR sont bien une réalité et produisent aujourd'hui plus d'énergie dans le monde que le nucléaire.
N'évoquez pas svp le besoin au fossile en back-up des ENR car le nucléaire français a justement également besoin du fossile en back-up du fait des nombreux arrêts de maintenance dernièrement (cf. bilan 2017 de RTE).

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Extrait de votre cahier: "
En visant 2050, il faut étudier dès à présent la production (et le stockage à basse pression) d’hydrogène à partir de sources variables : c’est la seule solution pour rendre nucléaire et ENRI complémentaires".

Visiblement le CEA est censé travailler dessus depuis 1980, cf; le site internet *:
Les technologies de l’hydrogène font l’objet de nombreux programmes de recherches au CEA depuis la fin des années 1980. Elles prennent part dans les missions de l’organisme en matière de développement des énergies nouvelles et reposent notamment sur des savoir-faire en termes de matériaux, de procédés hautes températures et hautes pressions, et en termes d’intégration des technologies. Objectif constant : renforcer l’intérêt économique de ce vecteur énergétique et, pour le CEA, être au meilleur niveau des technologies de l’hydrogène pour accompagner les industriels.​

* http://www.cea.fr/Pages/domaines-recherche/energies/energies-renouvelabl...

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Quand on parle d’énergies naturelles, il faut faire avec la nature : de la même façon qu’une éolienne ne fonctionne pas sans vent ni un panneau photovoltaïque la nuit, une usine marémotrice, comme celle sur la Rance mise en service en 1966 n’aurait pas fonctionné en Méditerranée ! Il est utile de rappeler que l’électricité hydraulique représentait 50% de la production électrique française dans les années 50, chiffre qu’on est loin d’égaler aujourd’hui avec les ENR, même en Allemagne !
Bien sûr, les éoliennes et les panneaux PV importés de Chine sont indispensables aux pays d’Europe pour décarboner leur électricité produite à partir du charbon (Danemark, Pologne, Allemagne). Mais en supprimant quelque 9 GW de nucléaire pour les remplacer par 100 GW d’ENR, l’Allemagne n’a pas fait baisser ses rejets de CO2 ; par contre, le prix de leur électricité pour les particuliers a été multiplié par 2.
Alors oui, il faut décarboner les énergies là où c’est nécessaire, en France dans les îles et territoires isolés favorables à l’implantation d’ENR, pour faire la démonstration de leur viabilité économique en dépit de leur intermittence. Sur le territoire métropolitain, focalisons les efforts sur les secteurs émetteurs de CO2 : transports (batteries, hydrogène) et chauffage (biomasse), car les ressources financières sont précieuses et les subventions payées par les contribuables doivent être réservées aux entreprises et à la main d’œuvre nationale.
Pour ce qui est de la « peur », terme qui fait la fortune des médias, les plus anciens d’entre nous l’ont connue pendant la guerre lors de la reconquête du territoire depuis l’Afrique du Nord. Les autres se souviennent des femmes éplorées sur les carreaux des mines de charbon après les « coups de grisou ». (Entre 1944 et 1975, les mines de charbon ont fait en France 199 morts, dont 142 par explosion – Wikipedia).

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Je vous félicite de défendre le nucléaire.
C'est triste que les actifs de ce secteur ne le fassent pas aussi bien que les retraités.

Le nucléaire n'est pas la panacée universelle mais avec l'hydraulique c'est en France la seule source d'énergie capable de produire de l'électricité quand on en a besoin, à un coût raisonnable et sans risque pour le climat (pas d'émission de CO2)

Le coût est faible mais le prix augmente sans cesse du fait de la CSPE qui sert à promouvoir les ENR qui du fait de leur intermittence ne présentent pas d'intérêt pour produire de l'électricité.

Il est triste de voir que les usages thermiques des ENR ne sont pas privilégiés en France.

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Un bienfait pour l’urgence climatique, 2 réacteurs de 900 MW évitent de brûler chaque année :
- Entre 4 et 5 millions de tonnes de charbon,
- Environ 2,7 millions de tonnes de fioul,
- Environ 1,7 millions de tonnes de gaz
On voit là l’importance des rejets de gaz à effet de serre (GES) évités, rejets qui seraient de plus accompagnés de nombreux produits nocifs associés...
On sait que l'éolien et le photovoltaïque ne peuvent remplacer la production d'électricité nucléaire qu'en y associant des moyens de production thermiques (cycles combinés gaz, turbine à combustion, centrales thermiques classiques...). En effet, nous n'avons pas de moyens de réglage du réseau et de stockage d'électricité suffisants pour annuler les inconvénients de l'intermittence.
Il est donc avéré que l’éolien et le photovoltaïque ne peuvent décarboner la production électrique qu’en partie.
Donc oui, si comme le prétend le gouvernement, la priorité est donnée au climat, il faut conserver, promouvoir et développer la production nucléaire autant que possible comme l'on fait les suédois et ne pas développer l’éolien et le photovoltaïque en réduisant la part du nucléaire comme l’ont fait les allemands.
En ce sens, la fermeture de Fessenheim qui ne repose sur aucun critère technique ou de sûreté est scandaleuse. Les seuils fixés dans la loi de transition énergétique doivent être revus ou supprimés.
Ceci étant dit, faut-il dénigrer les énergies renouvelables éoliennes et photovoltaïques ?
Non car elles sont utiles quand il s’agit de réduire les émissions de centrales thermiques, cycles combinés gaz, turbines à combustion… Or le MIX électrique français comprend ces moyens de production d’électricité. Reste à en définir l’optimum technique et économique.
Je pense donc :
- qu’entre nucléaire ou production de gaz à effet de serre, il faut choisir !
- et que nucléaire et ER (éolien et photovoltaïque) sont complémentaires mais qu’il y a un optimum à trouver si l’on veut réduire au minimum l’impact climatique du MIX électrique français pour un coût supportable.
Soyons pragmatiques, n’imitons pas les allemands, gardons et développons notre nucléaire, ne développons pas à tout va un parc éolien et photovoltaïque cher pour le consommateur et inefficace pour le climat. Les efforts doivent porter sur les transports et l’habitat.

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