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Question n°5

La place de la physique dans le débat

Ajouté par Françoise ANONYMISé (IGNY), le
[Origine : Site internet]
Le débat public

Question aux organisateurs du débat : Donner la parole aux citoyens est une intention tout à fait louable, mais le domaine de l'énergie, et plus particulièrement les systèmes électriques, obéissent avant toute chose aux lois de la physique qui ne peuvent pas être modifiées par nos parlementaires. Lors du précédent débat sur la transition énergétique, le Comité des experts n'a pas été écouté. Comment les citoyens seront-ils informés des contraintes techniques incontournables ?

Françoise FICHEUX, Experte à l'Institut Energie Développement

Date de la réponse:
Réponse de La CPDP, le
Réponse:

Chère Madame,
Nous vous remercions pour l'intérêt que vous portez au débat. La programmation pluriannuelle de l'énergie est un outil de pilotage de la politique énergétique créé par la loi de transition énergétique de 2015. Ce document a pour vocation d'exprimer les orientations et priorités d'action des pouvoirs publics pour la gestion de l'ensemble des formes d'énergie sur le territoire métropolitain continental, afin d'atteindre les objectifs de la politique énergétique fixés par cette loi. Il sera donc, au cours de ce débat, moins question de physique que de décisions et d'orientations gouvernementales. Les citoyens n'auront pas tant à s'exprimer sur les lois de la physique que sur les choix politiques qui doivent être faits en matière d'énergie pour les dix années qui viennent. Pour ce qui est d'informer les citoyens sur les contraintes techniques des systèmes électriques, s'il vous semble qu'un document synthétique susceptible d'intéresser le public et permettant une lecture plus aisée et claire du dossier du maître d'ouvrage et des différents documents présentés pourrait avantageusement être soumis à la connaissance du public, la CPDP peut l'ajouter à sa bibliothèque.
Par ailleurs, si vous considérez que des avis éclairés de spécialistes (physiciens, énergéticiens) seraient utiles à la bonne tenue de ce débat, je vous signale la possibilité pour chaque citoyen-association-institution de proposer une contribution, un cahier d'acteur, un avis. C'est une opportunité que vous pouvez saisir.
La CPDP vous remercie pour votre implication et votre participation.

Commentaires

Je vous remercie de votre réponse.
Je n'envisageais pas que les citoyens discutent de la physique. Le problème est que, justement, la physique ne se discute pas, elle s'impose...

Françoise FICHEUX

91430

Ça alors !!! Renvoyée à ses études la madame, et que surtout on laisse tranquille les technocrates, que l'on n'explique pas aux gens qu'une puissance ce n'est pas une énergie, qu'un MWhe et un MWHth c'est la même chose, que l'enrichissement de l'uranium c'est une centrale nucléaire à elle seule, que la physique, la chimie, l'informatique, les mathématiques n'éclaireront en rien le débat. Bravo, c'est une réponse d'anthologie qui soit est une erreur d'interprétation de ma part, soit c'est bien ce que je pense et alors la notion d'expert trouve une nouvelle définition: celui qui conforte le politique dans sa décision.

75020

Je serais curieux de connaitre quelques uns des messages adressés par ce "comité scientifique" qui n'auraient pas été écoutés. Ou quelles "règles physiques" les intervenants du débat ont tendance à ignorer.

Personnellement, je suis tout à fait d'accord avec le précédent commentaire, dans une démocratie moderne, le rôle d'un "expert" c'est d'expliquer, d'argumenter, de débattre, en aucun cas de décider seul dans son coin. On a trop vu ce que ça a donné, surtout que lesdits "experts" sont très rarement aussi compétents qu'ils le prétendent.

Concernant les politiques énergétiques, je ne vois pas en quoi un physicien est lambda est vraiment plus apte à décider que n'importe qui d'autre. Les choix à faire sont politiques avant tout, au sens noble du terme, en fonction des convictions intimes de chacun et de ce qu'on cherche à privilégier. En aucun cas la science ne permet de trancher définitivement quoi que ce soit dans ce débat.

D'ailleurs, à ma connaissance la communauté des "experts" n'est unanime sur quasiment aucun des sous- sujet du débat énergétique.

13001

Je travaille dans le domaine de l'énergie depuis 1974, date du premier choc pétrolier. Cela fait donc 44 ans. Je suis surtout un expert du domaine de la production électrique. Quand j'ai besoin d'informations pointues dans le domaine des hydrocarbures, je me rapproche de mes collègues experts de ce domaine tout comme ils le font avec moi pour l'électricité.
L'énergie est une science physique et chimique.
Les citoyens, et c'est bien normal, ne connaissent pas le fonctionnement du système électrique qui fait qu'à tout moment cette énergie est disponible chez eux. Les médias mélangent allègrement puissance et énergie produite et ne se rendent pas compte qu'un kWh est l'énergie que doit dépenser un alpiniste pour monter en haut du Mont Blanc.
Si nous traitions du plan cancer, le débat aurait lieu entre les oncologues, les chirurgiens, les spécialistes de la pharmacopée spécifique, les spécialistes des cellules souches, de la génétique et des psychiatres en charge des malades. Personne ne se hasarderait à critiquer un de ces experts car il faut avoir la connaissance de la maladie cancéreuse et de son évolution.
Quand on parle d'énergie, alors là, tout le monde est invité à donner son avis. Et l'on voit dans ce débat des déclarations et des questions qui illustrent parfaitement la méconnaissance de ces sujets compliqués. Donc j'applaudis Mme Ficheux. On ne vote pas des amendements sur les lois de la physique. Elles sont ce qu'elles sont. Nous devons les connaître pour comprendre notre monde.

69003

La question de Françoise FICHEUX est tout à fait pertinente.
Ce qui me gène dans la réponse de la CPDP, au même titre que certaines réponses de la maitrise d'ouvrage, c'est l'impression d'un débat biaisé, comme si débat ou pas le scénario était déjà écrit.
Sans doute qu'après la PPE il y aura quelques retouches, mais l'orientation semble fixée.
Ceci étant, je vais continuer à participer !

38330

Certes, on ne peut aller contre les lois de la physique et il faut tenir compte des contraintes techniques.
Mais les choix énergétiques d'une nation ne peuvent s'appuyer uniquement sur les lois de la physique. La preuve en est que les différents pays font des choix différents alors que les lois de la physique sont les mêmes partout !

75013

A ce jour, 50 % des interventions sur "point de vue" et "cahier d'acteurs" disent toutes la même chose:
- on confond objectif et moyens
- il est incohérent de rajouter quoi que ce soit à une production électrique déjà décarbonée
- 70 % des financements va à 2,5 % (éoliennes et solaire) du sujet.
- si on arrête des centrales nucléaires, il faudra les remplacer par des centrales à combustible fossile.
- si on n'arrête pas de centrales nucléaires, en allant au 50 % dans le mix, et en ajoutant (inutilement) des éoliennes et du solaire, les centrales nucléaires tourneront moins: marche plus chaotique, financement difficile, d'où risques accrus.

La cour des comptes s'est exprimée là dessus, l'Académie des technologies, l'Académie des Sciences, l'Association des Ingénieurs et scientifiques de France.

Tous présentent des faits objectifs, des positions argumentées et chiffrées.

C'était malheureusement déjà le cas en 2015.

Rappelons que l'objectif de diminuer la part du nucléaire n'est issue ni d'une étude, ni d'une consultation, mais d'un deal électoral proposé par Mme Aubry entre le Parti socialiste et les partis écologistes.

75013