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Question n°193

Transports : matières premières et déchets de l'électro-mobilité

Ajouté par NOEL ANONYMISé (Hombourg-Haut), le
[Origine : Site internet]

Avec la promotion de l’électro-mobilité, n’allons-nous pas vers une dépendance accrue aux approvisionnements de matières premières (terres et métaux rares) servant à la fabrication des batteries de stockage de l’énergie électrique sur les véhicules ? Sans compter que la fabrication et le recyclage des accumulateurs génèrent des déchets polluants.

Date de la réponse:
Réponse de La maîtrise d’ouvrage, le
Réponse:

Nous vous remercions pour cette contribution.

La transition énergétique va effectivement mobiliser les ressources que vous mentionnez, qui sont également mobilisées par d’autres secteurs (numérique, santé, aéronautique, etc.).

Prévu par l’article 69 de la loi de transition énergétique pour la croissance verte (LTECV), le Plan Ressources pour la France propose des pistes d'actions pour réduire la dépendance de l'économie française vis-à-vis de ces ressources et pour maîtriser les impacts environnementaux associés à leur production et leur utilisation.

Ces pistes d'actions ciblent à la fois la demande (il s'agit de limiter son augmentation qui demeure néanmoins inéluctable à court et moyen terme) et l'offre pour mieux en maîtriser les impacts environnementaux et sociaux.

Du côté de l’offre, il s’agit en priorité de développer le recyclage de ces métaux. Le développement d'une offre nationale de métaux de recyclage permet de diminuer la dépendance aux importations d’une part, et de limiter les besoins en métaux primaires et les impacts environnementaux et sociaux associés d'autre part. Par exemple, la France a engagé des travaux de recherche et développement pour augmenter le potentiel de production de terres rares issues du recyclage[1]. Des travaux sont également en cours dans le cadre du Comité des métaux stratégiques (Comes)[2], pour développer l'offre de métaux stratégiques, dont les terres rares,  issus de nos stocks de déchets[3]. Les travaux du Comes portent également sur la réduction de la vulnérabilité des entreprises pour leur approvisionnement en métaux grâce à des stratégies industrielles tant techniques qu’économiques.

Néanmoins, le développement d'une offre de métaux de recyclage ne permettra pas de faire face aux besoins en terres rares et autres métaux nécessaires à la transition énergétique et également à de nombreux autres secteurs (numérique, santé, aéronautique, etc.). L’amélioration de la connaissance (quantification, implication, etc.) de ces besoins fait l’objet de travaux de recherche : le projet SURFER par exemple, vise à modéliser les besoins en matières nécessaires à la transition énergétique en fonction de différents scénarios[4].

L'extraction et la production de métaux primaires resteront cependant indispensables à court et à moyen terme pour couvrir ces besoins.

Afin de réduire les impacts environnementaux et sociaux associés à ces activités de productions primaire et secondaire, des travaux sont en cours pour engager une démarche d’approvisionnement soutenable en ressources minérales métalliques avec les filières industrielles.

Elle se décline en deux volets : la poursuite d'une démarche de responsabilité environnementale spécifique à l'industrie minière (démarche « mine responsable ») et le développement des certifications environnementales et sociales manquantes, de leur usage par les producteurs de matières premières primaires, notamment à l'étranger, la mise en place d'outils d'accompagnement facilitant leur déploiement (guides, coopération bilatérale état-état, etc.). Il s’agit de permettre aux entreprises et aux consommateurs d’utiliser des matières premières et/ou des produits qui ont été extraites et/ou transformées avec de meilleurs standards environnementaux et sociaux.

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[1] Par exemple, le projet EXTRADE piloté par le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) a défini des procédés de traitement de déchets ciblés, afin de récupérer les aimants permanents à terres rares, et de concentrer des alliages de terres rares pour contribuer à la création de nouvelles filières de recyclage des aimants permanents en France.

[2] Créé en 2011, le Comité des métaux stratégiques (Comes) est un lieu de concertation et d’échanges entre représentants des fédérations professionnelles et des industriels producteurs, recycleurs et utilisateurs de métaux, administrations et opérateurs publics, et centres de compétences (pôles de compétitivité). En 2017, le Comes s’est penché sur les besoins en métaux pour la transition énergétique et la criticité des métaux.

[3] Pour plus d’informations, un rapport de l’ADEME recensant les travaux de recherche et développement en France sur le recyclage des métaux critiques est consultable sur cette page.

[4] Cette étude est financée par l’ADEME, le CNRS et le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM). Les résultats sont attendus pour fin 2019.

Commentaires

Ce sont les aimants permanents des éoliennes qui consomment le plus de terres rares. Quant aux quantités de cuivre, il faut environ 20 fois plus de cuivre pour faire un MWh dans une éolienne de 8 MW qui tourne au maximum à 20 tr/mn et a un facteur de charge de 22 % qu'un MWh fait par un alternateur hydraulique au fils de l'eau qui tourne à 100 tr/mn et a un facteur de charge de 75 %.
Ajoutons que son raccordement au réseau doit être dimensionné par la puissance maximale très rarement atteinte ce qui veut dire que son raccordement en aluminium est très sous utilisé.

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