Point de vue n°88
Tirer le meilleur parti du parc nucléaire
La France gagnerait à tirer le meilleur parti de son parc nucléaire en exploitant le plus longtemps possible les tranches et ce, tant que les critères de sûreté sont respectés.
Commentaires
Être pragmatique
Après des années de stagnation de la consommation d'électricité, celle-ci repart légèrement à la hausse (0,3 à 0,4% par an) avec la sortie progressive de la crise économique.
La PPE doit en tenir compte et sortir des scénarii utopiques de l'ADEME et du RTE.
De même, les rejets de CO2 augmentent légèrement en France, compromettant l'atteinte des objectifs de la COP 21. Le développement effréné des énergies renouvelables intermittentes apportent peu puisque l'électricité est déjà largement decarbonee grâce au nucléaire.
La RTE 2012, bientôt relayée par la RTE 2018, privilégie le gaz plutôt que l'électricité pour le chauffage des logements, au mépris des rejets de CO2 contributeurs de l'effet de serre.
Le pragmatisme est de sortir de cette politique et de ces hypothèses qui nous éloignent de la Stratégie Bas Carbone voulue par le Gouvernement.
Si la France veut son indépendance énergétique, elle doit prolonger son Parc Nucléaire existant (y compris Fessenheim), lancer la construction de tranches EPR et réfléchir au lancement de réacteurs de génération 4 (surgenerateurs). Avec ceux ci, la combustion du Plutonium généré par les centrales nucléaires actuelles nous permet une autonomie de plusieurs dizaines d'années !
Position de bon sens
Il s'agit en effet de valoriser au maximum les investissements effectués grâce au financement des français et pour leur bien être.
Nous avons en France une autorité de sûreté qui assure une surveillance exigeante des installations et qui donne entière confiance.
Donc faisons appel à notre bon sens dans ce débat.
Tirer le meilleur parti du parc nucléaire
La France a cruellement pâti de l’absence de décision, sous Juppé – Lepage et sous Jospin - Voynet, pour la construction en France, comme il aurait été raisonnable, du premier EPR. Cet EPR, chacun le sait maintenant, c’est notre réacteur de 3ème génération.
On se rappelle peut-être moins que ses prescriptions de sûreté avaient été élaborées conjointement par les Autorités de sûreté nucléaire française et allemande, et ont été rendues encore plus strictes suite aux attentats du 11 septembre 2001. Les patrons successifs d’EDF et les gouvernements n’ont pas compris la nécessité d’une continuité positive dans notre industrie nucléaire.
Résultat :
Lorsqu’on en a eu besoin, la main d’oeuvre compétente faisait défaut en Europe dans toute une série de domaines. Des installations avaient fermé.
Parlons d’aujourd’hui ! Croit-on qu’on attire un jeune vers le nucléaire en annonçant qu’on arrête Fessenheim, qu’on veut réduire la production nucléaire d’électricité dès que ce sera techniquement possible ? Mais non ! Les jeunes se tournent vers ce qui se développe ! Le Haut-Commissaire du CEA a écrit un document plaidant pour attirer les jeunes, cela montre bien que c’est devenu très difficile.
Oui, la chose essentielle et très urgente est de soumettre au Parlement, en l’expliquant, une loi nouvelle pour annuler et remplacer la loi actuelle de transition énergétique.
Le ministre Nicolas Hulot a reconnu qu’elle est inapplicable telle quelle, ne serait-ce que par les délais inapplicables qu’elle prescrit. La loi nouvelle devra supprimer la clause de fermeture de Fessenheim (des tas de contributions au débat expliquent pourquoi c’est de toute façon un très mauvais choix) ; supprimer le plafonnement de la production nucléaire et l’objectif de sa décroissance au rythme le plus élevé possible. Les nouvelles PPE doivent s’interdire de mentionner de tels objectifs négatifs.
Nous l’avons dit, c’est désastreux pour attirer les jeunes ! Il faut redonner aux meilleurs jeunes l’envie d’étudier, de se former, dans toutes les professions de notre industrie, et qu’ils constituent la relève !