Question n°366
Revoir notre objectif de 50 % de consommation en 2050
le ,Ma question s'adresse au Maître d'Ouvrage. La fondation IFRAP a récapitulé les prévisions de baisse de consommations énergétiques annoncées par chacun des pays d'Europe d'ici 2050. Ce sont les suivantes :
France : -50 % (avec un objectif de croissance de + 2 %/an)
Allemagne : -25 à -35 %
Espagne : -5 à -28 %,
Italie : -14 à -23 %
Pays Bas : + 15 %
Royaume Uni : 0%
Suède : 0 à -35 %
Les six pays analysés se sont fixé des objectifs de réduction de consommation d'énergie très inférieurs au nôtre.
Ces chiffres doivent être étudiés en fonction de la croissance démographique et économique anticipée des différents pays. En Allemagne, Italie, et Espagne, la démographie est nettement en baisse. (Hors phénomènes migratoires de masse qui ne sont pas pris en compte)
En France, Royaume-Uni et Suède elle est en hausse. L'objectif français de baisse de 50% de la consommation finale d'énergie est donc encore plus improbable et peu crédible sans une forte décroissance de l'économie et une baisse du niveau de vie. Malgré la faible croissance économique française, la consommation finale d'énergie ne baisse pratiquement pas depuis cinq ans.
Or la croissance économique repart, faiblement certes, mais elle repart après des années de 0 croissance du PIB conjuguées à une croissance démographique continue.
L'objectif de 2050 doit donc être fortement révisé pour réaliser les investissements quantitativement suffisants et qualitativement performants, et éviter de sévères pénuries d'énergie électrique à partir de 2020 et des dépenses en fortes hausses en matière de combustibles fossiles si cet objectif continue a être retenu.
Le Royaume Uni qui a connu une nette reprise économique avant le Brexit retient une simple hypothèse de stabilisation ce qui ne signifie pas qu'il n'y aura pas des transferts entre énergies.
La France avec cet objectif insensé est carrément hors épure.
Nous vous remercions pour votre avis sur les objectifs à long terme de la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte. La programmation pluriannuelle de l’énergie n’a pas compétence pour les réviser mais pour en organiser l’atteinte. Elle priorise les mesures de maîtrise de l’énergie qui sont sans regret et contribuent au développement économique de la France.
Commentaires
Jacques Peter militant du climat
Les derniers chiffres édités par le Commissariat au développement durable évaluent à +0, 8% la progression de la consommation électrique corrigée des variations climatiques en 2017, et à +4% celle des émissions de gaz carbonique liée à celle de l'énergie. Si vous n'avez pas compétence pour réviser les orientations de la LTE, les faits s'en chargent. L'iFRAP avait raison en alertant dès le début de l'année sur cette impasse.
Continuer à programmer une baisse de la consommation électrique, c'est programmer des black-out. Jusqu'ici les français et les entreprises ont une confiance absolue dans la fiabilité du système électrique. Nous n'avons pas le droit de les tromper.
Si nous voulons tenir les objectifs climatiques pris par la France pour 2030, il est temps de remettre en cause les objectifs et politiques dérivant de la LTE.
Non satisfaisante
Cette réponse est non satisfaisante. Nous ne devons avoir qu'un seul et unique objectif, le facteur 4 en émissions de GES en 2050.
Poursuivre 2 objectifs simultanément c'est, à coup sûr, prendre le risque de n'atteindre ni l'un et ni l'autre. La consommation énergétique ne sera que le résultat de cette atteinte du facteur 4.
D'autant que cet objectif est manifestement "tiré du chapeau" lorsque l'on regarde les chiffres annoncés par les autres pays de l'UE.
La France de 2050 aura 75 millions d'habitants et si l'on souhaite avoir une production économique à la hauteur de notre rang dans le monde, nous consommerons de l'énergie et l'essentiel est qu'elle soit décarbonée.
La division par 2 ne doit alors concerner que les énergies fossiles.