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Point de vue n°122

Cahier d'acteur n°59 - Académie des technologies

Academie des technologies (paris) Représenté(e) par M. NA/NC NA/NC, NA/NC Site internet

La transition énergétique est coûteuse (plus de mille milliards d’investissements). Pour être acceptée, sa charge doit être minimale et équitablement partagée. Les politiques, pour être soutenables, doivent être sous-tendues par des considérations économiques, prenant en compte le coût de la tonne de CO2 évitée ce qui n’est pas le cas du document PPE présenté par le Gouvernement. Par exemple, l'approche purement énergétique des Bâtiments et Territoires à Energie Positive (BEPOS et TEPOS) devrait être revue pour prendre en compte les émissions de GES, et la valeur de l’énergie produite et consommée. Les politiques actuelles ne distinguent pas l’énergie selon qu’elle est carbonée, rare et chère l’hiver ou décarbonée, abondante et bon marché l’été.

La France, qui émet deux fois moins de CO2 par habitant que l’Allemagne et dont le système électrique est essentiellement décarboné s’est cependant donné le même objectif de réduction, en pourcentage, que son voisin. Sauf à obérer sa compétitivité, la France ne peut poursuivre une politique ambitieuse de transition énergétique si les autres pays européens ne rejoignent pas rapidement le niveau d’émission par habitant qu’elle a déjà atteint.

Les investissements massifs requis par la transition énergétique doivent être accompagnés d’une politique industrielle adéquate. Cette composante est absente du dossier du Maître d’ouvrage. Les développements des énergies solaires et éoliennes sont cependant très décevants à cet égard, puisque les composants sont essentiellement importés. Dans le futur, il convient que toutes les décisions publiques concernant le système énergétique s’accompagnent d’une réflexion sur leur impact industriel, et sur les perspectives d’exportation.

En l’absence de toute perspective crédible de stockage saisonnier de la production électrique, l’objectif de neutralité Carbone en 2050 ne peut être atteint sans le recours au nucléaire. Le remplacement de tranches arrivant en fin de vie doit être préparé, ce qui implique de mettre sur le réseau quelques nouveaux réacteurs dans la décennie 2030.

Commentaires

Cette analyse complète de l'académie des technologies donne sa juste place à la stratégie nationale bas carbone et démontre que le scénario Ampère du RTE n'est pas approprié.
Le Parc nucléaire nous apporte une énergie sûre, permanente et assure notre indépendance énergétique, alors pourquoi vouloir affaiblir cet atout pour la France ?
Les EnR intermittentes peuvent apporter des solutions au développement de l'autoconsommation mais elles sont coûteuses et nécessitent un renforcement du réseau lui-même coûteux.
Comme le propose l'académie des technologies, les aides publiques doivent prioritairement être affectées à l'isolation du bâti, à la mobilité électrique et au développement des EnR thermiques (pompe à chaleur, chaudière thermique) plutôt qu'au gaspillage actuel sur les EnRi.
Après le rappel à l'ordre de la Cour des Comptes sur le coût du développement des EnR, cette étude de nos experts devrait inviter nos responsables politiques à plus de réalisme et à une meilleure utilisation de l'argent public avec la future PPE.

26200

Le maître d'ouvrage est interpellé une fois de plus par une société savante qui disposent d'une autorité indépendante de tout lobby. Après les 25 académiciens des Sciences, les IESF, la SFC et la SFP, l'Académie des Technologies alerte sur les faiblesses du dossier de base et sur celles des scénarios RTE.
Je le prie instamment d'écouter nos sages. Que leur répond-t-il?

92190

L'Académie des Technologies nous livre une analyse extrêmement pertinente.
Il faudrait ralentir la transition électrique (éolien et photovoltaïque) qui coûte cher et n'apporte que très peu de gain sur les émissions de gaz à effet de serre pour porter enfin l'effort sur les gros émetteurs qui sont le bâtiment et les transports.
Cela nous permettra de passer d'une transition électrique quasiment inefficace pour le climat à une véritable transition énergétique.
Je suis d'accord avec M. Point et M. Peter.

57700

Ce cahier, qui donne sans véritable surprise une analyse assez juste des priorités à donner à la PPE, manque quand même de réelles propositions concrètes. Il est facile de dire que telle ou telle chose ne va pas, mais plus dur de proposer des solutions.

Par ailleurs, c'est dommage de constater que la partie la plus importante du cahier d'acteur (en longueur) évoque les sujets de potentiels black-out dû aux EnR; cette peur du black-out pour la France pour les taux de pénétration des EnR visés ne semble s'appuyer sur aucune étude sérieuse de modélisation du réseau européen qui pourrait être mise face à celles réalisées par RTE. Les EnR représentent certes de nouveaux enjeux, mais qui ne sont pas insurmontables.
Enfin, l'Académie propose
- de mettre en service d'ici 2030 une paire d'EPR: où? faisable en 10 ans? et sans évoquer les sujets d'acceptabilité, alors que l'acceptabilité semblerait être problématique pour les interconnexions par le public... Le public préfèrerait ainsi une centrale nucléaire à une interconnexion?
- Poursuivre le développement des réacteurs de 4eme génération: ne faudrait-il pas déjà fiabiliser les réacteurs de 3ème génération ? Et à quels coûts pour le contribuable reviendraient ces développements de 3eme ou 4eme génération?

13000

La contribution de l'Académie des technologies fait partie de ces contributions sérieuses qui prennent en compte la dimension économique globale et l'intérêt général, plutôt que les intérêts financiers servis par le lobby Negawatt-CLER-Solagro-RAC F auquel j'ai le regret de devoir ajouter une puissante agence d'Etat, lobby qui manipule l'opinion et nos gouvernants à un point étonnant.
Plus de mille milliards d'€ d'ici à 2050 ... je n'en suis pas surpris puisque rien que pour la Région Occitanie il s'agit de 86 milliards d'€ (EnR + leurs raccordements + les capacitaires de substitution) sans compter le stockage du H² et sans compter l'accompagnement à la sobriété énergétique, qui ne va pas se faire sans y mettre quelques moyens. Pourquoi donc ceux qui nous gouvernent oublient-ils de chiffrer leurs mirifiques projets ?
Je passe rapidement sur les autres vertus de cette contribution, qui sont limpides, en suggérant qu'elle aurait avec utilité pu mentionner également la dimension environnementale : cette dernière ne peut en effet se résumer à la stratégie bas carbone et il faut tenir compte de la biodiversité (désormais promue cause nationale). Or sur ce plan toutes les solutions ne se valent pas, tant en matière d'économies d'énergie qu'en solutions de production, certaines comme l'éolien étant désastreuses à cet égard. Ainsi, parmi les solutions qu'elle suggère, pourquoi ne pas citer en p2 la géothermie et son potentiel renouvelable magnifique au titre des réseaux de chaleur ?
Franchement, je verrais bien une institution de cette valeur procéder à l'évaluation de ce scénario Negawatt 2050 qui tant ferait du mal à notre pays si par aventure ses dogmes continuaient d'imprégner l'esprit de la classe dirigeante.

12130

Je ne vois aucun chiffre sur la dimension economique globale dans cette contribution qui est plus qualifiable de constat et qui apporte peu de solutions...

Par ailleurs vous evoquez le desastre ecologique de l'eolien. Pourriez vous developper? Quel desastre réellement avéré?

Si on veut parler de desastre ecologique, bien d'autres activités humaines pourraient etre citées et sont largement plus desastreuses que l'eolien: le transport par exemple, l'agriculture, l'utilisation d'huile de palme ou autre pour faire du carburant (cf. Raffinerie Total de La Mede (13)...

13000

Réponse à M. Thomas, de Marseille :
Je crains que vous n'ayiez pas lu cette contribution majeure bien à fond, lors même qu'elle fourmille de quelques chiffres essentiels, en particulier sur les coûts effarants de certains scénarios. Il est vrai que pour ceux que vous représentez (pardonnez-moi, mais je fais ici référence à vos commentaires étonnants portés sur d'autres points de vue), quand on aime on ne compte pas : c'est très moderne cette approche dogmatique qui consiste à lancer des projets réputés verts ou présentés comme tels, sans en avoir évalué l'impact économique et financier, n,'est-ce pas une forme de mépris de nos concitoyens dépourvus de ressources ?
Parlons donc aussi de l'impact de l'éolien sur les riverains (voyez plutôt l'avis de l'Académie de Médecine du 9 mai 2017), sur la biodiversité (voyez plutôt les alertes lancées par la LPO), sur nos paysages, le tourisme et l'attractivité de nos territoires ruraux (voyez plutôt les alertes lancées par la SPPEF), rien qui puisse vous intéresser là-dedans ?
Sur l'huile de palme je vous rejoins par contre.

12130

Je maintiens, il y a peu de réelles propositions dans cette contribution malheureusement.

"Quand on aime on ne compte pas" : oui c'est le cas pour toutes les energies me semble t il et pas seulement que pour les EnR... si vous souhaitez reduire les emissions de Co2, peut etre serait il plus important de "taper" sur les subventions octroyées a l'energie fossile qui sont encore bien nombreuses et dont personne ne parle.
Aussi, ce rapport de la CE montre que le nucleaire a capté une part bien importante de subventions durant ces 40 dernières années... *

Impact sanitaire de l'eolien: je vous renvoie sur le rapport de l'ANSES de mars 2017 qui a réalisé des vraies études pour le compte du Ministere de la santé: https://www.anses.fr/fr/content/impacts-sanitaires-du-bruit-g%C3%A9n%C3%...
Quant au rapport de l'academie de medecine, un extrait de sa conclusion principale: "En tout état de cause, les nuisances sonores semblent relativement modérées aux distances « règlementaires », et concerner surtout les éoliennes d'ancienne génération." Donc pas vraiment de quoi accabler l'eolien. La partie du rapport sur l'impact paysager et la depreciation immobilière est pour le coup hors sujet car ce n'est pas de leur compétence et ils n'ont vraisemblablement pas realisé d'etudes pour conclure sur cette thematique...

Sur la biodiversité - ou plutot sur les oiseaux puisque vous evoquez la LPO, en effet la biodiversité ne se resume pas qu'aux les oiseaux- : pourriez vous rappeler ce que dit la LPO sur l'eolien?
La LPO indique dans son dernier rapport: « Le nombre de cas de collisions constatées est extrêmement variable d’un parc à l’autre et apparaît relativement faible au regard de l’effort de prospection mis en oeuvre : 37.839 prospections documentées ont permis de retrouver 1.102 cadavres d’oiseaux. L’estimation de la mortalité réelle (prenant notamment en compte la durée de persistance des cadavres et le taux de détection) varie selon les parcs de 0,3 à 18,3 oiseaux tués par éolienne et par an, des résultats comparables à ceux obtenus aux États-Unis (5,2 selon Loss et al, 2013) ou au Canada (8,2 selon Zimmerling et al., 2013)."
Sommes nous ainsi face a un désastre ecologique?? Je ne pense pas.
Mais si vous estimez qu'il faut agir pour sauver la biodiversité alors je vous suggère de mener un combat plus efficace : lutter contre l'agriculture intensive, contre l'urbanisation, contre la pollution plastique (1,5 millions d'oiseaux tués par an..!), contre certaines pratiques de pêche qui deciment nombres de dauphins sur la côte Atlantique, ou meme contre les chats ;-) ** ...

Bref, vous avez le droit de ne pas aimer l'eolien visuellement, mais sur le reste, il faut moderer ses propos...

* https://ec.europa.eu/energy/en/content/final-report-ecofys

** https://www.sciencesetavenir.fr/animaux/chats/en-australie-les-chats-tue...

13000