Avis n°123
Faire entrer les déchets dans des cycles
le ,Notre société peut gagner la lutte contre tous les problèmes qu'elle engendre quand nous aurons compris qu'il faut faire entrer les déchets qu'elle produit dans un cycle de renouvellement. C'est ce que fait la nature depuis toujours avec en prime l'amélioration constante du système...
Commentaires
Effectivement...
Effectivement, il serait bon de s'inspirer de la nature pour tenter de produire le plus vertueusement possible sans créer de déchet. Ce que nous appelons déchet devrait au contraire repartir dans un nouveau cycle pour d'autres usages...
D'autant que nos poubelles débordent et que l'enfouissement ou l'incinération ne sont pas des fins viables à termes...
La réglementation devrait être plus active à ce sujet et tout un tas d'obligation devrait être faite.
Vous parlez de la restauration: comment en 2018 nombre de restaurants ne font pas le tri du verre, des bouteilles plastiques, des emballages, des déchets organiques, etc.? Comment aucune réglementation ne l'impose? Pourquoi les restaurants qui font des plats à emporter ne sont pas obligés d'utiliser des récipients recyclables au lieu de toutes ces barquettes en plastique, pratiques certes, mais ce n'est plus tenable.
Nous avons vécu dans l'abondance des ressources et il est maintenant temps de prendre conscience que ce mode de vie conduit à notre perte. Nous avons mis plusieurs milliers d'années à devenir "intelligent", mais nous allons mettre à peine une centaine à ne plus l'être.
De l'entropie aux déchets nucléaires
Il ne s’agit pas de nier l’intérêt du recyclage mais d’attirer l’attention sur ses limites. Une loi naturelle établit l’inexorable usure de la matière et de l’énergie au cours du temps. C’est ainsi, par exemple, que l’utilisation du gaz, du pétrole et du charbon disperse dans l’atmosphère du carbone initialement présent dans le sous-sol. La totalité de l’énergie mise en jeu n’est pas récupérée. Une fraction importante se retrouve sous forme de chaleur dans l’air mais elle n’est pas à l’origine de l’impact sur le climat. C’est la présence accrue de gaz carbonique et autres gaz à effet de serre qui entre en cause, donc la dispersion de carbone initialement concentré dans les sols et inclus dans une organisation de matières susceptible de libérer de l’énergie (pétrole, gaz et charbon). En d’autres termes, les activités humaines concourent de plus en plus massivement à créer du désordre dans la matière et à user de l’énergie. Cette notion d’entropie, fondamentale, ne doit pas être passée sous silence.
Cette réflexion me permet de passer au sujet des déchets nucléaires.
Le développement du nucléaire est en effet souvent condamné car il ne saurait pas recycler ses déchets. Il y a là un énorme malentendu. Il n’a jamais été question de recycler tous les déchets radioactifs issus des centrales nucléaires. Comme dans toute filière industrielle, il existe des déchets ultimes que l’on stocke de manière définitive dans des sites d’enfouissement adaptés. Il existe en France 13 ou 14 sites pour l’enfouissement des déchets dangereux. La presse n’en parle quasiment jamais. Et du point de vue recyclage, le nucléaire français est, je n’hésite pas à le dire, exemplaire. En effet les combustibles usés sont retraités à la Hague (seule usine de ce type fonctionnant au monde et que la Chine s’apprête à construire) où l’on sépare les matières effectivement recyclables, l’uranium qui n’a pas été fissionné (que l’on appelle uranium de retraitement) et le plutonium formé, qui seront réutilisées dans la fabrication de nouveaux combustibles. Au total plus de 90 % de la matière contenue dans les combustibles usés est effectivement recyclée. Les déchets ultimes sont les produits résultant de la fission et certains éléments lourds (les transuraniens). Ce sont ceux-là, qui ont un faible volume, que l’on stockera de manière définitive et sûre en profondeur (500 m) à Bure dans la Meuse. Le dossier de l’installation suivi depuis presque 20 ans par une commission nationale d’évaluation est actuellement considéré par l’autorité de sûreté nucléaire comme presque totalement satisfaisant. Nous disposons en France de la totalité de la connaissance de la filière nucléaire « cradle to grave ». La perspective d’arrêts d’unités nucléaires non justifés par des éléments de sûreté est totalement incompréhensible et inadmissible. C’est grâce au développement du nucléaire que la France est un des meilleurs élèves climatiques parmi les pays développés !