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Avis n°465

L'infrastructure électrique actuelle : modèle dépassé ?

Ajouté par GEORGES ANONYMISé (Montpellier), le
[Origine : Site internet]
Production d’énergie

Aujourd'hui notre infrastructure électrique est basée sur des centres de production d'électricité d'origine nucléaire éloignés des consommateurs nécessitant des réseaux de transport d'électricité pour les relier. Pour mémoire, les centrales nucléaires ont un rendement de 33% et les pertes dans les lignes de transport de l'électricité représentent l'équivalent de 2 réacteurs nucléaires. La puissance nucléaire installée en France est de 62 400MW électrique, ce qui représente lorsque l'ensemble du parc nucléaire est à pleine puissance une perte de 124 800 MW thermique servant principalement à « chauffer les petits oiseaux ». Dans cette situation, comment être audible sur l’absence d’impact sur le réchauffement climatique de la planète et prôner l’efficacité énergétique des logements ? Dans le débat et l’évaluation des différents scenarii, il est nécessaire de tenir compte du rendement des différents moyens de production pour transmettre aux générations futures un modèle énergétique français s’inscrivant dans le développement durable et avec moins de déchets nucléaires à gérer.

Commentaires

Comme vous pourrez le lire dans l'avis n°473, le réchauffement induit par les GES relâchés pour produire 1 kWh "utile", en supposant que ce kWh est producteur de GES, est 40 à 100 fois plus important que le réchauffement direct par une "perte en ligne" de 1 kWh. Ainsi, ce n'est pas tellement le rendement du système qui compte, mais son caractère émetteur de GES. Il est ainsi plus souhaitable de produire une électricité décarbonée, même en en perdant une partie non négligeable, que de produire une électricité carbonée, même avec un excellent rendement. La question commencerait à se poser si le rendement global du système était inférieur à 1/40, ce qui n'est (heureusement !) pas le cas. Chercher à minimiser l'émission de GES, même si cela induit de relâcher davantage de chaleur à l'environnement par "perte en ligne", est donc totalement compatible avec le fait de minimiser par ailleurs et de manière indépendante la consommation finale, par la sobriété et l'efficacité énergétique. Il est par ailleurs à noter que l'électricité est en comparaison de beaucoup d'autres produits quelque chose qui se transporte extrêmement bien (perte d'environ 10 %), en comparaison de toute autre chose (gaz, bois, fioul, charbon) susceptible de véhiculer de l'énergie. Quant à la remise en cause d'un système de production aujourd'hui centralisé qui induirait un transport d'énergie trop coûteux, il ne faut pas idéaliser un éventuel futur mix "décentralisé" : l'énergie potentielle de l'hydraulique sera toujours concentrée dans les régions montagneuses, l'éolien toujours plus dans les zones côtières qu'à l'intérieur des terres, le solaire toujours plus dans le sud que dans le nord ; un système décentralisé n'est pas, je pense, susceptible de réduire le transport d'électricité, il serait même plutôt de nature à l'augmenter. On le voit avec le cas allemand où le transport Nord-Sud de l'électricité (production éolienne au nord, industrie lourde au sud) est générateur de difficultés.

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