Question n°563
Perte de compétences
le ,La Commission du Débat Public n'oublie-t-elle pas l'effet désastreux des objectifs en régression du programme nucléaire français sur le renouvellement des compétences et sur notre capacité à conquérir des marchés ?
Bien sûr les sociétés concernées, pas plus que les sociétés savantes de ce domaine, ne peuvent l'écrire dans un document officiel !
Nous avons été admirés et enviés dans le monde entier pour avoir bâti un ensemble de compétences et d'installations nucléaires avec logique et ferveur :
- le cycle complet du combustible, du minerai d'uranium jusqu'aux éléments combustibles neufs et jusqu'au retraitement des combustibles usés, au traitement et au stockage de déchets ;
- l'ingénierie, la construction et l'exploitation de réacteurs producteurs d'électricité et de réacteurs de recherche ;
- la recherche et le développement pour que tout soit prêt à temps et en vue du futur ;
- la protection contre les rayonnements ionisants ;
- la constitution d'une autorité de sûreté indépendante et forte.
Cette immense expertise risque de s'éteindre. Bientôt en France avec les départs des anciens beaucoup de ces compétences seront perdues et nous serons exclus de ce marché! Or cette industrie n'a que 50 ans, elle est jeune. Dans le monde 50 réacteurs sont en construction et plus de 140 sont en projet !
Pourquoi perd-on ces compétences, et que faut-il faire dans le cadre de la PPE ?
Ce point est vital, il peut avoir des conséquences dramatiques et peu de gens osent l'aborder !
La perte de compétences. Les concurrents étrangers.
La France a cruellement pâti de l'absence de décision, sous Juppé – Lepage et sous Jospin - Voynet, pour la construction en France, comme il aurait été raisonnable, du premier EPR.
Les patrons successifs d'EDF et les gouvernements n'ont pas compris la nécessité d'une continuité positive dans notre industrie nucléaire.
Résultat : Lorsqu'on en a eu besoin, la main d'oeuvre compétente faisait défaut en Europe dans toute une série de domaines. Des installations avaient fermé.
Parlons d'aujourd'hui ! Croit-on qu'on attire un jeune vers le nucléaire en annonçant qu'on arrête Fessenheim, qu'on veut réduire la production nucléaire d'électricité dès que ce sera techniquement possible ? Mais non ! Les jeunes se tournent vers ce qui se développe ! Le Haut-Commissaire du CEA a écrit un document plaidant pour attirer les jeunes, cela montre bien que c'est devenu très difficile.
Oui, la chose essentielle et très urgente est de soumettre au Parlement, en l'expliquant, une loi nouvelle pour annuler et remplacer la loi actuelle de transition énergétique. Le ministre Nicolas Hulot a reconnu qu'elle est inapplicable telle quelle, ne serait-ce que par les délais inapplicables qu'elle prescrit. La loi nouvelle devra supprimer la clause de fermeture de Fessenheim (des tas de contributions au débat expliquent pourquoi c'est de toute façon un très mauvais choix) ; supprimer le plafonnement de la production nucléaire et l'objectif de sa décroissance au rythme le plus élevé possible. Les nouvelles PPE doivent s'interdire de mentionner de tels objectifs négatifs. Nous l'avons dit, c'est désastreux pour attirer les jeunes ! Il faut redonner aux meilleurs jeunes l'envie d'étudier, de se former, dans toutes les professions de notre industrie, et qu'ils constituent la relève ! C'est désastreux aussi pour attirer les commandes de l'étranger !
Nous vous remercions pour cette contribution à la réflexion pour l’élaboration de la prochaine programmation pluriannuelle de l’énergie.
Confrontée à d’importantes difficultés ces dernières années, la filière nucléaire a fait l’objet d’une réorganisation profonde, notamment au niveau de la restructuration du groupe Areva (devenu Orano), pour lui permettre de faire face aux défis à venir.
Si sur le long terme la construction du nouveau modèle énergétique dans lequel le Gouvernement s’est engagé impliquera une évolution de l’emploi dans le secteur nucléaire, l’objectif de 50 % de nucléaire dans le mix impliquera à moyen terme le maintien d’un haut niveau de compétences sur l’ensemble des activités de la filière, du cycle du combustible au démantèlement en passant par la maintenance des réacteurs, notamment en termes de recherche et d’innovation, comme le souligne la Stratégie nationale de la recherche énergétique (SNRE) adoptée en décembre 2016. Dans le cadre du comité stratégique de la filière nucléaire (CSFN) en cours de structuration, le Gouvernement veillera également à ce que la filière continue à investir sur les sujets les plus structurants pour son modèle économique et sa compétitivité.
Bonnes paroles!
Et vous croyez que les jeunes et les clients potentiels seront convaincus par ces bonnes paroles, et même qu'ils les entendront? Vous vous voilez la face! Le danger est très grave!