Avis n°483
Risque mondial et risque local
le ,Après avoir lu l'interview de Sébatien Lécornu et écouté Nicolas Hulot à la radio, j'en conclus que le Ministère a choisi le risque mondial d'emballement climatique et détruire le parc nucléaire qui pose une probabilité de risque local. Je ne suis pas certain qu'ils aillent dans le sens de l'histoire. Une augmentation de 4 °C de la température mondiale est une catastrophe dont nous n'imaginons pas les conséquences. Quant à la sûreté nucléaire en France, elle réduit le risque d'incident à un millionième par an. D'un côté la certitude de la catastrophe mondiale, de l'autre la probabilité d'un accident sans conséquences externes. Nos écologistes ont une curieuse conception de la protection de l'humanité.
Commentaires
Le mot de la fin...
Très bonne synthèse à mon sens de la situation dans laquelle nous nous retrouverons. Cela pourrait être le mot de la fin de ce débat public sur la révision de la PPE. Sera-t-il entendu par les décideurs en haut lieu ? J'en doute fort malheureusement.
Si nous ne parvenons pas collectivement à dépasser, à transcender cette perception intrinsèquement biaisée des risques encourus, si les politiques ne parviennent pas, ne cherchent pas à emmener les peuples vers une voie de compréhension réelle des enjeux, si ce n'est de sagesse, au lieu de les maintenir dans une vision superficielle et les conforter dans leurs instincts mortifères, il y a alors de quoi être très pessimiste sur notre capacité à modérer un tant soit peu le bouleversement climatique mondial engagé.
Ne pas croire que le nucléaire sauvera du réchauffement climatiq
Penser que le nucléaire est une solution au réchauffement climatique est une erreur ... ou un faux argument (rhétorique) pour continuer à nous le fourguer coûte que coûte.
D'une part, il en est bien incapable (pas assez développé dans le monde et producteur non négligeable de CO2 sur toute la durée de vie du combustible) et d'autre part, son rendement est minable (99,99999% de l'énergie perdue sous forme de chaleur sur toute la durée de vie du combustible) et il nous met en danger bien plus qu'il ne nous protège. Il est trop cher, trop vulnérable trop risqué et va nous empêcher d'évoluer vers la bonne solution.
Nous devons pourtant absolument changer de paradigme.
Nous devons aussi absolument cesser de nous tromper (diesel, uranium) avant qu'il ne soit trop tard (errare humanum est, perseverae diabolicum).
Ne pas opposer risque local et risque global (faux dilemme)
Opposer risque local et risque global est une erreur (une absurdité) ou un argument de rhétorique pour pouvoir nous faire gober coûte que coûte le nucléaire (faux dilemme).
Il n'y en a pas un meilleur que l'autre et tout est relatif. Un accident local peut avoir des répercussions globales (comme les rejets radioactifs de Fukushima). Une seule chose est sûre, tout est lié, comme dans les rouages d'une montre : un petit rouage qui bouge ici entraînera un autre engrenage un peu plus loin et de proche en proche. C'est comme dans le corps humain, un problème aux dents peut entraîner une destruction des valves cardiaques, etc., etc. Tout système, un peu complexe, fonctionne comme cela.
Tchernobyl et Fukushima, c'est un risque faible dont on connaît les conséquences ... pas tant que ça en fait. Une seule chose est sûre : tout faire pour que ça n'arrive plus.
Le réchauffement climatique par combustion excessive des combustibles fossiles est un "danger certain dont on ignore les conséquences" : pas tant que ça en fait : on les connaît très très bien les conséquences : fonte des glaces (pôle nord et pôle sud), pour le pôle sud (glace posée sur la terre) et le Groënland qui est dans le même cas, cela provoque l'augmentation du niveau de la mer, des ouragans, des tempêtes, des changements de régimes de courants marins, le dérèglement climatique, les réfugiés climatiques, la perte de biodiversité. AlGore a très bien expliqué cela dans ses films "une vérité qui dérange". Les gens le savent très bien.
En réalité, énergies de stock fossile et fissile sont à mettre dans le même sac des mauvaises énergies. Il n'y en a pas une meilleure que l'autre. Elles ont toutes deux des conséquences terribles à éviter coûte que coûte. Choisir l'une plutôt que l'autre est un faux dilemme (rhétorique) fallacieux. Il existe une troisième solution : les énergies de flux renouvelables (intermittentes et non intermittentes). Et c'est la seule solution valable, qu'on le veuille ou non.
nimby
Vous touchez-là ce qui est, à mon avis, le fond du problème de l'acceptabilité de l'énergie nucléaire : La peur du nucléaire est alimentée par une surexpression d'un risque très faible d'accident grave dont les conséquences -localisées- peuvent être importantes.
Cela est du à la nature humaine : l'Homme craint davantage un risque faible dont il croit connaitre les conséquences qu'un danger certain dont il ignore les effets.