Avis n°137
Le prix des carburants devrait être indexé sur le prix du kilowattheure donc sur sa masse et non pas sur son volume en litre
le ,Le prix des carburants, y compris pour les avions, devrait être indexé sur le prix du kilowattheure électrique en fonction du pouvoir calorifique inférieur exprimé en joules par kilogramme, correspondant à l'énergie libérée par la combustion complète d'un kilogramme de carburant ou de combustible. Plus la masse d'un litre de carburant est grande, plus il contient de l'énergie donc plus son prix devrait être élevé. Par exemple un litre de diesel a une masse de 850 g (plus il fait froid, plus elle augmente) alors qu'un litre d'essence a une masse de 750 g. Un litre de diesel contient donc plus d'énergie qu'un litre d'essence. Un litre de kérosène, quant à lui a une masse de 800 g, il est donc situé entre les deux autres.
- Le gazole a un PCI de 42 MJ/kg et fournit 0,85 x 42 = 35,7 MJ = 9,92 kWh (car 1 kWh = 3,6 MJ) soit 9,92 x 0,15 = 1,49 € le litre de gazole indexé sur le prix du kilowattheure à 15 centimes d'euro TTC.
- L'essence a un PCI de 43 MJ/kg et fournit 0,75 x 43 = 32,25 MJ = 8,96 kWh soit 8,96 x 0,15 = 1,34 € le litre de super.
- Le kérosène a un PCI de 43 MJ/kg et fournit 0,8 x 43 = 34,4 MJ = 9,5 kWh soit 9,5 x 0,15 = 1,43 € le litre de kérosène.
Curieusement, c'est le kérosène qui est vendu à un prix beaucoup plus bas que les autres (0,7 € le litre de kérosène pour un Airbus A320) puis vient le gazole à 1,34 € le litre et enfin l'essence à 1,49 € le litre.
Complètement idiot pour un physicien et complètement irresponsable et scandaleux par rapport aux impacts sur la santé publique et le réchauffement climatique plus particulièrement causés par le diesel et le kérosène. C'est le contribuable qui paye pour être malade et pour détraquer son climat. On applique, depuis plus d'un demi-siècle le principe pollué-payeur alors qu'il est grand temps de passer au principe pollueur-payeur, avant qu'il ne soit trop tard (et que les caisses de l'état ne soient trop vides), plutôt que de faire des réformes comptables pour supprimer des heures de cours au lycée et supprimer le statut de cheminot et de fonctionnaire en faisant systématiquement du dumping environnemental et social.
Commentaires
Quelques remarques
Concernant les taxes sur les carburants :
Il me semble que ce n'est pas en tant que telle l'énergie consommée qui devrait être taxée mais plutôt les conséquences de sa consommation : le CO₂ émis par exemple.
En ce qui concerne les produits pétroliers, il est exact que cela revient à peu près au même.
Toutefois, le gazole est un carburant qui est utilisé dans les moteurs diesels qui ont un rendement thermodynamique meilleur que les moteurs à essence, il participe donc à la réduction de notre consommation d'hydrocarbures. De ce point de vue il n'est pas forcément absurde que sa taxation soit plus favorable.
Concernant l'usage des excréments :
Vous écrivez : « il faudrait récupérer nos excréments (...). C'est une source d'énergie (...) propre »
Je ne sais pas si je l'aurais formulé comme ça !
Blague à part, oui je pense qu'il y a un gisement intéressant à exploiter. Pas seulement les déjections humaines d'ailleurs, mais aussi celles des animaux d'élevage. Plutôt que d'épandre le lisier de porc, mieux vaudrait le méthaniser et utiliser le digestat comme fertilisant.
Toutefois, il ne faut pas oublier que les excréments sont « fabriqués » à partir de la nourriture, et que celle-ci est faîtes à partir des fertilisants par les plantes. Dans ce cycle (de l'azote notamment), il y a des pertes et je ne crois pas que l'on puisse se passer totalement d'engrais chimique.
"Taxe carbone"
Ce que vous proposer est de faire payer aux différentes sources d'énergie les externalités environnementales qu'elles ne gèrent pas. C'est partiellement ce que proposait la "taxe carbone".
La plus grande difficulté étant que pour ne pas trop impacter les exportations françaises, il faudrait intégrer les "énergies grises" de ce-qui-est-importé et que toute l'Europe soit dans le dispositif (ce qui aurait aussi plus d'impact sur nos partenaires commerciaux internationaux)... mais là, ce n'est pas gagné, les Allemands, avec leur électricité très carbonée (pour encore longtemps) ne sont pas prêts à cela.
Le prix de beaucoup de choses serait très augmenté, mais cette manne permettrait 1) de financer la transition bas-carbone et 2) d'aider davantage les plus modestes, au cas par cas.