Vous êtes ici

Avis n°4

Avoir un minimum d’objectifs communs

Ajouté par 2394 (Paris), le
[Origine : E-mail]

Avis adressé à la CPDP dans la phase préparatoire du débat le 5 mars :

La politique énergétique de l’électricité d’un pays comme la France ( le mix énergétique de la production d’électricité) ne peut pas s’élaborer sans un minimum d’objectifs communs avec d’autres pays européens et notamment tous ceux qui sont interconnectés par le réseau aux postes frontières. Ces objectifs communs à minima doivent couvrir les points suivants : sécurité électrique du réseau dans toutes les circonstances climatiques et de consommation dans l’année, réduction significative des GES dûs à la production d’électricité, recherche d’un équilibre raisonnable entre import/export d’électricité entre pays, fixation d’un prix juste et significatif de la tonne de CO2 émise par le secteur électrique servant à équilibrer les prix du marché de l’électricité. Sans un minimum de points communs, on peut arriver à une aberration, déjà mesurable en Europe. Par exemple : l’Allemagne étudie pour la production électrique des scénarios à 100% ENR dont une majorité d'ENRi (le « i » signifiant intermittents). Avec une telle hypothèse, ce sont les autres pays connectés ou pas (circulation des flux d’énergie au sein de l’Europe) qui sont contraints de pallier les insuffisances de la production d’ENRi quand le vent ne souffle pas où sans soleil ,pour la sécurité du réseau. Avec une telle hypothèse le marché de l’électricité est totalement désorganisé avec un prix bas dû à la surproduction des ENRi (électricité largement subventionné) à un moment où la demande peut être faible, obligeant les autres pays à arrêter les moyens pilotables. Or le constat aujourd’hui, est que chaque pays élabore son scénario sans tenir compte des autres. Et ce ne sont pas les objectifs contradictoires de la politique de l’Energie de l’UE qui peuvent aider.

Les objectifs actuels de la PPE sont eux aussi contradictoires et insuffisants pour ce qui concerne la production d’électricité. Développer les ENRi en réduisant la part du nucléaire est un non-sens technique et scientifique : On augmente l’intermittence en supprimant une énergie bas carbone, et pilotable. Aller dans ce sens conduira à terme à construire des centrales au gaz, plus émettrices de CO2 que le nucléaire pour pallier l'intermittence. L’objectif de la PPE doit aussi être la recherche de l’optimum économique pour le coût payé par le consommateur en ce qui concerne sa facture d’électricité. La PPE est muette sur ce point. On va tout droit à une augmentation de la CSPE (Contribution au Service Public de l'Electricité) sans limite pour subventionner l’éolien, notamment l’éolien offshore, et le photovoltaïque. La réserve pour le pic de consommation doit être constituée avec des moyens pilotables en toute circonstance.

Le gouvernement a déjà dit que la réduction du nucléaire à 50% en 2025 était « intenable », modifier votre dossier de presse. Une fois pour toutes parle-t-on de 50% en puissance installée (en MW) en France où en production (TWh) annuelle. Ce n’est pas la même chose.

Le nucléaire étant modulable, il est plus prudent de garder le nucléaire actuel qui s’adaptera à la demande.

Commentaires

Quelle honte de conclure par "le nucléaire étant modul...". Non, ce bidule électo-militaire ne répond jamais aux pics de consommations à midi et 19 h. C'est toujours l'hydraulique qui y répond en France. L'hydraulique (0,06 €/kWh) avec la biomasse sont stockables et complémentaires avec l'éolien et le solaire. Donc, comme la Norvège, nous pouvons être à plus de 100 % renouvelables en France, sans problème. C'est le nucléaire qui pose problème (un Fukushima français, les déchets millénaires, les émissions quotidiennes de CO2 à l'extraction de l'uranium, etc.) car il ne s'adapte pas à la demande (intermittence de la demande (!!) contrairement à l'hydraulique et la biomasse qui s'adaptent à la demande vers 12 h et 19 h, eux !). Le nucléaire est trop cher (EPR à 0,12, 0,13, ou 0,14 €/kWh... on ne sait plus, les coûts explosent sur les chantiers maudits des EPR !). Même sans subvention, le solaire PV et l'éolien sont à 0,06 ou 0,08 €/kWh (demandez aux installateurs sur le terrain). Mais Bercy continue de renflouer le nucléaire d'EDF en quasi faillite... et de nous flouer !

49100

Au début du nucléaire civil français, de "doux rêveurs" ont mis en garde contre le problème des déchets, entre autres. On y est! Personne n'en veut! A moins qu'on ne décide de subventionner les communes qui les accepteront. Fort possible. Ca s'est déjà vu. En 2018, le nucléaire français se vend très mal, le privé investit ailleurs, ce qui est un signe, et on vient de recapitaliser ex EDF et ex AREVA à grands coups de milliards. Alors quand on dit que le renouvelable est subventionné, le nucléaire qu'on nous a imposé en a largement profité si ce n'est plus que les autres. Et évidemment on a laissé passer le renouvelable. Dommage ça crée des emplois et c'est l'avenir.

80800

Plusieurs points :
- L'hydroélectricité, en France, à (à peu près) atteint son maximum possible.
- A moins de recouvrir la France de culture dédiée, il est impossible de trouver quelques milliers de PJ (peta joules) issu de la biomasse pour remplacer tout (même une partie) le reste.
=> Dans un débat sur l'énergie, on ne peu se passer de regarder les ordres de grandeur.

Pour ce qu'il s'agit du nucléaire, les sources des données physiques que vous avez ne sont pas exactes.

44000

Selon moi, il ne devrait y avoir que des objectifs de résultats en regard du risque de réchauffement climatique. Dit autrement, la priorité est la réduction des GES (gaz à effet de serre). Le reste n'est que moyens pour atteindre ces objectifs. Définissons donc des objectifs communs en termes de réduction de CO2 ambitieux et réalistes, les moyens pour y parvenir en découleront.

44300

C'est-à-dire que l'on peut l'utiliser quand on le décide, et non pas en fonction des conditions météo, par opposition aux EnR qui sont intermittentes.

44300