Avis n°225
Nécessité de libérer réellement les technologies et l'autonomie énergétique
le ,La transition énergétique vers les énergies renouvelables est une nécessité absolue devant s'effectuer dans des délais contraints. Après avoir nié cet état de faits, les grandes entreprises ont aujourd'hui senti les bons plans, considérant que les investissements dans le secteur sont aujourd'hui rentables du point de vue financier. Elles se moquent totalement de l'aspect réellement environnemental. Techniquement, les différents principes existent et ce, depuis plusieurs décennies, pour produire de l'énergie à partir de sources renouvelables : géothermie, éolien, solaire voltaïque et thermique, biogaz, hydrogène, hydrolien. Cependant, toutes ces technologies, qui pourraient être mises en oeuvre pour rendre les concitoyens autonomes, font actuellement l'objet d'une main-mise par les grandes entreprises, accompagnées par l'Etat.
Plusieurs exemples : EDF demande aujourd'hui à l'Etat de libérer des terres agricoles afin d'installer du photovoltaïque. Pourquoi ne pas plutôt favoriser l'installation des panneaux sur toutes les toitures existantes et bien orientées selon un contrat de type "je vous laisse l'accès à ma toiture - vous installez des panneaux dont vous tirez profit pendant 15 ans, les 10 ans de vie restant me revenant". Avantages du principe : pas de consommation de terre agricole, rénovation des toitures avec prise en charge de l'isolement des bâtiments par l'installateur, production locale d'électricité, pas de discrimination entre les différents particuliers selon leurs moyens à acheter des panneaux, surface disponible importante... Energies des transports : les particuliers sont conduits aujourd'hui à marche forcée vers l'électrique, en prédisant dans un avenir plus lointain l'hydrogène à travers la pile à combustible. Dans un cas comme dans l'autre, l'énergie grise consommée pour mettre en oeuvre ses technologies dites propres n'est pas compensée par l'utilisation des moyens de transport comparativement aux énergies actuelles. Or, des "geo-trouvetout" ont montré depuis bien longtemps qu'en réfléchissant un peu, les véhicules thermiques actuels sont facilement adaptables à l'utilisation directe du biogaz ou de l'hydrogène. On pourrait imaginer que dans toutes les maisons où c'est possible, on puisse avoir un méthaniseur individuel, associé à une cuve de récupération d'eau de pluie, avec une petite éolienne et de panneaux photovoltaïques. Biogaz d'un côté, production d'hydrogène de l'autre à moindre coût. Il sera nécessaire de mettre l'accent bien évidemment sur la sécurité des installations. A partir de là, un véhicule thermique classique nécessite de 1500 à 3000 € pour changer d'énergie. Et les personnes deviennent autonomes sur ce point. Du point de vue macroéconomie du pays, la nature ayant horreur du vide, l'argent économisé par les particuliers sur le plan énergétique ira vers un autre secteur économique de consommation. Etc.
Toutes les technologies existent. Mais il faut changer de paradigme. Il me semble nécessaire de remettre l'ensemble des individus constituant notre société au centre de nos préoccupations, sans discrimination environnementale. Or aujourd'hui, la transition énergétique en cours stigmatise les niveaux inférieurs de la société car il est demandé à chacun individuellement de faire les efforts financiers pour aller dans ce sens. Un PDG peut se targuer de rouler en voiture électrique et dire qu'il est écolo. Mais quel prix pour un tel véhicule ? Qui a réellement les moyens de se l'offrir ? De même, une maison à énergie positive est bien évidemment la meilleure solution. Même si le calcul, à terme, montre l'intérêt économique d'un tel investissement, qui a les moyens de réellement investir dans ce type de maison ? Les technologies existent. Encore faut-il la volonté réelle d'améliorer le quotidien des citoyens, au détriment de l'intérêt des multinationales. A débattre...
Commentaires
Une liste n'est qu'une liste
J'appelle çà un inventaire à la Prévert. Sans ordre de grandeurs des quantités ,des rendements, de la nature et des quantités de déchets produits par chaque filière, et sans estimation des coûts, une liste n'est qu'une liste, pas un programme.
Réponse à Bernard DURAND
À quoi bon donner une quantité ? Par exemple l'éolien offshore actuel en France, c'est 0 éolienne. On ne peut demander qu'infiniment plus (l'infini multiplié par zéro tend vers une constante).
Rien n'est fait et tout est à faire.
Et avant de commencer (puisque rien n'est commencé), il faut mettre en place les bons outils, à savoir, le principe pollueur-payeur (et pollueur prison). Là encore, on en est au niveau zéro (la preuve : l'avion pollue 35 fois plus que le train et coûte 2 fois moins cher au client).
Par conséquent, à quoi bon faire des estimations de coûts quand tous les prix sont faux (puisqu'ils n'internalisent pas les externalités négatives des pollutions occasionnées) ?
Plus q'un programme et plus que des ordres de grandeurs de quantités, rendements, nature et quantités de déchets produits par chaque filière - alors qu'on ne sait même pas quoi faire du stock de radioactivité artificielle et du stock de CO2 atmosphérique - c'est d'un idéal dont on a besoin (une feuille de route - qui peut, pourquoi pas, être sous la forme d'un inventaire à la Prévert) pour sauver l'humanité en ne continuant plus comme avant (ce que vos propositions, soit-disant sérieuses et étayées, tendent à défendre mordicus de peur de perdre quelque chose alors qu'il nous faut réinventer notre avenir sans peur de faire table rase du passé).
@ Manuel Petit
Bonjour Manuel,
Vous dites :
"Pourquoi ne pas plutôt favoriser l'installation des panneaux sur toutes les toitures existantes et bien orientées selon un contrat de type "je vous laisse l'accès à ma toiture - vous installez des panneaux dont vous tirez profit pendant 15 ans, les 10 ans de vie restant me revenant"."
Le problème est que d'une manière ou une autre, cela revient quand même à payer très cher une électricité très polluante, produite au moment où on en a le moins besoin :
- Très chère : autour de 200€/MWh actuellement, soit 4 fois les prix de marché
- Très polluante : 120gCO2/kWh sur l'ensemble du cycle de vie du panneau s'il est produit en Asie, ce qui est quasiment toujours le cas, contre environ 20gCO2/kWh pour l'électricité vendue par EDF en France métropolitaine
- Produite au moment où on a le moins besoin : en été, avec une production chaque jour en été 4 fois supérieure à celle en hiver, et nulle le soir, alors que c'est le soir en hiver où les besoins sont les plus grands, et ce dans un contexte où les technologies de stockage existantes n'ont pas le potentiel nécessaire pour résoudre un tel problème.
Ce dont la France a besoin, c'est d'une énergie au meilleur bilan carbone, produisant à peu cher au moment où on en a besoin. Pas d'entretenir des industriels chinois en subventionnant de la pollution supplémentaire totalement inutile, tout en défiabilisant notre approvisionnement électrique.
Bien cordialement,
"c'est d'un idéal dont on a besoin"
Je réponds un peu à tous les participants :
• Idéal : justement non, c'est le principe de réalité qui doit prévaloir, et pas un idéalisme béat. Avant de tout jeter par la fenêtre, assurons-nous DANS LE DETAIL que les nouvelles idées proposées sont meilleurs en terme de coût, d'efficacité, de pollution. Comme cela a été rappelé, le solaire PV c'est sympa, mais il ne produit que le jour, il est fabriqué principalement en Chine (où sont nos emplois?) et avec des terres rares qu'il faut piocher dans la mine avec de gros engins diesel dévastant des forêts primaires (je grossis le trait exprès, mais je ne suis pas très loin de la réalité).
• Les ordres de grandeur, ça peut être utile : si produire de l'hydrogène pouvait se faire tranquillement at aussi simplement à la maison avec une bassine d'eau de pluie et un panneau solaire, croyez-moi que quelqu'un aurait déjà proposé des kits à la vente…Sur les chiffres autour de l'avion, là encore comparons sur les mêmes bases : si le train est chinois ou américain, il utilise une électricité largement plus carbonée que l'électricité française.
• Autonomie : êtes-vous sûrs de vouloir être autonome? L'idée peut paraître séduisante, mais l'avantage du réseau électrique, c'est qu'à part 0.03% du temps (limite réglementaire), vous êtes sûr d'avoir du courant pour votre machine à laver ou votre mobile. En autonomie, vous vous débrouillez tout seul. S'il faut attendre 5 jours le réparateur de votre installation autonome, il faut assumer vivre au poêle et à la bougie. Et les entreprises (celles où nos concitoyens sont employés) ont peut-être envie d'éviter ce genre de désagrément pour éviter le chômage technique voire la liquidation.
• Grandes entreprises : c'est facile de jeter la pierre au gros, au grand, à celui qu'on voit, mais les grandes entreprises d'Etat, si ce n'est pas vous, ce sont vos voisins, vos proches, etc… Et comme elles appartiennent à l'Etat, elles vous appartiennent. EDF, pour ne pas la nommer a fait grandir un parc et un réseau dans le but de maximiser le bien-être collectif (l'électrification de la France). On peut vouloir tout détricoter, revenir au chacun pour soi, mais dans ce cas chacun assume : accepter les ruptures d'alimentation, le prix (qui me prouve que le kWh sera moins cher?), pas de réseau donc pas de solidarité (c'est le principe du réseau).
• Réseau et justice : ceux qui ne pourront pas installer des panneaux solaires (copropriété, location, mauvaise exposition, solvabilité, toiture fragile, bâtiment historique) devront seuls assumer le coût d'entretien des lignes. Doit-on l'accepter? Est-ce juste? L'autonomie n'est-elle pas réservée "aux riches" qui ont les moyens d'investir?
• Table rase : je me méfie toujours de l'idée de renverser la table, car souvent la renverser, c'est la casser, et on perd toujours du temps à la reconstruire, pour au final se retrouver avec une autre table, bancale.
• Éolien/solaire : je rappelle que l'éolien et le solaire sont intermittents et que la particularité (physique) de l'électricité, c'est qu'on ne peut la stocker facilement. Les batteries sont encore très chères, fabriquées en Asie, avec des matériaux rares et des process qui peuvent être polluants.
• Les "bonnes idées" : le stockage hydraulique par STEP (Station de Transfert d'Energie par Pompage) est intéressant, mais tous les ouvrages ont leurs inconvénients : rappelez-vous le drame de Sivens. Dans la même veine, il faut prendre conscience des difficultés à installer un parc éolien que ce soit en mer ou sur terre : on encense les énergies renouvelables, mais on ne les veut pas dans son jardin. Si tous vos voisins installent pour de vrai leur propre production d'hydrogène ou de biogaz en plus d'éoliennes à côté de chez vous, posez-vous la question des nuisances de ces types d'installation (bruit, odeur, risque d'explosion, allées et venues de matières premières…).
• "coûte que coûte" : ben justement, non. Les gens sont toujours volontaires pour dépenser l'argent des autres. Mais quand vous aurez installé toutes vos machines de production autonome d'énergie, vous aurez à payer les contrats d'entretien, les approvisionnements, le renouvellement de votre machine, les m2 utilisés… Comme le rappelle Thomas, si au final le coût de revient de votre électricité est 4 fois plus cher que le prix actuel, consentirez-vous à payer?
• Nucléaire : je rappelle qu'il produit 10 fois moins de CO2 que le solaire PV (cf ADEME http://reseaudurable.com/bilan-carbone-production-electricite-france/). Or le CO2 est largement responsable du changement climatique… le balayer ainsi d'un revers de main par idéologie est à mon sens une erreur. De toute façon les déchets sont là, il faudra les gérer. Regardons si la filière est encore pertinente en pesant les avantages, les progrès futurs faces aux risques, aux services rendus, aux alternatives, aux coûts…
Moi, je n'ai pas de solution toute faite, et je suis prêt à tout étudier. Je dis juste qu'il faut dérouler et détailler toutes les conséquences de chaque proposition et qu'à la fin, chacun se pose la question de signer (ou non) la phrase "J'ai parfaitement compris les conséquences des choix que je retiens et j'en accepte le prix".
Réponse à Matt
Faire table rase, ça ne veut pas dire renverser la table et la casser, ça veut dire tout reprendre à zéro et repartir sur de nouvelles bases, justement pour éviter que la table ne se casse à cause de tout ce qu'on avait mis dessus.
Pour expliquer la métaphore, la table c'est la terre avec l'humanité qui vit dessus. Ce qu'il y avait sur la table c'étaient les énergies fissiles et fossiles de stock gratuites, l'argent roi, la pollution massive et subventionnée, la destruction systématique de tous les écosystèmes et de la biodiversité et pour récompense, le réchauffement climatique, les cancers, l'épuisement de toutes les ressources en cent ans, le dumping environnemental et social, la mondialisation, le chômage et la pollution massive et généralisée avec tout son lot de morts (pollution de l'air = première cause de mortalité mondiale = 1 mort sur 6 dans le monde = « trois fois plus de morts que le Sida, la tuberculose et le paludisme réunis, et quinze fois plus que ceux causés par les guerres et toutes les autres formes de violence » https://www.futura-sciences.com/sante/actualites/medecine-pollution-resp...).
Faire table rase, c'est changer de paradigme, passer au 100% renouvelable et augmenter le prix de l'énergie pour lutter contre le gaspillage et la pollution, c'est respecter et imiter la nature : énergie solaire, photosynthèse, pas de déchets mais des nutriments et le local nourriture, travail, énergie, nourriture bio, vélo, sport, santé.
Ce qui est sûr, c'est qu'on ne risque rien à changer car le pire c'est de ne rien changer car cela a un coût : le coût de l'inaction. Ce coût est incommensurable. L'humanité ne s'en relèvera pas.
Si on y réfléchit bien, on n'a pas le choix.
L'éolien et le solaire feront aussi des déchets
A Emmanuel Hourdequin, beau programme que vous proposez: je ne sais pas où je vais, mais je fonce quand même.
Aucun intérêt dites vous de connaître les quantités et les prix ? Dites çà à un chef d'entreprise, ou à un ménage modeste !
Avez-vous une idée de la dangerosité et de la quantité des déchets produits par l'éolien et le solaire photovoltaïque?
Le promoteur de la centrale éolienne en mer prévue à l'île d'Yeu a estimé à 200 millions d'euros, probablement volontairement très sous-estimé, le coût du démantèlement au bout de 40 ans, pour une production totale d'électricité de 74 TWh ( à mon avis plutôt 50 ). Pour 1 réacteur nucléaire de 1 GW, la production sur 60 ans est de 420 TWh et le démantèlement estimé entre 500 et 1000 millions d'euros. Comme vous voyez, le coût du démantèlement au kWh est moins élevé pour le nucléaire que pour l'éolien en mer. Les déchets de l'éolien comprennent des déchets spéciaux, dont on sait encore moins comment s'en débarrasser que pour les déchets nucléaires, et dont la durée de vie est infinie, contrairement à celle des déchets radioactifs ( qui autrement ne le seraient pas)
Réponse à Bernard DURAND. La science n'est pas une opinion
Concernant l'impact écologique des panneaux solaires, lire :
https://www.wedemain.fr/Fabrication-recyclage-quel-est-le-veritable-impa...
POUR LES PANNEAUX PHOTOVOLTAÏQUES : On peut tout démonter facilement et récupérer tous les matériaux. Cela prend quelques mois tout au plus. Beaucoup moins cher que l'argent de l'électricité produite et vendue.
POUR LES ÉOLIENNES : On peut tout démonter facilement et récupérer tous les matériaux. Cela prend quelques années tout au plus. Beaucoup moins cher que l'argent de l'électricité produite et vendue.
POUR LES CENTRALES NUCLÉAIRES : Pratiquement impossible à démanteler. Radioactif pour des centaines de milliers d'années, très très dangereux pour ceux qui le font et très très cher à faire, beaucoup plus cher que l'argent de l'électricité produite et vendue.
Vive la production centralisée d'électricité!
Je sais, c'est un peu provocateur vis-à-vis de Mr Petit, mais je voudrais dire combien l'amélioration de la condition de l'Humanité a été rapide grâce à la "grande production". J'ai un peu l'impression en lisant cet argumentaire de voir les défenseurs du "grand bond en avant" chinois, où chaque village s'essayait à la production d'acier.
La production centralisée ne s'est pas développée à cause d'un complot de capitalistes, c'est un processus historique qui a conduit à la formation d'ensemble économiques de plus en plus grands et complexes que sont nos sociétés.
Répandre l'illusion que l'avenir est à la production électrique dans son petit coin, cela ressemble à un retour au moyen âge. Je rajouterai que la production éolienne et PV allemande, comme elle impose des échanges de plus en plus lointains, des interconnections de plus en plus importantes, montre que ces productions "renouvelables" exigent de plus en plus de "délocalisations" imposées en grande partie par leur caractère intermittent. La France "encaisse" déjà beaucoup des excédents allemands. De plus, la production d'éoliennes ou de PV se fait de plus en plus par des producteurs géants (Siemens..). Les renouvelables induisent de plus en plus de centralisation, et je considère la production décentralisée comme une illusion.
Réponse à Emmanuel HOURDEQUIN
Effectivement, on peut accuser tout le monde de tous les maux de la terre, mais ça ne fait pas avancer le débat. Je pointerais ceci :
"c'étaient les énergies fissiles et fossiles de stock gratuites" : elles ne sont pas gratuites (coût de l'extraction), mais les énergies renouvelables non plus. Et il faudra faire accepter à chacun de payer plus cher pour l'énergie.
"l'argent roi" : ce n'est pas un argument spécifique à l'énergie. L'argent est juste un moyen pour permettre les échanges. La question de la répartition de l'argent est une vraie question, qui sort du cadre de ce débat, et qui doit être traitée par les états (fiscalité) de manière à orienter les actions de tous les acteurs vers une gestion durable de notre planète.
" la pollution massive et subventionnée" : c'est vrai, mais les énergies renouvelables sont également encore largement subventionnées (sinon elles n'auraient même pas décollé). Sur le mot pollution, c'est un peu vague : parlons-nous de particules, de CO2, de radioactivité, de composés chimiques? Comme toujours, il faut entrer dans le détail pour avoir une idée claire.
" la destruction systématique de tous les écosystèmes et de la biodiversité et pour récompense, le réchauffement climatique, les cancers, l'épuisement de toutes les ressources en cent ans, le dumping environnemental et social, la mondialisation, le chômage et la pollution massive et généralisée avec tout son lot de morts" : c'est sûr, mais pendant les 19 siècles précédents (et même avant), c'était famine, peste, guerres, inégalités sociales, injustices, survie, esclavage, privilèges, misère, espérance de vie faible… Il faut savoir remettre de la perspective. Certes, notre époque est malade, mais il me semble plus opportun de réfléchir à comment on peut redresser la barre pour un développement plus durable sachant qu'il faut EMBARQUER TOUT LE MONDE dans l'aventure. Les incantations vagues du style "100% renouvelable et augmenter le prix de l'énergie pour lutter contre le gaspillage et la pollution, c'est respecter et imiter la nature : énergie solaire, photosynthèse, pas de déchets mais des nutriments et le local nourriture, travail, énergie, nourriture bio, vélo, sport, santé", c'est bien joli, mais il faut convaincre la majorité que c'est dans son intérêt. Et pour convaincre, il faut à la fois des arguments solides (dire concrètement ce qu'il faut faire, peser avantages et inconvénients), et également accepter des consensus sur un certain nombre de sujets. Et recommencer sans cesse pour petit à petit réorienter notre style de vie. Si on fait un virage à 180°, on risque le conflit et au bout un régime autoritaire.
Avant de condamner le monde actuel, il faut se demander ce qu'on est prêt à accepter : pas de déchet, c'est bien, mais concrètement on fait quoi? Par ex., sur le textile : on n'achète que quelques vêtements dans une vie, que l'on fait réparer chez le cordonnier. Mais que vont devenir tous les vendeurs de tous les magasins? Les usines? Les fabricants de machines à tisser? "vélo, sport" : garde-t-on les usines de vélo, celles qui fabriquent des super cadres en alu, selle confortable, pneus increvables? Oui, mais l'alu, l'acier, le caoutchouc c'est atrocement énergivore et destructeur pour l'environnement… On s'arrête où alors? Et les chaussures de sport, elles sont en plastique. On fait comment? Sur la santé : les médicaments que l'on ingère se retrouvent in fine dans le milieu naturel et le polluent : on arrête de se soigner?
Si on y réfléchit bien, on est d'accord pour changer, mais moi je préfère le virage d'un paquebot, lent mais ferme, plutôt qu'une épingle à cheveux qui risque de nous envoyer dans le décor.
Merci pour cet excellent avis !!!
Je suis absolument d'accord avec vous pour dire : "La transition énergétique vers les énergies renouvelables est une nécessité absolue devant s'effectuer dans des délais contraints. " et "Il faut changer de paradigme".
Nous n'avons pas le choix. Les énergies fossiles et fissiles sont sales et ne sont pas assez taxées et nous ne nous en relèverons pas. La seule solution, c'est le recours massif aux énergies renouvelables, coûte que coûte (mais au final, ça nous rapportera plus et ça développera l'emploi en local en luttant contre la pollution et ça améliorera la santé publique).
Il faut donc abandonner le plus vite possible (en s'en donnant les moyens : fiscalité + lois antipollution) :
- le pétrole
- le nucléaire
- le charbon
- le gaz naturel
- les réseaux électriques trop centralisés
Il faut
- économiser l'énergie
- autoproduire et autoconsommer son énergie en totale autonomie, autant que faire se peut (maisons à énergies positives)
- faire passer le gaz (biogaz - déjections, excréments, déchets alimentaires, dihydrogène, méthanation) au centre de notre système de production d'énergie (quitte à fabriquer de l'électricité localement à partir du méthane ou du dihydrogène ou d'un mélange des deux)
- faire des échanges internationaux de gaz produits par l'énergie renouvelable
- développer le stockage par énergie potentielle de pesanteur (STEP)
- développer massivement le solaire thermique, aérovoltaïque, photovoltaïque
- développer massivement les éoliennes offshore et onshore
- développer massivement le biogaz en unités petite, moyenne et grosse
- faire l'Europe de l'énergie renouvelable pour faire sortir la France du nucléaire et pour faire sortir l'Allemagne du charbon (lignite).