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Avis n°40

Objectif : autonomie énergétique

Ajouté par Jonathan ANONYMISé (FURIANI), le
[Origine : Site internet]
Priorités de la PPE

La priorité à mon sens est que le gouvernement axe sa stratégie en faveur de l'autonomie énergétique que ce soit au niveau du pays puis au niveau plus local (régions, départements, villes, et même, le plus important : immeubles, maisons, entreprises).

Par conséquent, le gouvernement devrait rapidement supprimer toutes aides publiques ou niches fiscales concernant les énergies qui ne permettent pas d'atteindre l'autonomie, c'est-à-dire : les énergies fossiles et le nucléaire. Le gouvernement devrait en priorité reporter ces aides sur les mesures qui permettront d'atteindre l'autonomie énergétique au niveau individuel. En effet, l'idéal serait que tous les bâtiments produisent plus d'énergies qu'ils n'en consomment : c'est l'avenir. Pour cela, il est nécessaire de rénover au maximum tous les bâtiments et de les rendre autant que faire ce peu, producteur d'énergie par l'installation de panneaux solaires par exemple. Cela pourrait aussi permettre de réduire à termes les frais liés au transport de l'énergie et de réduire les intermédiaires : les entreprises, les administrations, les citoyens seront directement producteurs de l'énergie qu'ils utilisent.

Par conséquent, il est essentiel que le gouvernement planifie la mise en place d'énergies qui peuvent être produites directement en France et générées par tout le monde, en minimisant le nombre d'intermédiaires et l'utilisation d'espaces naturels (il est de mon point de vue très dommage d'utiliser des terrains naturels pour faire des parcs photovoltaïques alors qu'il y a une quantité importante de toits qui peuvent être utilisés pour directement alimenter les bâtiments sur lesquels ils sont posés). Cela veut dire une action forte en faveur des énergies renouvelables mais de manière réfléchies afin d'en minimiser les impacts.

Par ailleurs, afin de pouvoir diminuer le nucléaire, le gouvernement doit mettre en place des actions fortes sur la diminution de la quantité d'énergie consommées en favorisant la recherche sur le rendement énergétique voire en imposant des normes sur le sujet. Il est important de se désengager du nucléaire le plus vite possible d'un point de vue technique et financier car le nucléaire va générer des coûts conséquents dans les années à venir.

Une fois que le pays sera autonome sur le plan énergétique, qu'il se sera désengagé du nucléaire, qu'il n'y aura plus la problématiques de nouveaux déchets nucléaires à gérer, ni l'approvisionnement en uranium ou en énergies fossiles, que les énergies renouvelables auront été fortement développées et optimisées, que de nombreux bâtiments produiront plus d'énergies qu'ils n'en consomment et que les rendements énergétiques auront été améliorés, le coût de l'énergie pourrait être relativement faible et facilement accessible à tous. Il serait préférable d'aller vers ce monde là le plus vite possible...

Commentaires

Exclure le nucléaire de l’objectif d’autonomie énergétique de la France c’est ignorer la réserve d’uranium appauvri (isotope 238) stockée et disponible sur le sol français. En l’exploitant cette réserve dans une filière de réacteurs à neutrons rapides elle fournirait plus de mille ans de notre consommation actuelle d’électricité.
Cette option dont la pertinence doit être évaluée par le réacteur de démonstration ASTRID s’appuie sur le retour d’expérience des réacteurs Phénix et Superphénix. Il serait judicieux d’attendre le résultat de cette évaluation avant d’enterrer arbitrairement cette filière.

71290

Les EnR ne rendent pas autonome énergétiquement.
Les installations EnR nécessitent des quantités importantes de matières importées (acier, cuivre, métaux rares) et, à ce jour, la fabrication même des équipements n'est pas nécessairement française. En ordre de grandeur, c'est ~20% du coût des installations qui est importé. Si à cela on ajoute la nécessité de moyens de stockage ou de backup fossile (le nucléaire ne convient pas bien à cela), le niveau de dépendance explose.
Une centrale nucléaire nécessite, rapporté à l'énergie produite, beaucoup moins de matériaux importés pour sa construction (on n'importe pas le béton). Certes l'uranium est -aujourd'hui- importé à 100% mais 1) celui-ci ne représente qu'un coût marginale dans l'énergie nucléaire (de l'ordre de 1%) et 2) il est facile d'en stocker des années de consommation (grâce à sa grande densité énergétique). Au final, pour le nucléaire, la valeur importé ne représente que 1 à 2% du coût de l'énergie, soit 10 fois moins que pour les EnR.
L'énergie qui rend le plus la France dépendante est le fossile : les installations coûtent peu et c'est le combustible -importé à 100%- qui représente la majeure partie du coût final. Ainsi, pour les fossiles, c'est plus de 90% de la valeur qui est importée !

Ainsi, paradoxalement, pour plus d'autonomie énergétique, c'est le nucléaire qu'il faudrait développer !

44000

Quand je parle d'autonomie, je parle du fait que l'énergie est produite en France par le biais d'un combustible disponible en France, ce qui n'est pas le cas de l'uranium car même si la France a peut être fait des réserves, elle doit en importer de l'étranger de manière continue.

Par ailleurs, le nucléaire, à moins d'avoir des changements technologiques majeurs, ce qui reste à prouver, n'est pas une énergie d'avenir du fait qu'elle utilise des ressources non renouvelables, qu'elle génère des déchets radioactifs très compliqués à gérer et nécessite des dispositions de sécurité drastiques avec toujours la possibilité d'une catastrophe nucléaire à un moment donné ou un autre. Et on voit très bien que les coûts de cette énergie vont exploser à l'avenir (quand on sait que le démantèlement des sites nucléaires prend des dizaines d'années, ça craint !).

Par conséquent, le nucléaire peut assurer une pseudo autonomie de la France pendant quelques années mais il est important de le réduire le plus vite possible et axer uniquement la priorité sur les EnR. Bref, l'argument du nucléaire ne doit pas servir pour empêcher le développement des EnR, comme cela se fait depuis des années, ce qui fait que la France prend un retard conséquent par rapport à d'autres pays.

Quand au fait que pour construire certaines installations EnR il faille importer des matériaux, je dirais oui comme pour pleins de choses. Ce n'est à mon sens pas le principal problème car une fois l'installation construite, elle peut fonctionner de nombreuses années sans avoir besoin d'importer de nouveaux matériaux. Il faut néanmoins développer et optimiser la conception et le recyclage de ces installations, en créant si possible des filières françaises, avec pour objectif de minimiser les matériaux importés.

20600

Je ne pense pas que l'autonomie consiste à s'enfermer dans nos frontières avec les quelques ressources nationales que nous avons. Cela n'a jamais été le cas sur notre petite planète et l'humanité ne survivra qu'mettant en commun les produits exploitables.
Cela étant dit chacun doit être prudent et limiter sa dépendance, en quantité et en coût. C'est justement ce que réalise l'énergie nucléaire grâce à la formidable concentration énergétique de son combustible.
Je comprends l'attrait des EnR et je suis d'accord qu'il faut leur donner une plus grande place. Mais elles ne sont pas aujourd'hui capables d'assurer 100% des besoins basiques de nos sociétés, car elles sont intermittentes. Ce n'est pas parce qu'on a de jolies petites piles dans nos téléphones qu'on sait stocker l'électricité pour faire fonctionner l'industrie, les hôpitaux, les villes et les TGV.
C'est pour cela qu'en Allemagne les parcs d'éoliennes sont doublés par des centrales à charbon ! Bonjour le climat !
Le choix français est le bon : nucléaire (ramené à une proportion voisine de 50%) et un bouquet de renouvelables. ^Tout en développant la recherche sur le stockage de l'électricité.

91400

"Il est important de réduire [le nucléaire] le plus vite possible et axer uniquement la priorité sur les EnR".
=> Non, c'est du fossile dont il faut se débarrasser en premier... mais nous sommes d'accord, les EnR peuvent y aider.

Paradoxalement, ce ne sont pas aux éoliennes et aux panneaux solaires qu'il faut penser en premier.
-> Pour la production de chaleur dans le bâtiment : économies (isolation), biomasse (bois, méthanisation...) et chaleur de l'environnement (utilisée via les pompes à chaleur).
-> Pour le transport : économies (réduction du gabarit des véhicules), avantage d'électrification (fournie par les EnR et le nucléaire).

Tant qu'il restera du fossile dans le mix énergétique, la question du nucléaire est secondaire.

44000

Pour aller plus loin concernant la possibilité d'utiliser les stocks d'uranium via les réacteurs à neutrons rapides et le multi-recyclage, permettez-moi de vous détailler un petit calcul :

D'après le rapport de l'ANDRA (1) : « Au 31 décembre 2010, environ 272 000 tonnes d’uranium appauvri (Uapp) étaient entreposées en France »
Celà représente : 272.10⁶ / 0,238 = 1,143.10⁹ moles de ²³⁸U et donc autant de moles de ²³⁹Pu après transmutation dans un réacteur.
En nombre d'atomes cela fait : 6,02.10²³ * 1,143.10⁹ = 6,88.10³² atomes. (2)
La fission d'un atome de ²³⁹Pu dégageant 200 MeV, cela nous donne une énergie potentiellement disponible de 6,88.10³² * 200.10⁶ = 1,376.10⁴¹ eV.
Comme 1 eV vaut 1,6.10⁻¹⁹ J, cette énergie équivaut à 1,376.10⁴¹ * 1,6.10⁻¹⁹ = 2,2.10²² J.
Comme 1 W.h = 3600 J, cette énergie peut être également convertie dans cette unité et elle vaut alors 2,2.10²² / 3600 = 6,11.10¹⁸ W.h.
Si on admet un rendement de conversion de 35% (3), cela permettrait de produire 0,33 * 6,11.10¹⁸ = 2.10¹⁸ W.h d'électricité.
La consommation annuelle de la France étant, en gros, de 500 TW.h, soit 500.10¹² W.h, l'autonomie électrique de notre pays serait assurée pendant :

2.10¹⁸ / 500.10¹² = 4000 ans. (4)

(1) http://www.andra.fr/inventaire2012/03_pdf_inventaire/7-1-Bilan_des_matie... , page 3
(2) 6,02.10²³ est le nombre d'Avogadro
(3) C'est le rendement annoncé pour l'EPR, les réacteurs actuels sont plutôt aux alentours de 33%
(4) Sans doute un peu moins compte tenu que la totalité de l'Uranium ne pourrait être utilisé en pratique

53000

Pour les Energies Renouvelables Intermittentes (Solaire et éolien) il faut avoir un stockage équivalent ce qui est pas aujourd'hui réaliste. Par contre il existe un nucléaire vert sans risque d'instabilité et sans produire de déchets à longue durée de vie. Un prototype de 5MW a marché sans problème pendant 5 ans dans les années 60 aux USA (ORNL) il s'agissait d'un réacteur sels fondus (fluorures tenon sodium) réacteur de la génération IV avec du thorium au lieu d'uranium donc pas de production de plutonium et autres transuraniens.
Pour le combustible traditionnel à base d'uranium on a en France tout le combustible usagé c'est à dire utilisé qu'à 5% mais il est plus économique de produire du combustible neuf à partir du minerai importé que de recycler le combustible usagé cependant Areva le fait très partiellement MOX.
Pour le thorium qui existe 4 fois plus dans le monde que l'uranium et mieux réparti, c'est pareil il existe des stocks en France et ailleurs car c'est un sous produit des terres rares. Le point critique des réacteurs à sels fondus est l'obligation d'utiliser du nickel (ou des alliages de nickel) à cause de la corrosion et la température mais pour le moment la Nouvelle Calédonie est encore française.
Arrêt du nucléaire OK mais précisons du nucléaire "traditionnel" et n'acceptons que des réacteurs nucléaires de la génération IV et non III+ comme EPR.

13140

Faire croire que l'on peut se passer en même temps de nucléaire, de charbon, de pétrole, de gaz est un mensonge et pire faire croire que les énergies renouvelables ne nous mettent pas en dépendance des autres pays est une manipulation.
Partageons la face cachée de la transition énergétique de PITRON pour mesurer à quel point l'utilisation massive de terres rares dans la production d'énergie renouvelable et le stockage indispensable en raison de l'intermittence, va nous mettre en dépendance direct de la chine et surtout avec des impacts environnementaux très importants.

Protéger la planète, ce n'est pas délocaliser la pollution par application cynique du NIMBY (not in my backyard) comme nous l'avons fait avec les accords de Kyoto et la délocalisation des industries polluantes en Chine !

Protéger la planète, c'est faire des compromis et les meilleurs choix. Allier nucléaire et énergie renouvelable (+maintien hydraulique) est certainement le meilleur moyen de faire évoluer non pas le mix électrique Français mais le mix énergétique européen vers plus de sobriété carbone.

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