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Question n°250

Concentrer les efforts sur le thermique

Ajouté par Erik ANONYMISé (Paris), le
[Origine : Site internet]

Parmi les points débattus, se pose la date à définir pour l'objectif de 50% de nucléaire dans le mix énergétique français. Or, la prérogative première de la transition énergétique est la diminution de la quantité de gaz à effet de serre émis. Le nucléaire étant une source d'énergie décarbonnée, meilleure en bilan carbone que l'éolien ou le photovoltaïque, pourquoi vouloir le remplacer par ces derniers ? Pourquoi ne pas plutôt concentrer les efforts sur le remplacement des sources d'énergie thermiques, qui elles sont le gaz ou le fuel, par ces mêmes EnR (photovoltaique, pompe à chaleur...) ?

Date de la réponse:
Réponse de La maîtrise d’ouvrage, le
Réponse:

Nous vous remercions de votre contribution qui nourrit notre réflexion pour l’élaboration de la Programmation pluriannuelle de l’énergie.

 

La réduction des émissions de gaz à effet de serre est bien un objectif central de la politique énergétique. La loi de transition énergétique pour la croissance verte adoptée en 2015 a ainsi fixé des objectifs ambitieux pour réduire ces émissions, ainsi que des objectifs spécifiques sur la réduction de la consommation en énergie fossile. La priorité de la Programmation pluriannuelle de l’énergie est donc bien la réduction des émissions de gaz à effet de serre.

 

Sur le système électrique en particulier, la priorité a également été donnée à la réduction des émissions. Le Plan climat a notamment annoncé la fermeture des centrales électriques au charbon d’ici la fin du quinquennat actuel.

 

Les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre ne permettent par ailleurs pas d’envisager d’augmenter les autres productions d’origine fossile. A ce titre, dans sa communication du Conseil des Ministres du 7 novembre 2017, le Gouvernement a indiqué que « L’évolution de notre système électrique ne devra nécessiter aucun nouveau projet de centrale thermique à combustibles fossiles, ni conduire à une augmentation des émissions de gaz à effet de serre de notre production électrique »

 

Dans cette communication, le Gouvernement a également rappelé « son attachement à la diversification du mix électrique, qui se traduit par le double objectif d’une baisse à 50 % de la part du nucléaire dans la production d’électricité et d’une forte croissance des énergies renouvelables dont le potentiel économique est désormais démontré ».

 

Cette diversification a vocation à renforcer la sécurité d'approvisionnement en électricité, ainsi que l'a rappelé à plusieurs reprises l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN). Il est en effet important de disposer de marges suffisantes dans le système électrique pour faire face à l’éventualité de suspendre simultanément le fonctionnement de plusieurs réacteurs qui présenteraient un défaut générique grave.

 

Les enjeux des différentes solutions de production d'électricité en matière de sécurité d'approvisionnement sont également multiples :

  • D’une part, la baisse de la part du nucléaire dans le mix électrique permet de réduire le risque lié à l’utilisation dominante d’une seule technologie et les conséquences qu’auraient des dysfonctionnements éventuels de cette technologie ;
  • D’autre part, l’intermittence des énergies renouvelables peut être un élément de fragilisation de la sécurité d'approvisionnement ; la question de l'équilibre entre offre et demande se posant en raison du décalage entre les pics de consommation et les pics de production renouvelable, ce qui soulève également la question du développement des solutions de flexibilité.

Le mix électrique doit ainsi être pensé en termes de complémentarité entre l’ensemble des moyens de production.