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Avis n°28

Confusion entre les objectifs et les moyens

Ajouté par 2394 (Paris), le
[Origine : Site internet]

Avis adressé à la CPDP dans la phase préparatoire du débat le 2 mars :

Dans le dossier de presse du 13 février 2018 sur le débat public concernant la future PPE vous indiquez (page 3) six objectifs initiaux de la politique énergétique de la France à l'horizon 2025, 2030 et 2050. Or il semble qu'il y ait confusion entre les objectifs et les moyens d'atteindre ces objectifs. En effet, si les trois premiers points (réduire les émissions de gaz à effet de serre, la consommation énergétique finale et la consommation énergétique primaire des énergies fossiles) sont bien des objectifs, les trois derniers points (augmenter la part des énergies renouvelables dans la consommation finale brute, la quantité de chaleur et de froid renouvelables et de récupération livrée par les réseaux de chaleur et de froid, et réduire la part du nucléaire dans la production d'électricité) sont des moyens pour parvenir éventuellement à réaliser des objectifs. Cette confusion est d'autant plus grande et navrante que les trois moyens indiqués sont contraires aux trois objectifs visés.

Ainsi :

1) Le développement des énergies renouvelables ne permet pas de faire baisser les émissions de gaz à effet de serre comme le prouvent les exemples de la France, et surtout de l'Allemagne dont le développement gigantesque des énergies renouvelables n'a pas permis de fermer une seule centrale thermique pilotable ni de diminuer ses émissions de CO2 (voir lien et article PJ). Leur intermittence nécessite de maintenir un parc thermique pilotable (fossile ou nucléaire) en parallèle pour satisfaire en permanence le besoin variable. https://www.contrepoints.org/2018/02/16/...

2) Le nucléaire n'émet pas de gaz à effet de serre (ou très peu). Vouloir sa diminution est contraire au premier objectif visé de réduction des gaz à effet de serre.

3) La chaleur et le froid délivrés par les réseaux seraient moins émetteurs de gaz à effet de serre par la cogénération de centrales nucléaires (ou par le chauffage électrique par pompe à chaleur) que par la méthanisation, la méthanation ou l'injection d'hydrogène... issu du méthane ou de l'électricité (elle même issue d'où ?...)

En résumé, vouloir réduire en même temps la consommation des énergies fossiles et du nucléaire en rêvant de le remplacer par des énergies renouvelables conduira à augmenter la consommation de gaz et de charbon comme... en Allemagne ! (Qui parait-il serait "en avance" sur nous... en émettant beaucoup plus de gaz à effet de serre par habitant qu'en France).

La stratégie bas carbone parait mal engagée (voir lien et article en PJ). https://www.contrepoints.org/2018/03/01/...

Bien entendu, il faudrait aussi s’intéresser aux coûts pour le contribuable / consommateur.

Car si les énergies renouvelables sont devenues "compétitives" (comme l'affirment certains), ce même contribuable / consommateur se demande pourquoi il faut encore et toujours autant les subventionner (via la CSPE par exemple, et diverses autres aides provenant de ses impôts directs).

Commentaires

Je suis totalement d'accord avec vous.
Cette confusion est à mon avis la traduction du fait qu'elle est déja présente dans la LTECV :
https://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do;?idArticle=LEGIARTI0...
Les points 1°,3°,6° et 8° sont des objectifs, les points 2°,4°, 5°,7° et 9° sont des moyens. (1)

Cela montre que le problème est mal posé dès le départ.

(1) Même la réduction de la consommation d'énergie finale, à mon sens est un moyen qui permet d'atteindre des objectifs, celui du point 3° notamment, et non un but en tant que tel.

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