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Question n°434

Coût de l'éolien

Ajouté par Gabriel ANONYMISé (VITRY LE FRANCOIS), le
[Origine : Site internet]

Un article sur les éoliennes du journal « L’Union » du 11 mai, un opérateur de l’éolien qui a requis l’anonymat (pourquoi ?) affirme que « des leaders mondiaux ont créé des géants dans le secteur - de l’éolien - faisant baisser le coût des infrastructures à tel point que l’éolien est aujourd’hui moins cher que le gaz ou le nucléaire ». Et M. Yannick Jadot renchérit en affirmant que « le rapport est actuellement de 1 à 2 voire de 1 à 3 au bénéfice de l’éolien. Et ce rapport va encore augmenter car le parc nucléaire va nécessiter cent milliards d’euros de travaux pour mettre aux normes les centrales ». Qu’en est-il vraiment ? Car alors pourquoi doit-on payer sur les factures d’électricité une contribution toujours plus élevée d’année en année, pour soutenir le développement des EnR (énergies renouvelables) ? Et en Allemagne où les EnR sont encore plus développées, cette contribution est bien plus élevée qu’en France ? Un tel développement devrait amener une baisse des factures et non une augmentation. Pour le coût de mise aux normes du parc nucléaire donné par M. Jadot, EDF annonce un chiffre 2 fois moindre ! Qui a raison ?

Date de la réponse:
Réponse de La maîtrise d’ouvrage, le
Réponse:

Le coût des énergies renouvelables électriques est encore supérieur aux prix de marché de l’électricité, c’est pourquoi elles bénéficient d’un soutien public. C’est un coût de transition pour aider les installations renouvelables à remplacer des installations conventionnelles et diversifier notre système énergétique. Cette diversification a vocation à :

-          renforcer la sécurité d'approvisionnement en électricité ;

-          maintenir un mix électrique français peu carboné afin de lutter efficacement contre les changements climatiques.

 

Le dispositif d’aide aux énergies renouvelables est relativement récent. Si les prix des premiers projets étaient élevés, leur soutien a permis de faire évoluer les filières qui proposent désormais des solutions de plus en plus économiques. Ainsi, les nouvelles installations de production d’électricité renouvelable, les coûts devraient continuer à évoluer à la baisse tirés par la croissance des marchés au niveau mondial, les effets d’apprentissage et le progrès technologique.

 

Lorsque la transition sera réalisée, les coûts de production de l’électricité utilisant les énergies renouvelables ne devraient pas être plus élevés que ceux des installations conventionnelles, voire plus faibles.

 

L’Agence internationale de l’énergie a en effet déjà mis en évidence les baisses importantes de coûts des énergies renouvelables par le passé et anticipe un prolongement de cette dynamique en particulier pour le solaire (- 28 % en 2020 par rapport à 2012, - 41 % en 2030), mais aussi pour l’éolien en mer (- 23 % en 2020, - 36 % en 2030). En 2030, on anticipe en France un coût de production de l’éolien terrestre compris entre 45 et 60€/MWh, et de l’éolien en mer compris entre 50 et 100€/MWh ; un coût de production du photovoltaïque au sol compris entre 40 et 50€/MWh et un coût du photovoltaïque sur bâtiment compris entre 60 et 70€/MWh. Le coût de production des centrales nucléaires existantes, en tenant compte des provisions pour le démantèlement, est évalué entre 32€/MWh et 60€/ MWh.

 

Concernant le coût de mise aux normes du parc nucléaire, et d’après les données issues de la Cour des Comptes (Rapport sur « Le coût de production de l’électricité nucléaire » publié en mai 2014 et rapport sur « La maintenance des centrales nucléaires : une politique remise à niveau, des incertitudes à lever » publié en février 2016), d’EDF et de la SFEN (Société française de l’énergie nucléaire) - Note publiée en mars 2018 sur les coûts de production du nouveau nucléaire français - ,   le grand carénage du parc nucléaire français est estimé à 45,6 Mds€ sur la période 2014-2025. Un chiffrage d’ici à 2030 a été réalisé par la Cour des Comptes qui estime qu’ « un programme global de près de 100 Mds€2013, d’ici à 2030, est nécessaire pour maintenir le parc actuel en état de répondre à la consommation électrique et aux normes de sûreté nucléaire, durcies après la catastrophe de Fukushima ».