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Question n°41

Crédibilité de la programmation définie au terme du débat

Ajouté par Henri ANONYMISé (Tarbes), le
[Origine : Site internet]

Si j'en crois "Le Monde" daté du 16/03 (supplément "économie & entreprises"), la définition du mix énergétique donnée dans la future loi comportera une inconnue : la part du nucléaire, dont la définition par la loi de transition énergétique de 2015 a été remise en cause par le gouvernement. Dans ces conditions, ce débat a-t-il encore un véritable objet ?

Date de la réponse:
Réponse de La CPDP, le
Réponse:

Monsieur,

Nous vous remercions pour l’intérêt que vous portez au débat. Le débat sur la PPE est loin de se limiter à l'électricité et au nucléaire ! Cependant, le ministre de l'écologie Nicolas Hulot a précisé à plusieurs reprises que le délai dans lequel serait atteint l'objectif de 50% de nucléaire dans le mix électrique serait examiné à l'occasion de ce débat. Certains observateurs notent qu'existent plusieurs différences d'appréciation sur ce point entre le gouvernement et l'opérateur électrique historique, et peut-être au sein même du gouvernement. Ce point est donc loin d'être tranché et les sensibilités qui s'exprimeront dans le débat seront nécessairement prises en compte pour les futurs arbitrages.

La CPDP vous remercie pour l’intérêt que vous portez au débat.

 

Complément de réponse apporté par la maîtrise d'ouvrage le 19/04/2018 :

Votée en 2015, la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte (LTECV) fixe l’objectif de 50 % de production d’électricité par du nucléaire à l’horizon 2025, ainsi que des objectifs ambitieux aux filières renouvelables. Le Plan climat a annoncé la fermeture des centrales électriques au charbon d’ici la fin du quinquennat actuel. Les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre ne permettent pas d’envisager d’augmenter les autres productions d’origine fossile. Le gouvernement doit donc organiser la substitution progressive des centrales nucléaires par les filières renouvelables sans remettre en question la continuité de l’approvisionnement en électricité des consommateurs français.

A long terme, l'évolution du mix électrique dépendra notamment du rythme de développement du stockage et des solutions de flexibilité, comme le pilotage de la consommation, indispensables pour accompagner un développement massif des énergies renouvelables, assurer la sécurité d’approvisionnement et notre souveraineté énergétique.

Le Gouvernement a pris acte des études menées par RTE qui montrent que la réduction de la part du nucléaire à 50 % à l’échéance de 2025 soulève d’importantes difficultés de mise en œuvre au regard de nos engagements en matière climatique. Malgré le développement volontariste des énergies renouvelables entrepris par le Gouvernement, la France serait contrainte de construire jusqu’à une vingtaine de nouvelles centrales à gaz dans les sept prochaines années pour assurer la sécurité d’approvisionnement lors des pointes de consommation, conduisant à une augmentation forte et durable de nos émissions de gaz à effet de serre.

L'objectif du gouvernement reste d'assurer dès que possible l'atteinte de l'objectif de réduire à 50 % la part d'électricité d'origine nucléaire.

Au-delà de la centrale nucléaire de Fessenheim, dont le Gouvernement confirme la fermeture lors de la mise en service de l’EPR de Flamanville, la Programmation pluriannuelle de l’énergie fixera les orientations en matière de réduction du parc nucléaire existant, en intégrant l’incertitude sur les avis futurs de l’Autorité de sûreté nucléaire, autorité indépendante, concernant la prolongation de la durée d’exploitation des réacteurs au-delà de leur quatrième visite décennale. La Programmation pluriannuelle de l’énergie définira également les modalités du maintien du recyclage du combustible nucléaire.