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Question n°238

Le débat sur le transport urbain et péri-urbain est il restreint aux modes de transports existants ?

Ajouté par Paul ANONYMISé (Paris), le
[Origine : Site internet]
Mobilités

Les transports en commun et l'automobile semblent être l'objet exclusif des débats, alors que les gains à en attendre sont limités. Pourquoi ne fait-on pas le tour des startup développant des moyens de transport automatique léger urbains et péri-urbains, dont les potentiels sont très supérieurs, principalement du point de vue de l'énergie, et techniquement bien plus proches que des voies industrielles très commentées ? Ce secteur mériterait un minimum d'écoute.

Date de la réponse:
Réponse de La maîtrise d’ouvrage, le
Réponse:

Nous vous remercions de votre contribution qui souligne l’importance des innovations et le rôle des start-up pour réduire l’empreinte de la mobilité urbaine et interurbaine, contribution qui nourrit notre réflexion pour l’élaboration de la Programmation pluriannuelle de l’énergie.

Le secteur des transports a contribué, en 2015, à hauteur de 29,7 % aux émissions de gaz à effet de serre françaises, avec 93 % des émissions provenant du mode routier. L’enjeu de la question que vous soulevez est donc particulièrement important. Dans ce contexte, la transition énergétique s’appuie sur différents leviers et l’innovation en fait partie.

Ces sujets de l’innovation et du rôle des start-up pour une mobilité plus propre ont été abordés dans le cadre des Assisses nationales de la mobilité qui ont eu lieu de septembre à décembre 2017 avec les professionnels, experts et citoyens, afin de proposer des orientations pour une nouvelle politique des transports.

Lors des Assisses de la mobilité, les « ateliers de l’innovation » et les ateliers sur le thème « des mobilités plus connectées » ont traité de ces questions d’innovation et d’automatisation des transports. Comme vous l'évoquez, les ateliers des Assises ont également fait le constat que les transports collectifs et véhicules particuliers n’étaient pas en mesure de répondre à eux seuls aux défis de la mobilité et que de nouvelles solutions de mobilité avaient vocation à se développer, telles que le covoiturage, l’autopartage, le vélo et les véhicules automatisés[1].

Lors de la clôture des Assises le 13 décembre, la Ministre des transports Mme Elisabeth Borne a mentionné que la révolution des mobilités devait commencer par avoir davantage confiance dans le formidable potentiel que représentent l’innovation et les nouvelles solutions de mobilité. Elle a indiqué que cela signifiait plus d’écoute et de partenariats pour libérer tout le potentiel des opérateurs, des start-up, des collectivités, des associations, pour transformer la manière de se déplacer[2].

Lors de ce discours, la Ministre a également annoncé plusieurs actions pour répondre à ces enjeux :

  • Plus de 150 millions d'euros seront mobilisés dès 2018, dans le cadre du Programme des Investissements d’Avenir, pour soutenir l’innovation des start-up et PME, et développer les innovations issues de la recherche.
  • Par ailleurs l’État va aussi soutenir et accompagner les territoires qui veulent innover et expérimenter dans le cadre d’un appel à manifestation d’intérêt aux collectivités, notamment rurales, qui souhaitent accueillir des expérimentations de solutions innovantes.
  • Enfin, un appel aux collectivités, aux entreprises et à tous les acteurs a été lancé par la Ministre des transports pour proposer des simplifications de nos réglementations et procédures administratives afin de lever les freins au développement de nouvelles solutions de mobilité.

Comme vous le soulignez, c’est bien avec une écoute attentive des acteurs de l’innovation que pourront être atteints les objectifs de neutralité carbone à 2050 fixés dans le Plan Climat présenté par le Ministre de la transition écologique et solidaire.

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[1] Synthèses des ateliers disponibles en ligne

[2] Discours disponible en ligne

Commentaires

Puisque les actions entreprises comprennent, d'une part, le soutien de l’innovation des PME dans le cadre du PIA et, d'autre part, le soutien et l'accompagnement des territoires souhaitant innover et accueillir des expérimentations de solutions innovantes, nous vous soumettons un projet d'expérimentation de la solution de mobilité innovante CarLina. CarLina est une sorte de mini-métro automatique, qui a le potentiel de révolutionner le domaine des transports collectifs : grâce à sa légèreté et sa granularité fine, elle allie une capacité de débit élevée (30 000 passagers/heure/sens) à un coût extrêmement attractif (moins de 1 M€/km) et une très faible consommation énergétique (50 Wh/passager*km), comparable à celle d'un vélo à assistance électrique, donc compatible des énergies renouvelables.
Descriptif sommaire de CarLina : http://www.colos.info/images/doc/CarLina_nouvelle-solution-de-mobilite.pdf.

CarLina ouvre une perspective extrêmement prometteuse de résoudre le problème, jusqu'ici non résolu, de la desserte des zones périurbaines, où la faible densité de population et la dispersion de l'habitat n'autorisent pas l'exploitation de moyens de transport classiques dans des conditions économiquement viables.

Cette technologie est en cours de développement par la PME française SEA, qui a un plan de développement détaillé sur quatre ans pour porter la solution de l'état de prototype à celui d'une plate-forme industrialisable. Ce plan prévoit de fournir la preuve de faisabilité au cours de la troisième année, la quatrième année étant consacrée à l'homologation (sur le site de Transpolis). Afin d'arriver au stade de démonstration de faisabilité, ce plan nécessite de mobiliser un financement de l'ordre de 1 M€ et de disposer d'un site de démonstration où le prototype peut être testé et mis au point en situation réelle sur un trajet expérimental d'environ 1 km (de préférence sur un site privé pour éviter les délais de procédures administratives). La faisabilité de CarLina ne fait guère de doute, toute sa base technologique ayant été éprouvée dans le domaine très exigeant de l'aérospatial.

Dans le but d'apporter une solution très pertinente au problème de desserte du cluster Paris-Saclay, où des milliers d'étudiants et chercheurs vont débarquer sans moyens de transport adéquat, nous (les mouvements associatifs du secteur) avons fait une proposition à l'Université Paris-Sud pour réaliser une liaison CarLina entre les sites universitaires situés dans la vallée de l'Yvette et sur le plateau de Saclay. Cette liaison est ardemment réclamée par les dirigeants universitaires et il n'existe guère d'autre solution que CarLina. La communauté d'agglomération Paris-Saclay est prête à soutenir ce projet mais n'a pas les moyens de le financer.
Descriptif de ce projet : http://www.colos.info/images/doc/Liaison_CarLina_Bures-Moulon.pdf.

L'actuel campus universitaire Orsay-Bures en vallée, un site privé, pourrait servir de site démonstrateur.

Un tel projet serait-il éligible au titre des actions décrites dans votre réponse ? Si oui, comment faut-il procéder pour faire acte de candidature ?

Bien à vous,
Harm Smit,
coordinateur du Collectif OIN Saclay.

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