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Avis n°73

Développons en France un réacteur à sels fondus

Ajouté par Progrès Nucléaire (Versailles), le
[Origine : Site internet]

Si seulement le nucléaire, qui émet très peu de CO2, était sûr, moins cher que les énergies fossiles et rapide à construire... C'est possible ! Une réaction en chaîne nucléaire dans un combustible liquide à base de sels fondus permet de réduire ou éliminer les dangers de la technologie nucléaire actuelle, et donc réduire le coût. Des réacteurs à sels fondus sont aujourd'hui en développement aux Etats-Unis, au Canada, en Chine et au Royaume-Uni. Malgré une position forte dans la recherche sur cette technologie, la France n’a aujourd’hui réalisé aucun investissement sur le développement d’un réacteur à sels fondus démonstrateur. Nous croyons qu’il est vital pour la France d’investir maintenant et fortement sur le développement d’un réacteur à sels fondus.

Commentaires

Je ne m'y connais pas bien, mais je suis d'accord que c'est probablement mieux qu'un EPR. Par contre certaines grandes entreprises comme EDF, ORANO, fonctionnent avec 2 grand principes de base.
1) surtout on ne touche pas si ça marche (donc minimum d'innovation).
2) Peu de gens techniquement compétent dans les hautes sphères pour juger un tel changement de conception.
Les grandes entreprises américaines sont menées par des gens qui comprennent très bien le technique (Elon Musk, Zuckerberg...)
Dans le service public français il n'est pas rare de voir un responsable comptabilité prendre la responsabilité du service maintenance mécanique qu'il ne maitrise pas.
Ceci entraine des blocages importants vers les changements car les décideurs n'ont pas les compétences pour les assumer.
A mon avis ce simple fait suffit à expliquer le déclin d'AREVA.

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Développer un nouveau type de réacteur, sur une telle technologie doit garder en perspective le réalisme industriel et le modèle économique lié à ce développement.

Du point de vue industriel, une tête de série est très compliqué à développer. Pour l'EPR, notre filière a beaucoup de mal à mettre au point une tête de série... alors qu'elle n'est qu'une évolution d'une technologie historiquement maitrisée (le PWR) !
Pour un réacteur à sel fondu, on va donc passer sur un démonstrateur (> 5 ans de développement + 10 ans de construction & mise au point pour suivre les demandes de l'administration), une tête de série (>10 ans de plus) avant de commencer à pouvoir envisager de construire une série sur les 10-15 ans qui suivent. Bref, un peu trop lent au vu de nos enjeux.

Je partage le constat sur la maitrise technique de nos décideurs, vrai pour le domaine du nucléaire qui est éminament complexe (le diable est dans les détails). Je ne peux être donc que très pessimiste sur le développement effectif d'une technologie sel fondue à date.

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Les réacteurs à eau pressurisée marchent bien techniquement, mais marchent de moins en moins bien commercialement.
Les réacteurs à sels fondus offre, avec leur sécurité intrinsèque, une possibilité de fournir une énergie décarbonnée compétitive avec les fossiles. C'est une très très grosse affaire.
En France on a certainement les compétences techniques pour décider de suivre cette voie, mais il existe un blocage dogmatique sur la technologie des réacteurs à neutrons rapides avec caloporteur sodium, qui ont beaucoup de valeur mais qui ne sont pas économiquement compétitifs.
Un réacteur à sels fondus offre la possibilité d'augmenter la valeur ET réduire le coût. C'est ça le vrai progrès dans le nucléaire.

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Si d'autres pays développent le réacteur à sels fondus avant la France, et ses avantages fondamentaux se confirment, le réalisme industriel est que la 3ème industrie française peut se voir rayer de la carte dans l'espace d'une dizaine d'années.
Si tous les acteurs et compétences de l'industrie française s'y mettent, avec un financement solide, 10 ans est raisonnable pour la mise en route des premiers centrales.
Si la technologie est simplifiée, gérer une tête de série sera simplifié aussi.
Peut-être faut-il en discuter avec l'ex secrétaire d'état de l'énergie américain Ernest Moniz, qui vient de s'engager derrière DEUX entreprises qui développent des réacteurs à sels fondus (Southern Company et Terrestrial Energy) ?

78000

Nous avons aujourd'hui un gros probleme dans l'approvisionnement en Terres Rares produites à plus de 95% par la Chine. Pourquoi ?
Tout simplement parce que les minerais de terres Rares contiennent du Thorium et que ce dernier est considéré comme "déchet polluant".
L'utilisation de ce déchet dans des réacteurs à sel fondus permettrait de résoudre plusieurs problèmes à la fois.
-Minerais abondant un peu partout dans le monde dans du sable (monazite) - Coût d'exploitation moindre et non destructif de l'environnement.
-Terres rares devenant beaucoup plus disponible à un coût inférieur.
-Dangerosité bien moindre des centrales au thorium, comparées à celles à l'uranium.

La France (AREVA-EDF) fière de son énergie nucléaire ne comprend que les lobbies écologistes n'abandonneront jamais. Quand les chinois ou les indiens auront developpé le nouveau réacteur, l'énergie nucléaire française aura vécu.
C'est le gouvernement qui doit prendre ses responsabilités.

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