Question n°639
Economie d'énergie si aucun trajet de moins de 10 km n'était fait en voiture
le ,Alors que les transports représentent 29 % de la consommation d'énergie et la même part dans les émissions de CO2, je regrette que ce sujet n'ai pas été approfondi en dehors de la question de la voiture électrique. Je souhaiterais savoir quelle économie en énergie et en émission de CO2 serait faite si aucun des trajets de moins de 10 km n'était fait en voiture en envisageant un report modal sur les modes actifs (en dehors des zones de montagne). Je vous remercie par avance pour votre réponse.
Comme vous l’évoquez, le secteur des transports a contribué en 2015 à hauteur de 29,7 % aux émissions de gaz à effet de serre françaises. Les enjeux sont particulièrement importants pour le mode routier qui représente à lui seul 93,0 % des émissions du secteur des transports. Le CO2 est le principal gaz à effet de serre émis par les transports (96,7 %), suivi des gaz fluorés (2,0 %).
Aujourd’hui, 80 % des déplacements sont réalisés avec des véhicules individuels, qui, pour la grande majorité, ne transportent qu’une seule personne. D’autre part, 50 % environ de nos déplacements s'effectuent dans un rayon de moins de 5 kilomètres. Pour réduire l’impact des transports sur l’environnement et limiter le coût de la mobilité, l’un des principaux enjeux est de favoriser des modes de déplacements plus propres à chaque fois que cela est possible, et notamment des alternatives à la voiture individuelle plus partagées.
Pour participer au report modal de la voiture vers les modes actifs, un plan vélo sera présenté en septembre avec les acteurs de l’écosystème vélo. Ce plan s’appuiera notamment sur le développement d’aménagements cyclables sécurisés, des dispositifs de lutte contre le vol et des mesures incitatives en faveur du développement d’une culture vélo.
Pour tous les autres déplacements, le développement des mobilités partagées (auto partage, covoiturage…) est mis en avant dans le but de réduire la congestion routière en zones denses et apporter des solutions palliant l'absence de service de transport régulier en zones peu denses. Des mesures telles que le renforcement des plans de mobilité employeurs, l’organisation d’un service public de covoiturage par les autorités organisatrices de la mobilité, l’extension au covoiturage du remboursement des frais de déplacements domicile-travail et la mise en place d’une plateforme numérique de preuve de covoiturage, l’expérimentation de voies réservées aux véhicules en covoiturage et l’actualisation du label auto partage devraient permettre un développement certain des mobilités partagées.
S’il est difficile de connaître le nombre exact de trajets de moins de 10km effectués chaque année, on peut cependant formuler l’hypothèse qu’une personne travaillant 5 jours par semaine et 44 semaines dans l’année, à une distance de 10km de son domicile et se déplaçant en voiture thermique (essence ou diesel) économiserait 660kgeqCO2/an et 2200kWh/an[1] en n’utilisant plus son véhicule (hypothèse : environ 4400km/an parcourus, sachant qu’une voiture thermique émet en moyenne – de 1995 à aujourd’hui – 150geqCO2/km[2]).