Avis n°551
Energies renouvelables
le ,L’éolien et le solaire ne sont-ils pas de la poudre de perlimpinpin ?
Ce terme que notre Président semble apprécier est défini dans Wikipédia comme « un remède prétendument miraculeux mais totalement inefficace ». La politique énergétique de la France et malheureusement de bien d’autres pays menée depuis quelques années en est une belle illustration.
Les différentes interventions de cette consultation sur ce sujet semblent aller dans le même sens, pourquoi remplacer un système efficient pour l’environnement comme notre parc nucléaire par des systèmes totalement inefficients (inefficace pour un coût maximal).
En reprenant simplement le Bilan Electrique 2017 du RTE il est possible d’extraire les chiffres suivants :
Avec une production totale d’électricité en France pour 2017 de 529,4 TWh, le nucléaire en a produit 71,6 % avec un coefficient d’utilisation de 68,6% alors qu’il n’est pas prioritaire sur le réseau. L’éolien en a produit 4,5% avec un coefficient d’utilisation de 21,6% et le solaire en a produit 1,7% avec un coefficient d’utilisation de 14,6%, l’éolien et le solaire étant prioritaires sur le réseau. Ce coefficient d’utilisation se définit comme le rapport de la production réelle à la production théorique à pleine puissance sur toute l’année.
Ces chiffres montrent bien l’effet nocif de cette politique de subvention de l’éolien et surtout du solaire qui malgré les milliards prélevés sur les factures d’électricité des Français (cf les autres interventions de ce débat) ne représentent toujours qu’une part d’énergie ridicule.
Mais le pire est à venir, si l’objectif de faire passer la part du nucléaire à 50% est conservé (Il serait également intéressant de savoir d’où vient ce chiffre). En conservant les données 2017 (Thème à développer dans une autre question), l’éolien et le solaire devront produire 114 TWh supplémentaires (je n’ose penser qu’il soit prévu de remplacer le nucléaire par du gaz…et côté hydraulique il n’y a pas de perspective d’augmentation). La production 2017 de ces moyens n’a été que de 33 TWh, il faudra donc multiplier le nombre d’installations actuelles par 4. La note va être salée et au-delà d’un certain prix des moyens de production peu écologiques peuvent devenir très rentables.
Il y a quelques jours une lueur d’espoir est apparue avec la possibilité d’un abandon des projets éolien en mer. Malheureusement espoir déçu, plus le projet est nocif, plus il a la vie dure car là on atteint des sommets. Les données disponibles sont approximatives et le calcul suivant pourra être précisé.
Le projet initial (6 champs de 500 MW) prévoyait une obligation d’achat de l’électricité produite à un prix compris entre 180 et 230 €/MWh durant 20 ans. La renégociation du projet a permis de faire baisser le prix de 30% fixons ce nouveau prix à 145 €/MWh.
3000 MW d’éolien avec un coefficient d’utilisation de 21,6% sur 20 ans à 145 €/MWh : Production annuelle 6 TWh Coût sur 20 ans : 16,5 Mds €
880 MW de nucléaire ( 1 seule tranche de Fessenheim) avec un coefficient d’utilisation de 74% facilement réalisable dans les conditions d’utilisation de l’éolien, au prix fixé de 42 €/MWh : Production annuelle identique 6 TWh Coût sur 20 ans : 4,7 Mds €
Surcoût de l’ordre de 12 Mds € auquel il faut ajouter le raccordement RTE (3 Mds € d’après une autre intervention) + toutes les autres subventions…
Les 15 Mds € de gain annoncés par la renégociation peuvent être retrouvés en prenant un coefficient d’utilisation largement surestimé de 50%. Pour une fois on ne peut que se réjouir des erreurs de nos stratèges car avec leurs chiffres la note serait plus que doublée.
En conclusion, la France devrait être fière de sa production d’électricité très respectueuse de l’environnement, on peut faire moins bien mais c’est plus cher…