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Question n°233

Energies renouvelables : périodes de puissance réduite

Ajouté par Jean-Pierre ANONYMISé (Paris), le
[Origine : Site internet]

Pendant l'équivalent de six semaines en décembre 2016 et janvier 2017, le parc éolien n'a pas fourni une puissance supérieure à 1000 MW sur 12 000 MW et la puissance du photovoltaïque a été très réduite du fait de la durée du jour. Un anticyclone couvrant l'Europe faisait que cette situation était la même dans les pays voisins de la France. Comment dans ces conditions, imaginer réduire la puissance du parc nucléaire disponible sans avoir recours à un parc thermique fossile qu'il faudrait construire, et donc sans augmenter les émissions de CO2 ?

Date de la réponse:
Réponse de La maîtrise d’ouvrage, le
Réponse:

Le site Eco2Mix de RTE donne la composition du mix électrique pendant la période que vous mentionnez, sur le mois de janvier 2017 notamment. Sur cette période, l’éolien a ainsi contribué jusqu’à 7 GW à la production d’électricité. En journée, le solaire a contribué jusqu’à 3 GW. L’hydraulique a contribué jusqu’à 13 GW.

Le bilan prévisionnel 2017 publié par RTE montre que la sécurité d’approvisionnement électrique peut être assurée avec des taux d’énergies renouvelables importants à l’horizon 2035 (jusqu’à 49 % dans le scénario Ampère), des fermetures de centrales nucléaires (jusqu’à 16 réacteurs d’ici 2035) et sans recours à des centrales thermiques. Le détail de ces analyses est public et disponible sur le site de RTE. Les analyses proposées par RTE dans le scénario Ampère permettent d’évaluer les capacités en énergie renouvelable qu’il est nécessaire de développer pour substituer la fermeture de centrales nucléaires.

La diversification du mix électrique a en effet vocation à renforcer la sécurité d'approvisionnement. Ainsi que l'a rappelé à plusieurs reprises l'Autorité de Sûreté Nucléaire, il est en effet important de disposer de marges suffisantes dans le système électrique pour faire face à l’éventualité de suspendre simultanément le fonctionnement de plusieurs réacteurs qui présenteraient un défaut générique grave. Un exemple de tel défaut générique est l’anomalie de concentration en carbone de l’acier qui a affecté les générateurs de vapeur de douze réacteurs à l'hiver 2016. 

Le développement des énergies renouvelables contribue ainsi au renforcement des marges d'approvisionnement susceptibles de pouvoir pallier de tels événements, dont l'impact sur l'équilibre du système électrique est susceptible de diminuer à la mesure de la réduction de la part du nucléaire dans le mix électrique.

Commentaires

Dans votre réponse vous confondez la puissance de pointe produite par l'éolien ou le solaire avec la fourniture d'électricité 24h sur 24 selon la demande. Pendant les mois choisis, décembre 2016 et janvier 2017, la demande a été élevée de façon continue, et l'offre éolien et solaire varie selon les jours entre 5% et 20 % de leur capacité maximale. Dans les scénarios de 2035,quels moyens de production fournissent les 80 à 95 % d'éolien et de solaire qui ont manqué pendant 40 jours ? Je suis favorable à la croissance raisonnable des ENR variables. Mais faudra-t-il construire de nouvelles centrales thermiques pour compenser l'arrêt de certaines centrales nucléaires ?

75016

J'ai longtemps hésité à penser que l'incohérence de la loi sur la transition écologique dans le domaine de l'électricité était tout simplement due à une incompréhension du sujet par la plupart des décideurs. La dernière interview du secrétaire d'état à l'Energie, M Sébastien Lecornu le montre clairement.aujourd'hui dans la Tribune. Il dit:

"Pour passer de 75 à 50% d'électricité nucléaire, il faut nécessairement fermer certains réacteurs. Toute la question est de savoir à quel rythme, sur quelle pente, et donc à quelle date. A l'issue du débat public en cours sur la PPE, entre cet été et septembre, nous allons déterminer un nombre de réacteurs, une pente de décroissance du nucléaire et une date à laquelle nous atteindrons 50%. Mais probablement pas la liste des réacteurs, car il n'est pas pertinent de fragiliser les territoires avec des annonces politiques. Le choix des réacteurs fermés dépendra de plusieurs critères, dont le coût des travaux de grand carénage demandés par l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) pour chaque réacteur."

C'est bien du même tabac que ce que vient de répondre la MO à la question -très simple- qui lui est posée ici.

75013

RTE donne les informations suivantes, à la portée de tous.

En janvier 2017 la puissance éolienne maximum a été de 8,7 GW le 12.
Pour le PV, 3,4 GW le 21 à 13h30.
Pour l’hydraulique, 15 GW le 19 à 19h00.
La puissance éolienne le 3 à 13h00 était de 0,27 GW pour une consommation de 80,4 MW.
L’éolien assurait donc 0,3% de la demande (et 2,3% de la puissance éolienne installée).

La question de J-P Chaussade était simple et claire
La réponse arrive avec des chiffres approximatifs après exactement 6 semaines de réflexion. Réponse hélas classique : patientez donc, dans quelques semaines on aura trop de production éolienne. Si la réponse venait d’un journaliste de TV5 on s’en accommoderait, on a l’habitude.

Signalons que l’on a eu aux environs de Noël 2016 des épisodes de forte production éolienne ; c’est sans utilité car l’électricité se stocke très mal pour les grandes quantités et sur plusieurs jours.

Signalons également, si certains avaient l’idée saugrenue de compter sur les voisins, que la production allemande (PV + éolien) était de 0,3 GW le 8 janvier à 16 :30 (pour 99 GW installés !)
PV + éolien : O,3 GW pour 99 GW installés !

N’oublions pas que les EnR sont fantasques, que l’électricité ne se stocke pas et que la production européenne est souvent fortement corrélée.

57000