Vous êtes ici

Question n°448

Les "ENR" électriques intemittentes sont-elles vraiment renouvelables ?

Ajouté par Bernard ANONYMISé (Arvert), le
[Origine : Site internet]
Energies renouvelables

L'éolien et le solaire photovoltaïque sont présentés comme renouvelables au motif que le vent et le soleil le sont.

Mais :
1- les ENR électriques ont actuellement besoin d'assistance par des centrales pilotables pour pouvoir être utilisées. Ces centrales, hormis les centrales hydroélectriques de lacs et les centrales à biomasse, mais qui ont des capacités limitées, fonctionnent à partir de combustibles fossiles et d'uranium qui ne sont pas renouvelables, et cela semble-t-il à échéance relativement proche. Les ENRi, pour l'essentiel, ne sont donc pas plus renouvelables que ceux-ci à l'échéance de leur épuisement.
2- si les éoliennes et les panneaux solaires pouvaient être fabriqués uniquement avec l'électricité qu'ils produisent comme seule source d'énergie, on pourrait considérer qu'il s'agit-là véritablement d'électricité renouvelable, à condition toutefois qu'une telle filière produise plus d'électricité qu'elle n'en consomme pendant son cycle de vie.

Question : le MO peut-il nous dire si cela lui paraît possible, et si oui, à quelle échéance ?

Date de la réponse:
Réponse de La maîtrise d’ouvrage, le
Réponse:

1- Comme vous l’évoquez, l'évolution du mix électrique à long terme dépendra notamment du rythme de développement du stockage et des solutions de flexibilité, comme le pilotage de la consommation, indispensables pour accompagner un développement massif des énergies renouvelables, assurer la sécurité d’approvisionnement et notre souveraineté énergétique.

 Dans la communication du Conseil des Ministres du 7 novembre 2017, le Gouvernement a rappelé « son attachement à la diversification du mix électrique, qui se traduit par le double objectif d’une baisse à 50 % de la part du nucléaire dans la production d’électricité et d’une forte croissance des énergies renouvelables ». Le Gouvernement a également insisté sur le fait que « l’évolution de notre système électrique ne devra nécessiter aucun nouveau projet de centrale thermique à combustibles fossiles, ni conduire à une augmentation des émissions de gaz à effet de serre de notre production électrique ». L’évolution du système électrique arrêtée par la PPE ne prévoira donc aucun nouveau projet de centrales thermiques utilisant des combustibles fossiles.

 Toutefois, cette orientation n’est pas incompatible avec le développement des énergies renouvelables non pilotables comme l’éolien et le solaire. Les études menées par RTE dans le cadre de son bilan prévisionnel ont par exemple montré qu’il était possible d’avoir des taux importants de pénétration des renouvelables (jusqu’à 49% dans le scénario Ampère) sans avoir recours à de nouveaux moyens de production thermiques. S’il est effectivement indispensable de disposer de capacités de production pilotables ou de capacités de stockage, ces dernières peuvent être mutualisées dans le système français ou européen. L’augmentation de la flexibilité de la demande, avec le développement de l’effacement, constitue également une opportunité pour le système électrique et l’intégration des énergies renouvelables.

 

2- L’impact carbone des énergies renouvelables a été analysé en utilisant les méthodes de l’analyse de cycle de vie (ou ACV). Cette analyse permet de prendre en compte tous les flux de matériaux et d’énergie nécessaire à la fabrication d’un objet en tenant compte de l’extraction des matières premières, de la fabrication, du transport et du recyclage. Ainsi cette analyse donne les émissions de gaz à effet de serre, les émissions de polluants, etc. pour l’ensemble de la vie de l’objet.

Les analyses de cycle de vie sont des études qui comptabilisent les flux de matières utilisés et de polluants rejetés sur l’ensemble du cycle de vie d’un produit, de l’extraction des matières premières jusqu’à la gestion de sa fin de vie. Elles permettent d’avoir une vision sur de nombreux impacts environnementaux.

Le tableau ci-dessous reprend les impacts environnementaux en analyse de cycle de vie de trois filières pour la production d’un kWh dans les conditions de fabrication actuelles. Ces données sont issues de la base de données IMPACT tenue par l’ADEME.

 

Photovoltaïque

Eolien

 

Sur toiture

Au sol

Emissions de CO2

72g CO2/kWh

78g CO2/kWh

15g CO2/kWh

Quantités de déchets produites

53g/kWh

49g/kWh

26g/kWh

 A titre de comparaison, une centrale à gaz rejette environ 500 g de CO2/kWh et une centrale à charbon près de 1000 g de CO2/kWh.