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Question n°62

Les ENR intermittentes et le mix électrique

Ajouté par GERARD ANONYMISé (BELFORT), le
[Origine : Site internet]
Mix énergétique

Pourquoi dépenser autant d’argent sur le développement des ENR intermittentes (environ une trentaine de milliards d’euros depuis 10 ans), alors que notre production électrique n'émet que très peu de GES grâce à l’hydro et au nucléaire ? La loi LCTEV prévoit une réduction à 50% du nucléaire dans la production électrique, ce qui combiné à environ 10% d’hydraulique, conduit à envisager 40% d’ENR. L’Allemagne et l’Espagne ont depuis 10 ans investi des centaines de milliards d’euros dans le développement de capacité intermittente (parc éolien et solaire) mais sur la même période n’ont pas baissé leur capacité pilotable installée totale (charbon, lignite, nucléaire) car ils en ont besoin quand le soleil et le vent ne sont pas au rendez vous. Si la France ferme des centrales nucléaires, elle baissera sa capacité pilotable installée. Comment la France peut-elle penser résoudre ce problème alors que ces 2 pays en ont été incapables ?

Date de la réponse:
Réponse de La maîtrise d’ouvrage, le
Réponse:

Nous vous remercions pour votre contribution au débat.

Pour répondre aux défis climatiques et énergétiques majeurs auxquels la France devra faire face dans les décennies à venir, le Gouvernement souhaite engager résolument une transition énergétique. Cette transition repose d’une part sur la sobriété et l’efficacité énergétique, et d’autre part sur la diversification des sources de production et d’approvisionnement et le développement des énergies renouvelables.

Comme vous le rappelez, la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte d’août 2015, fixe ainsi l’objectif de limiter la part du nucléaire à 50 % de l’électricité produite en France à l’horizon 2025.

Si l’énergie nucléaire constitue d’un point de vue des émissions de gaz à effet de serre un atout, sa forte proportion est également susceptible de dégrader la robustesse du système électrique. L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a ainsi rappelé à plusieurs reprises qu’une des vocations de la diversification du mix électrique était de renforcer aussi la sécurité d'approvisionnement en électricité. Il est en effet important de disposer de marges suffisantes dans le système électrique pour faire face à l’éventualité de suspendre simultanément le fonctionnement de plusieurs réacteurs qui présenteraient un défaut générique grave. Un exemple de tel défaut générique est l’anomalie de concentration en carbone de l’acier qui a affecté les générateurs de vapeur de douze réacteurs à l'hiver 2016 qui n’étaient ainsi pas disponibles au cours de l’hiver.

En diversifiant le mix électrique, le développement des énergies renouvelables électriques que poursuit le Gouvernement contribue au renforcement des marges d'approvisionnement susceptibles de pouvoir palier de tels événements sur le parc nucléaire.

L’augmentation de la part des énergies renouvelables posera, comme vous le soulignez, des questions sur leur intégration au réseau. Le retour d’expérience international réalisé par l’Agence internationale de l’énergie (AIE) sur la base de l’expérience des pays utilisant des sources d’énergies renouvelables non pilotables montre que l’intégration des énergies renouvelables non pilotables dans le système est déjà possible au moins jusqu’à 40 % d’intégration. Au fur et à mesure que leur place dans la production totale augmente, la gestion du réseau évolue pour en tenir compte. À de hauts niveaux d’intégration, le pilotage de la demande doit être actionné, et d’autres formes de flexibilité comme le stockage.

Le bilan prévisionnel 2017 publié par RTE montre que des taux d’énergies renouvelables importants sont possibles dans le mix à l’horizon 2035 (jusqu’à 49 % dans le scénario Ampère). Dans l’ensemble des scénarios de RTE, des fermetures de centrales nucléaires sont possibles en parallèle de la montée en puissance des capacités renouvelables tout en continuant d’assurer sa sécurité d’approvisionnement.

Commentaires

Si l'objectif est de diversifier notre mix électrique afin de sécuriser notre approvisionnement, alors le choix d'installation de nouvelles énergies ne doit pas porter sur des ENR intermittentes dont on ne peut guère garantir la puissance produite.

75000

Par ailleurs, la Maitrise d'ouvrage prendra bien soin de constater que les scénarios du bilan prévisionnel de RTE sont tous basés sur des hypothèses de maitrise de la consommation qu'on pourrait juger comme étant optimistes :

500000 à 700000 rénovations de logements par an, alors que nous atteignons difficilement la moitié de ce premier chiffre en France. Et alors qu'on peut supposer logiquement que ces travaux sont effectués par ordre de difficulté, ce qui laisse à penser que plus le temps passera, plus cet objectif sera difficile et cher à atteindre.

75000

Bonjour à tous,
La réponse du MO ci-dessus a fait l'objet d'une demande de complément, auquel le MO a répondu. A lire ici : https://ppe.debatpublic.fr/suite-reponse-a-question-62-enr-intermittente...

75007

C'est bien cela, on a mis la charrue avant les boeufs. On déploie à marche forcée les EnR non pilotables sans avoir la moindre solution de stockage (les STEP sont saturées). Aucune nouvelle solution de stockage de masse n'existe fut-ce au stade R&D.
Ne pas comprendre ce point élémentaire c'est nous jeter, à l'instar de l'Allemagne dans une nécessaire compensation par du Thermique fossile.
Sommes nous dans la croyance magique d'une techno sortie de nulle part ?
Aberrant !

36400

ce n'est pas parce que la France est en retard sur la mise en place de stockage pour les EnR ,qu'il n'éxiste pas de solution : batteries sodium-soufre (10MWh) , nickel-fer (200kWh), , volant à inertie, STEP,batteries à flux .....
EDF installe un parc éolien en mer avec 3 jours de stockage en Ecosse

56000

La France n'est pas plus en retard que d'autres dans ce domaine. Le problème n'est pas un problème de volonté, chacun sait que le problème du stockage est primordial, mais de physique. Toutes les "solutions" que vous évoquez ne sont pas à la hauteur du problème posé, et c'est pourquoi l'essentiel du stockage se fait encore avec des STEP, qui sont elles-même très largement insuffisantes.

92500