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Avis n°389

Les ENR - QUIZ en 10 questions

Ajouté par Michel ANONYMISé (Marseille), le
[Origine : Site internet]

La lutte contre le réchauffement climatique doit enfin devenir une priorité.

1 - Le contexte mondial

Le débat sur la programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) pour les périodes 2018/2023 et 2024/2028 est ouvert depuis quelques semaines. Ce débat qui découle de la Loi de Transition Energétique pour une Economie Verte (LTECV) est public.

Au lieu de poser des questions et recevoir des réponses hors sujet, erronées, inappropriées inexactes, ou même pas de réponses, j'ai proposé quelques réponses pour faciliter l'analyse (dans le style des QCM).

Le 12 décembre 2017, lors de son discours d'inauguration du «One Planet Summet » à Paris E. Macron a déclaré : « On est en train de perdre la bataille » du réchauffement climatique.
Le pacte historique vise à contenir la hausse moyenne sous le seuil critique de 2°C. (Il faut savoir qu'un réchauffement de 0,1 °C en 100 ans est déjà un constat d'échec, alors que penser de 2°C !). E. Macron a prévenu les participants : «Réfléchissez bien, si vous prenez des engagements, nous vous poursuivrons pour qu'ils soient tenus».

Corinne Le Quéré, de l'université britannique d'East Anglia indique: "Avec 41 Mds de tonnes de CO2 émis estimés pour 2017 (si l'on ajoute la déforestation), on risque de manquer de temps pour garder la température sous 2°C, et a fortiori 1,5°C, objectif fixé par l'accord de Paris (adopté fin 2015). Pour mémoire, elles n'étaient que de 32,1 Mds de tonnes en 2016 (les commentaires sont superflus).
On peut entendre que la reprise significative des émissions de CO2 au niveau mondial est due à l'attitude "négationniste" du président Trump, ou au refus de nombreux pays d'instaurer une taxe carbone à un niveau significatif (seul levier permettant de lutter contre les émissions de GES), ou à la reprise de la production industrielle en Chine, ou...

Par ailleurs, il faut savoir qu'il existe des paramètres fondamentaux qui ne sont pas pris en compte dans la lutte contre le réchauffement climatique, en particulier :
- l'augmentation de la population mondiale (pour laquelle, les Etats font l'autruche...). La population mondiale était en 2015 de 7,35 milliards d'habitants. Selon l'ONU, elle atteindra 9,7 milliards d'habitants en 2050 et 11,2 milliards en 2100.
- La déforestation, qui est étroitement liée à une croissance démographique non maîtrisée. 18 millions d'hectares de forêts ont disparu en 2014.
- La tarification du carbone est le principal levier vers une économie sobre en carbone, mais, au contraire, les énergies fossiles sont toujours lourdement subventionnées.
- L'objectif de récupérer toutes les matières premières par le recyclage de tous les déchets (du berceau au berceau) n'est pas imaginé. Les continents de plastiques dans les océans continueront de prospérer.

2 - Le contexte européen

La Commission Européenne a défini, dans le cadre de la stratégie Europe 2020, les 5 priorités de la politique énergétique, à savoir :
- limiter la consommation d'énergie en Europe,
- mettre en place un marché intégré de l'énergie paneuropéen,
- responsabiliser les consommateurs et maximiser la sûreté et la sécurité,
- accroître le rôle prépondérant joué par l'Europe dans le développement des technologies et de l'innovation liées à l'énergie, et enfin
- renforcer la dimension extérieure du marché de l'énergie de l'UE.
Les eurodéputés se sont prononcés en faveur d'une neutralité carbone dans l'Union européenne en 2050 (ça laisse du temps pour se poser la question de la bonne trajectoire!).
On voit que :
- la réduction de la production des GES n'est pas un objectif contraint,
- l'arrêt de la production de l'électricité par des combustibles fossiles (charbon, lignite, gaz ou du fuel) n'est pas demandée,
- le projet de taxe carbone est sur une voie de garage.
La politique européenne a fait l'impasse sur le réchauffement climatique! Il ne faut pas s'étonner que les émissions de CO2 provenant de la combustion des fossiles ont augmenté de 1,8% entre 2016 et 2017 dans l'ensemble de l'Union Européenne.
L'objectif de réduire en 2030 ses émissions de CO2 d'au moins 40% par rapport à 1990 ne sera pas respecté. Le réveil sera dur....
Par contre, les eurodéputés sont très actifs pour favoriser les concurrents d'eDF, ou privatiser ses barrages hydrauliques,....bref, ce qui ne concernent pas le réchauffement climatique!

Dans un mix énergétique, il faut au moins 60% d'énergies pilotables pour la stabilité du réseau : le charbon et la lignite en Allemagne, le gaz au Royaume-Uni, le nucléaire en France.... Le jour où l'on saura stocker l'énergie massivement et à un coût raisonnable, le problème sera différent, mais ce n'est pas pour demain: ce problème est en étude depuis trop longtemps dans le monde entier pour penser que la solution est proche.
Le « comique » de la situation est que lorsque la taxe carbone sera effective et significative en Europe, hormis l'hydraulique, il ne restera que le parc nucléaire français comme énergie pilotable. Ce parc va devenir le sauveur du réseau électrique européen!! D'où la nécessité de le préserver et de le développer.

3 - Le contexte énergétique français

La France ne compte pas énormément dans le décompte mondial de la production des gaz à effet de serre (moins de 1 % pour la production des GES), mais voudrait être un pays moteur dans la démarche. Mais, est-il possible de demander aux autres pays des efforts supplémentaires quand l'on n'est pas soi-même exemplaire?

31 Quelques chiffres pour préciser la situation énergétique actuelle de la France:
- la consommation primaire de la France métropolitaine s'élève à 248,2 Mtep en 2017, en augmentation de 0,7 % par rapport à 2016, corrigée des variations climatiques, elle progresse même de 1,6 %.
- à climat constant, la consommation finale énergétique de la France métropolitaine progresse de 0,9 % en 2017.
- le taux d'indépendance énergétique recule d'un point en 2017, à 53 %.
- le déficit des échanges physiques d'énergie augmente de 4,7 %, contribuant, avec la hausse des cours internationaux, et au rebond de 23 % de la facture énergétique de la France (à 38,6 Mds€).
- la France a émis 463 Mt de GES (en équivalent CO2) en 2016, soit 3,6% de plus que ce qui était prévu : le dérapage provient des secteurs du transport et du bâtiment..
Ces chiffres permettent de vérifier que TOUS les indicateurs permettant d'évaluer la PPE actuelle sont dans le rouge, et les médias ignorent cette catastrophe.
La France est une mauvaise élève de la lutte contre le réchauffement climatique, elle s'est dotée d'un instrument de pilotage pour la politique climatique : le « Suivi de la Stratégie Nationale Bas-Carbone», mais au vu des résultats, il faut considérer qu'il n'y a pas de pilote dans l'avion!
En France, les rejets de CO2 sont imputables aux secteurs suivants:
a) des transports (29 %),
b) de l'agriculture (20 %),
c) du bâtiment (19 %),
d) de l'industrie (18 %),
e) la production d'énergie pesant pour 11 % et
f) le traitement des déchets pour 4 %.
Le dérapage vient des secteurs des transports et du bâtiment lesquels représentent la moitié des rejets de CO2.

32 Les transports
Le transport routier représente 94% des émissions de GES des transports. En 2016, les émissions ont été 6% supérieures à ce qui était attendu et en hausse de 12,4% depuis 1990. Les voitures particulières émettent plus de la moitié des émissions du transport routier. Leurs émissions ont augmenté de 2,7% entre 1990 et 2013 au total, accroissement limité grâce à la diésélisation du parc» (le diesel émet moins de CO2 qu'un véhicule à essence).
La taxation des véhicules diesel des particuliers va donc augmenter les émissions de CO2.
Il en est de même de l'arrivée des cars Macron destinés à concurrence le train grâce à des prix plus attractifs (le transport d'un voyageur par le train émet huit fois moins de GES que par la route).
Question 1 : la solution des transports ne se trouve-t-elle pas dans l'électrification de tous les moyens de transport terrestres, en priorisant les transports en commun.

33 Le bâtiment et la Réglementation Thermique
En un an, d'avril 2017 à mars 2018, 496300 logements ont été autorisés à la construction et 425800 logements ont été mis en chantier, soit une augmentation respectivement de 3,7% et 9,2% par rapport à la même période, un an plus tôt .
Le secteur du bâtiment a dérapé de 11% par rapport à l'objectif de réduction du CO2, et ceci malgré des conditions climatiques clémentes. L'écart est surtout dû au recours aux énergies carbonées pour le chauffage des appartements neufs à cause de la Réglementation Thermique RT2012 ! Ce référentiel ne donne toujours pas une priorité à la réduction des émissions de CO2...
Cette aberration de la RT2012 est maintenue dans le projet de RT2018, l'électricité d'origine nucléaire est décomptée en énergie primaire, donc affectée du coefficient 2,58, avec comme conséquence d'éliminer l'électricité d'origine nucléaire en vue de favoriser le gaz naturel producteur de CO2!!
De ce fait, le gaz est de plus en plus présent dans le chauffage des bâtiments. La « Stratégie Nationale Bas Carbone » espère trouver des gaz qui ne produisent pas de CO2 à la combustion ! Maintenant, il faudra transformer le parc à chauffage gaz en chauffage électrique (si possible avec des pompes à chaleur) !

Trois questions concernent l'évolution de la PPE :
Question 2 Faut-il continuer, dans la prolongation de la PPE 2015 de fixer de nouveaux objectifs pour la puissance des énergies solaires et éoliennes, suivant la logique actuelle qui a démontré son inefficacité en France? La situation en France serait différente si l'on dispose de moyens de stockage massifs, efficaces, compétitifs, mais faire l'impasse sur ce point est un pari mortel.

Question 3 Faut-il continuer de financer les lobbies éolien et solaire qui veulent des subventions, sans savoir que l'intermittence de leurs énergies nécessitent un stock de centrales au gaz fonctionnant en complément ? La variabilité des énergies renouvelables éoliennes et solaires nécessite la mise en œuvre d'énergies alternatives pilotables pour pallier leur intermittence et compenser la chute de production résultant de l'absence de vent ou de soleil. On pourrait spéculer que les échanges d'énergie au niveau européen pourraient pallier ce problème. Les anticyclones couvrent souvent l' Europe et les nuits y sont à la même heure.
La solution énergétique doit être adaptée au contexte de chaque pays. En France continentale, les ENR non pilotés conduisent à augmenter le coût de l'énergie et la production de CO2, contrairement aux discours des Verts. Les intérêts des lobbies éolien et solaire en France ne peuvent pas passer au dessus de l'intérêt climatique.

Question 4 Faut-il remettre au centre du débat le réchauffement climatique, c'est à dire limiter la production de GES à tout prix, y compris en développant le nucléaire ?

4 - Le contexte électrique français

S'agissant d'EDF, sa mission première était est de fournir au pays l'électricité dont il a besoin en toute circonstance, et de produire cette électricité à un prix compétitif profitant ainsi au pouvoir d'achat des ménages, comme à la performance de nos entreprises ; mais c'était avant que la Commission Européenne réfléchisse.

41 Une organisation désintégrée
Après le passage des directives européennes pour l'ouverture des marchés à la concurrence, la complexité et la multiplication des textes de fonctionnement et de régulation.du système électrique français sont tels que personne ne saura qui est le responsable en cas de black out en France:
- RTE qui a pour mission d'assurer, en temps réel, l'équilibre entre l'offre et la demande d'électricité, en s'appuyant sur les capacités et les besoins des producteurs d'électricité, des négociants, des distributeurs, des consommateurs industriels et des entreprises ferroviaires.
- ENEDIS est une entreprise de service public, gestionnaire du réseau de distribution d'électricité qui développe, exploite, modernise le réseau électrique et gère les données associées. Indépendante des fournisseurs d'énergie chargés de la vente et de la gestion du contrat d'électricité.
- La Commission de régulation de l'énergie (RTE) autorité administrative indépendante chargée de veiller au bon fonctionnement des marchés de l'électricité et du gaz en France. La CRE est la pièce centrale du dispositif de régulation des marchés de l'énergie en France.
- L'ADEME est l'agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie en France.
- Le Gouvernement qui plafonne la puissance nucléaire, qui bloque le dossier des éoliennes en mer (ainsi que la filière industrielle française associée)...
- EDF, la Direction Générale de la Concurrence, La Commission Européenne, ou d'autres entités...
Il serait utile que celui qui le sait puisse en informer le Ministre de la Transition Ecologique et Solidaire, et le Ministre de la Justice (Un black out peut entraîner des accidents!).
C'était plus simple avant, plus optimisé, plus opérationnel, plus économique, et donc plus efficace, merci l'Europe.

42 La prise de contrôle du pouvoir
Les Verts, dans certains pays d'Europe, par des jeux d'alliance avec les partis au pouvoir, se sont retrouvés dans des gouvernements et se sont attribués la rédaction des textes réglementaires dans le domaine de l'Environnement. Ce domaine dans lequel on peut tout mettre, ils sont essentiellement intéressés au domaine de l'énergie nucléaire, et une fois que les vers sont dans le fruit.....

La seconde étape a été de contrôler les médias. Beaucoup de journalistes prennent pour argent comptant les arguments doctrinaires des Verts, étant souvent incompétents dans le domaine, ils ne vérifient pas leurs données. Les nombreuses confusions entre énergie et puissance dans de nombreuses reportages et revues sont évidentes (les unités kW, kW/h et kWh sont utilisées sans discernement).

Le dernière étape a été de faire croire au public que la transition énergétique qui visait à préparer l'après combustibles fossiles, avait pour but le remplacement du nucléaire, énergie pilotable, par des énergies non pilotables (éolien et solaire)!

Nos médias intoxiqués n'ont pas compris cette supercherie et ont répercuté la propagande des Verts par la diffusion de leurs contre vérités et de leurs postulats. Par exemple, en 2012, tout le monde savait que la limitation à 50% (en 2025) de la production nucléaire française était du buzz, les médias ont tout gobé. C'est exact que les Verts n'ont pas fait de loi pour que le vent souffle en permanence, ni que le soleil brille 24h sur 24h.

43 Quelques postulats des Verts
431 La consommation de l'électricité va diminuer dans le futur
Pour l'Ademe et donc les Verts, la baisse de la consommation d'énergie en France constitue une des « deux entrées » du débat sur la PPE avec la hausse de la production renouvelable. L'Agence plaide pour un objectif de baisse de 30% de la consommation finale d'énergie entre 2015 et 2035 et rappelle l'ambition de la loi de transition énergétique de réduire de moitié cette consommation d'ici à 2050 (par rapport à 2012).
Pour l'Union Française de l'Électricité (UFE), une politique climatique optimisée sur un critère économique conduirait à ce que la part de l'électricité augmente de 25 % à 33 % des consommations d'ici 2030. Et cette hausse relative est également une hausse absolue, puisque la consommation d'électricité augmenterait dans ce scénario de 10 %, tandis que l'ensemble des consommations finale d'énergie baisserait de 18 %.
La demande d'électricité supplémentaire pour réaliser la mise en place des transports routiers électriques, la fabrication des cryptomonnaies. la climatisation du Nord de la France (à cause du réchauffement climatique), le chauffage électrique des logements (anciennement au gaz)... vont augmenter la consommation électrique du pays.

432 Les énergies non pilotables (éolien et solaire) peuvent remplacer les énergies pilotables
L'ADEME et les Verts envisagent une forte progression de deux filières non pilotables (l'éolien et le solaire) dans le secteur de la production électrique.
Dans un rapport de mars 2018 intitulé "Le soutien aux énergies renouvelables", la Cour des Comptes s'alarme des objectifs flous qui leur sont assignés, de leur efficacité mal appréciée et, surtout, de leur dérive financière qui s'apparente à un pillage organisé des finances publiques sur une durée programmée de plus de 20 ans...
---Il faut savoir que l'empreinte carbone de la France est parmi les plus faibles au monde car le secteur de l'électricité n'y contribue pratiquement pas grâce au nucléaire et à l'hydraulique.

Il faudrait rajouter à l'analyse de la Cour des Comptes que les ENR non pilotables (éolien et solaire) vont recarboner notre bouquet électrique par la nécessité d'avoir des centrales à gaz en appoint !! De plus, il n'y a pas de filière industrielle française, nous achetons à l'étranger.
L'exemple allemand est significatif, avec plus de 45 000 MWe, l'Allemagne a le plus gigantesque parc éolien industriel européen. La nuit du 1er janvier 2018, l'Allemagne a tourné à 100% à l'électricité verte. Cependant, l'éolien allemand n'a toujours pas permis de réaliser son vœu le plus cher: fermer ses 7 centrales nucléaires. Jamais les énergies intermittentes comme l'éolien ne permettront de fermer des moyens pilotables tant que le stockage massif de l'électricité ne sera pas une réalité. En conséquence, l'Allemagne ne pourra pas tenir les objectifs en matière de réduction de GES qu'elle s'est fixée pour 2020, estime une note de France Stratégie, l'Allemagne produit 6,2 fois plus de CO2 que la France par kWh!

Question 5 Pourquoi depuis 2014 et jusqu'en 2020 les émissions de CO2 vont augmenter chaque année en Allemagne, et après la fermeture des réacteurs nucléaires (7 pour 9500 MWe) en Allemagne en 2022, ce sera pire ? L'augmentation du pourcentage des ENR a fait augmenter la production de CO2 en Allemagne, car la production intermittente est adossée à d'importantes capacités de production à base de combustibles fossiles (charbon et lignite).

433 Le stockage massif de l'électricité ne pose pas de difficultés
L'idée selon laquelle la question du stockage massif de l'électricité serait résolue ou sur le point de l'être s'est répandue. À tort. Car si elle est exacte aux petites et moyennes échelles, avec des progrès dans ces domaines encore attendus (batteries en particulier...) elle ne l'est malheureusement plus aux grandes échelles qui seraient indispensables, par exemple pour stocker la consommation d'électricité d'une fraction des 10 TWh que la France consomme chaque semaine.
La viabilité industrielle des solutions par des stockages énormes de gaz de synthèse, d'hydrogène (produit par électrolyse) et méthane est incertaine à un horizon prévisible. Nous devrons donc compter sur des énergies pilotables pendant encore longtemps.

434 Le coût des énergies non pilotables (éolien et solaire) sont compétitifs
D'après les médias, le "renouvelable" est concurrentiel en France avec le nucléaire (On se demande pourquoi il faut subventionner l'éolien et le solaire via la CSPE).
Sur les factures des consommateurs, le prix du kWh (HT)
en 2008 il était de 0,0782 €/kWh.
en 2018 il est de 0,0908 €/kWh...soit 12 % d'augmentation en 10 ans.
Par contre, le montant de la CSPE
en 2008,.il était de 0,0045 €/kWh soit 6 % de la facture !!
en 2018, il est de 0,0225 €/kWh (cinq fois plus) soit 26% de la facture.
Cela fait un augmentation de 20 % de la facture,. alors que l'éolien et le solaire ne dépassent pas 5 % de la production totale d'électricité !
Par ailleurs, RTE fait son affaire des coûts réseaux induits par l'injection des ENR (solaires et éolien) intermittentes sur son réseau, et doit développer des lignes et des postes électriques. Ces coûts, non inclus dans la CSPE, grèvent le coût facturé par RTE aux distributeurs (EDF, et autres) mais pas aux producteurs d'ENR eux-mêmes. Un autre cadeau (dont le montant n'est pas connu) pour les ENR, mais pas pour les consommateurs !
Question 6 Les puissances éolienne et photovoltaïque installées poursuivent leur progression (+ 14 % et + 12%) en 2017 disent les lobbies, à un rythme similaire à celui du développement des capacités raccordées au réseau, cependant, la production a diminué.
Pourquoi les énergies renouvelables n'ont fourni que 18,4% de l'électricité consommée en France en 2017, contre 19,6% en 2016 ?

Si l'on regarde les énergies non pilotables financées par la taxe CSPE, le montant prévisionnel des charges de service public de l'énergie au titre de l'année 2018 s'élève à environ 8Mds€, (soit 17 % de plus que le montant constaté des charges au titre de l'année 2016) sans aucun gain sur l'intensité carbone du kWh produit en France (69 % de cette taxe servent au soutien aux ENR, dont 36 % pour le photovoltaïque et 19 % pour l'éolien).

Cette taxe croît chaque année avec les nouvelles mises en service d'énergies renouvelables; le total cumulé de la taxe CSPE dépassera 70 Mds€ en 2025, selon la CRE (Commission de Régulation de l'Energie), sur la base des seuls engagements actuels. Un vrai scandale d'Etat !

Il y a urgence à supprimer cette taxe de développement des ENR, en raison l' inefficacité à réduire le pourcentage de CO2/kWh, et par la hausse du coût de l'électricité, qui impacte autant le citoyen que notre économie.
Nota : Ces investissements seraient utiles dans certains autres pays !
La répartition actuelle des aides publiques est un obstacle majeur aux ambitions françaises dans le domaine climatique. Cette taxe serait utile dans les deux secteurs qui ont de très mauvais résultats : les transports et les bâtiments résidentiels et tertiaires qui, à eux seuls, émettent pratiquement la moitié des GES (48%). Le secteur transport s'écarte de 6% de la trajectoire, ce qui est considérable, pour les bâtiments, c'est le désastre : l'écart est de 11%.

Le paradoxe est que plus la France dépense d'argent public dans la production d'énergie électrique par l'éolien et le solaire pour diminuer les émissions de GES, plus celles-ci augmentent! Les Verts font l'autruche, car on n'est pas dans la bonne direction ?

435 Le producteur historique d'énergie nucléaire est en faillite
La Réglementation institue un dispositif permettant aux concurrents d'EDF de bénéficier d'une partie de la rente nucléaire. La loi NOME pose les bases de l'émergence d'un marché libre et concurrentiel en demandant à eDF d'approvisionner ses concurrents en électricité. Ce dispositif original et inique, l'Accès régulé à l'énergie nucléaire historique (ARENTH) a été mis en place pour que les clients quittent eDF, en continuant d'utiliser son énergie!!

Dans quel domaine, un industriel doit approvisionner ses concurrents pour inciter les clients à changer de fournisseurs. Ces concurrents profitent de la réglementation pour vendre un produit qu'ils ne fabriquent généralement pas, mais qu'ils obtiennent à des prix permettant de détourner un million de clients chaque année?
Depuis 2011, l'ARENTH permet aux concurrents d'eDF d'acheter des volumes d'électricité d'origine nucléaire à un prix fixé à 42 €/MWh pour approvisionner leurs propres clients, un mécanisme conçu pour développer la concurrence sur le marché français. Les volumes proposés aux concurrents d'EDF atteignent actuellement 100 térawatts-heure (TWh), soit environ un quart de la production annuelle du groupe (détenu à 83,5% par l'Etat français).

Question 7 Quel fournisseur est soumis au "pillage" imposé par la loi NOME? Engie pour la fourniture de son gaz, Total pour la fourniture de son pétrole, ou eDF pour la fourniture de son électricité nucléaire (via l'ARENTH)

436 Les indicateurs doivent mesurer l'accroissement des parcs solaires et éolienne en France
On trouve dans la Réglementation des objectifs tels que: « il faut porter la part des énergies renouvelables à 23 % de la consommation finale brute d'énergie en 2020 et à 32 % de la consommation finale brute d'énergie en 2030.... »

En réalité, il n'y a pas de substituabilité entre les énergies éoliennes et solaires avec l'énergie nucléaire. Pour les comparer, il faudrait intégrer les coûts de « back-up »: les centrales à gaz nécessaires pour palier à l'intermittence des énergies renouvelables. La théorie du foisonnement est loin d'être systématiquement vérifiée.
Malgré les intentions, la loi de transition énergétique pour la croissance verte (LTECV) ne favorise pas la croissance économique durable et la création d'emplois se font à l'étranger: dans le secteur des énergies renouvelables, les emplois sont en Chine, en Allemagne, au Danemark... Contrairement à l'énergie nucléaire, il n'y a pas de filière industrielle en France.
De plus, les achats de matériels (éoliennes et panneaux solaires) déséquilibrent la balance commerciale et pénalise le PIB de la France.
Il manque pour une politique climatique cohérente l'indicateur « d'aide à la décision » (en nombre de tonnes évitées de CO2 -ou de GES- par M€ dépensés).
Les coûts dépensés ou les quantités de puissance mises sur le réseau, ne concernent que les moyens, mais aucunement les résultats en terme de GES. Cette ineptie ne peut pas être involontaire.

Aucun projet ne mesure la quantité de CO2 (ou de GES) réellement évitée par l'intégration d'un nouveau projet. Paradoxalement, en France les énergies non pilotables (éolien et solaire) produisent du CO2, au travers des centrales à gaz complémentaires.

437 La centrale de Fessenheim est inutile
Le plafonnement à 63,2 GW de la puissance nucléaire installée n'a aucune justification technique, par contre, il rend douteux l'équilibre du réseau pour les hivers prochains. On peut prier pour que nos voisins puissent nous assister. Cette loi injustifiée et inique impose que l'ouverture de la production d'électricité à Flamanville s'accompagne de la fermeture d'une capacité équivalente de production électrique en France. Le site de Fessenheim a été choisie par hasard (la moins jeune du parc nucléaire)
La politique énergétique française actuelle demeure l'exemple même de l'incohérence au regard de ses engagements COP 21, la décision de fermeture anticipée de Fessenheim est un véritable fait de prince (déchu). La même erreur avait concerné l'arrêt de Super Phenix à Creys Malville par un autre prince (déchu aussi) toujours sous le chantage des Verts (Mme Voynet).
Macron n'était pas initialement sur la ligne d'arrêter Fessenheim, mais les nominations de Hulot et de Lecornu l'ont conduit à conserver la position du gouvernement précédent, même infondée.
La fermeture de Fessenheim sera au nucléaire ce que la bataille Waterloo à été. Fessenheim promet d'être le prélude à la fermeture déjà imaginée par les Verts de 11 à 18 réacteurs, c'est à dire à une saignée de notre économie et la production supplémentaire de GES sera énorme, sauf si l'implantation des EPR seconde génération était décidée.

Question 8 Les barrages sont aussi des centrales à risque. Leur durée de vie est supérieure à 100 ans. La durée de vie d'un réacteur nucléaire, identique aux nôtres, est de 60 ans aux USA
L'énergie manquante de Fessenheim sera -elle fournie : par les centrales pilotables allemandes (charbon et lignite), et la production de GES correspondante sera-t-elle comptabilisée pour la France ?
On pourrait aussi demander aux Suisses de Mühleberg d'approvisionner l'Alsace.

438 Il faut réduire la part du nucléaire en dessous de 50% en France
Dans les scénarios énergétiques examinés par le GIEC, le nucléaire fait partie des mix électriques envisagés pour atténuer la menace climatique.
Produire son électricité avec des centrales nucléaires présente un bilan d'avantages et d'inconvénients. D'un côté l'énergie nucléaire nécessite une gestion rigoureuse de ses déchets radioactifs et le risque d'une perte de contrôle des réacteurs. De l'autre, une électricité abondante et pilotable, aux coûts très compétitifs, avec une grande économie de matières premières et d'espace, des centrales pratiquement dénuées d'émissions de particules fines ou de GES. Une balance à jauger en fonction des besoins et caractéristiques de chaque pays. L'énergie nucléaire permet l'accès à une électricité à très faible impact sur le climat comparable, voire meilleure au MWh produit, à l'éolien ou au solaire. Un avantage massif, au regard du charbon, de la lignite, du pétrole et du gaz, source de 80% de l'électricité mondiale.

En 2012, Hollande,énervé, avait lors d'un débat de l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle préconisé l'objectif de ramener la part du nucléaire de 75 à 50 % d'ici 2025, ainsi que de fermer la centrale de Fessenheim.
Le futur président avait fait de la fermeture de la centrale nucléaire une promesse phare de sa campagne en 2012. Mais à l'issue de son quinquennat, et malgré l'avoir inscrit dans la loi, le sort de la plus ancienne centrale du parc français n'est toujours pas tranché.
Tous les spécialistes de l'énergie nucléaire savaient que ces deux promesses électorales n'avaient pas de sens: ces engagements ne reposaient sur rien!!

Question 9 Pourquoi le seuil de 50% devrait-il être atteint et « le plus vite possible », alors que le nucléaire répond à l'impératif climatique ? Pourquoi serait-il préférable à 30 %, ou à 75 % comme actuellement ? Aucune étude technico-économique indique que ce chiffre est un optimum, tant pour le coût de l'électricité que pour la sécurité de l'approvisionnement, et encore moins pour le maintien des émissions de CO2.

Question 10 Si l'on prend pour rédiger une nouvelle PPE, les mêmes organismes qui ont raté l'ancienne, peut-on s'attendre à des résultats différents ?

Remarque: si les énergies solaires ou éoliennes pouvaient en France, remplacer avantageusement l'énergie nucléaire, les premiers à s'en réjouir seraient les chefs des centrales nucléaires, ils préféreraient aller bronzer au soleil, plutôt que d'expliquer en permanence leur faits et gestes au « gendarme du nucléaire »...
C'est pourtant ce schéma aberrant que Hulot souhaite reproduire via un méthodique "effet domino". À cet effet, il pourra s'appuyer sur la feuille de route que lui délivrera bientôt la Commission Pompili sur la base de le parc nucléaire se fait vieux avec 34 réacteurs sur 58 affichant plus de 30 ans de vie (c'est à dire à mi-vie), . Hulot, a déclaré vouloir en fermer jusqu'à 17 d'entre eux, afin de laisser plus de place aux ENR. « La France a pris conscience de son retard dans l'investissement dans les ENR et s'est fixée l'objectif ambitieux d'augmenter la part des ENR à 50 % dans le mix énergétique d'ici 2025 (contre 16 % en 2014), soit tripler la part du renouvelable en l'espace de 10 ans. »

En novembre 2017, 5 ans pour ouvrir les yeux, Hulot a officiellement enterré cette ambition de Hollande.
«Si on veut maintenir la date de 2025 pour ramener le nucléaire à 50 % du « mix » électrique, ça se fera au détriment de nos objectifs climatiques»
ou «Je préfère le réalisme et la sincérité à la mystification».
Hulot a surenchéri sur les objectifs environnementaux en abandonnant aussi le « facteur 4»: division par 4 des émissions de GES à 2050. Pour les Verts, les objectifs de la loi ne sont que des vœux pieux.

Après 5 ans à répéter le credo du Président Hollande, Hulot vient de s'apercevoir qu'aucune étude économique, aucune étude d'impact sur la production des GES, n'ont été réalisées pour vérifier la pertinence de cette décision!!! Il est urgent de procrastiner.
Pour tenir cette promesse, il aurait fallu fermer l'équivalent de 17 à 20 réacteurs sur les 58 actuels, calculait la Cour des Comptes en 2016. Le gouvernement Hollande n'avait rien fait dans ce sens, dans la première PPE de 2016-2019, il n'a fixé aucun calendrier pour l'arrêt de réacteurs et Hulot ne semble pas plus pressé de fixer un nombre de réacteurs à fermer pour atteindre l'objectif de 50%...

Si Hulot se préoccupait d'études économiques, il aurait vite vérifier que l'argent gaspillé pour les ENR serait, en France, efficacement utilisé pour réduire la production de GES dans la rénovation (isolation) des bâtiments, et dans les transports, où tous les chantiers ont pris du retard...
Les objectifs de la loi sur la transition énergétique sont loin d'être atteints, les moyens sont insuffisants mais surtout la trajectoire pour y parvenir «n'est pas la bonne...
Le président de la CPDP Archimbaud qui pilote l'enquête PPE, vu ses vertes convictions va certainement faire croire à Hulot que l'objectif politique est de donner une nouvelle date aux 50% de nucléaire!

439 Le producteur historique eDF change de politique pour l'énergie solaire
Lévy, le Président d'eDF, a annoncé à la veille de la rencontre « One Planet Summit », un plan solaire pour développer et construire 30 GWe de nouvelles capacités de production dans l'Hexagone entre 2020 et 2035. Un investissement de 25 milliards d'euros conditionné au lancement par l'Etat d'appels d'offres. Jusqu'à maintenant, eDF concentrait ses investissements dans les énergies vertes dans les hydroliennes et à l'international (solaire et éolien),
EDF produira plus d'énergie solaire pour les territoires d'outre mer et la Corse, par contre pour l'Hexagone, ce serait mieux de le faire en Afrique ou au Moyen Orient pour faire baisser la production de CO2.
Mais il ne faut pas oublier que le PDG d'eDF est nommé par le Gouvernement mais voudrait sauver Fesenheim. Ceci prouve au moins pour les Verts que le lobby nucléaire n'existe pas.

On peut arrêter l'énumération sous peine d'écrire un livre.

5 - Conclusions

Il existe une ambiance de total oubli des enjeux climatiques chez les décideurs politiques et économiques en France, comme dans le reste du Monde. Tout se passe comme si aucun Etat n'était concerné par ce qu'il a promis de signer et de respecter pour contenir le réchauffement à moins de + 2°C par rapport à la période préindustrielle de la fin du XIXème siècle.
En France, aucun décideur ne semble se soucier des modifications profondes qu'il faudra introduire dans nos manières de produire et de consommer pour atteindre un tel objectif....
Le débat sur la programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) pour les périodes 2018/2023 et 2024/2028 permettra seulement de faire du buzz, et des voyages pour certains....
Le réveil en sera d'autant plus douloureux mais, heureusement, comme d'habitude, personne ne sera responsable des conséquences.
En France, dans le domaine de la production électrique, où des dizaines de milliards ont été et seront investis dans les énergies non pilotables la production de CO2 augmente et augmentera. Il y a une erreur de cible il ne faut pas compter sur la PPE 2019-2028 en préparation pour changer la cible. Les statistiques prouveront ces dires, mais les dégâts auront continué....
Et pourtant, soucieux de l'état de l'environnement et préoccupés face aux changements climatiques qui s'annoncent, une majorité des Français se déclare disposée à agir pour l'environnement. S'ils savaient...

Michel Quéré
Retraité EDF à Marseille

Commentaires

Bravo pour votre quizz très documenté !
Juste quelques compléments: l'Asie (Chine et Inde) a pris conscience de l'enjeu climatique et mise sur le nucléaire et l'hydraulique pour décarboner une partie de sa production électrique.
L' ancien monde (l'Europe) n'est pas capable de se mettre d'accord sur une taxe carbone parceque l'Allemagne et la Pologne continuent à exploiter des centrales thermiques à charbon et lignite. Seule l'Angleterre, pragmatique, mise encore sur le nucléaire en renouvelant son Parc nucléaire.
Et la France continue à avoir honte de son nucléaire alors qu'elle produit une énergie propre, sûre et compétitive.
Le problème des déchets a une solution avec le stockage des résidus ultimes en profondeur (-1500 m).
Et puis les réacteurs de génération 4 (du type Phénix et Superphénix) permettraient à la France d'avoir son indépendance énergétique pendant encore longtemps.
Les EnR ont leur intérêt pour l'autoconsommation des logements mais pour la production en base, permanente et fiable, le nucléaire a vraiment de l'avenir.

26200

Très bonne analyse d'un connaisseur de l'énergie.
L'entrisme des Verts dans le médias (émissions très partisanes de la 2, la 5 et Arte) en pleine enquête publique, l'interventionnisme de l'ADEME et de Negawatt avec de multiple cahier d'acteurs et des "mises à jour" de scénarios qui sont de simple relances, des commissions d'enquêtes parlementaires soigneusement managées: tout cela converge vers une manipulation des opinions sans la moindre analyse des échecs actuels.

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