Question n°624
ENR et sécurité du réseau électrique
le ,Comment le développemment des ENR dans le mix énergétique ne fragilise-t-il pas la sécurité du réseau électrique ? En effet les heures de pointes sont le soir, à un moment où les ENR sont inefficientes (notamment l'énergie solaire), l'hydraulique insuffisant (notamment si privatisé), avec une baisse de l'énergie de base (aujourd'hui nucléaire). Par cette politique idéologique dans un domaine très technique, ne risque-t-on pas le black-out, soit un effondrement total du réseau ?
Comme vous l’évoquez, l’éolien et le photovoltaïque, qui représenteront l’essentiel des développements d’électricité renouvelable dans les prochaines années, sont en effet des sources d’énergie non pilotables : elles produisent en fonction du vent ou du soleil et pas de la consommation.
Le retour d’expérience international réalisé par l’Agence internationale de l’énergie (AIE) sur la base de l’expérience des pays utilisant des sources d’énergies renouvelables non pilotables montre que l’intégration des énergies renouvelables non pilotables dans le système est déjà possible au moins jusqu’à 40 % d’intégration.
Le site Eco2Mix de RTE donne la composition du mix électrique pendant la période de janvier 2017 qui a été particulièrement tendue pour le système électrique. Sur cette période, l’éolien a ainsi contribué jusqu’à 7 GW à la production d’électricité. En journée, le solaire a contribué jusqu’à 3 GW. L’hydraulique a contribué jusqu’à 13 GW.
Les analyses proposées par RTE dans le scénario Ampère permettent d’évaluer les capacités en énergie renouvelable qu’il est nécessaire de développer pour substituer la fermeture de centrales nucléaires. Ces analyses montrent qu’il est possible d’atteindre des hauts niveaux d’intégration d’énergie renouvelable (jusqu’à 49% dans le scénario Ampère) tout en respectant les critères de la sécurité d’approvisionnement. Il n’y a donc pas de risque de black out ou d’effondrement total du réseau et en poursuivant la réduction des gaz à effet de serre du secteur électrique. Un développement important des ENR est donc possible en France, tout en la maintenant parmi les pays le moins émetteurs dans le secteur électrique. À de hauts niveaux d’intégration, le pilotage de la demande doit toutefois être actionné avec par exemple des « compteurs intelligents » et d’autres formes de flexibilité comme le stockage.