Question n°189
Eoliennes : pourquoi s'entête-t-on ?
le ,Pourquoi s'entête-t-on à pourrir nos campagnes, à rendre malades les riverains avec des éoliennes qui polluent car les centrales thermiques sont forcément derrière alors qu'on a un exemple de fiasco irréversible avec l'Allemagne ? Toutes les énergies renouvelables sont efficaces sauf les éoliennes ! Et la mortalité des oiseaux et chauves-souris est catastrophique ! Donc s'il vous plaît il faut absolument tout stopper et maintenant, avant que la France soit totalement défigurée ! J'habite le département de la SOMME où nous sommes déjà en implantations à plus de 100% des quotas ! Par pitié arrêtez le saccage ! Stop !
Nous vous remercions pour votre contribution. Le débat public est une occasion importante pour recueillir la perception des citoyens sur les conditions d’appropriation des projets éoliens par les territoires.
Concernant l’efficacité des éoliennes :
L’électricité d’origine éolienne constitue une des nombreuses sources d’électricité qui s’offrent pour composer le mix électrique français de demain. Contrairement à ce que vous affirmez, elle présente de nombreuses qualités qui en font un acteur majeur de la transition énergétique dans tous les pays.
L’éolien est en effet une énergie :
Renouvelable : exploitant l’énergie du vent, l’éolien ne consomme aucune ressource finie. L’utilisation d’énergies renouvelables contribue entre autre à accroître l’indépendance énergétique de la France pendant toute la période d’exploitation d’éolienne.
Faible émettrice de CO2 : On estime que l’éolien émet de l’ordre de 13 gCO2/kWh, un chiffre très en deçà des énergies fossiles (près de 100 fois inférieur au charbon) et comparable (en ordre de grandeur) à l’hydroélectricité ou à l’énergie nucléaire.
Faible consommatrice de foncier : L’exploitation d’une installation éolienne ne consomme que très peu de foncier (fondations et chemins d’accès) et permet ainsi un rendement surfacique très élevé et la poursuite d’une activité autour des éoliennes (agriculture ou élevage le plus souvent).
Toujours plus compétitive : considérée comme une filière mature, l’éolien ne cesse d’afficher des coûts à la baisse qui la rendent très compétitive. Ces progrès sont liés au progrès de l’industrie compte tenu du développement important du marché au niveau mondial, qu’à l’innovation permanente que connaît la filière.
Productive : une éolienne de 2MW produit annuellement l’équivalent de la consommation de plus de 800 foyers français. En France, au premier trimestre 2018 les éoliennes ont fourni 6,3 % de la consommation électrique nationale.
Concernant la mortalité de l’avifaune, la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO) a présenté, en juin 2017, une étude approfondie de la mortalité des oiseaux imputables aux éoliennes à l’échelle nationale (https://www.lpo.fr/actualites/impact-de-l-eolien-sur-l-avifaune-en-france-la-lpo-dresse-l-etat-des-lieux). Elle identifie certains facteurs d’impact et émet des recommandations pour améliorer l’intégration des parcs éoliens terrestres en réduisant leur impact sur l’avifaune.
Le nombre de cas de collisions constatées est extrêmement variable d’un parc à l’autre et apparaît relativement faible au regard de l’effort de prospection mis en œuvre : 37 839 prospections documentées ont permis de retrouver 1 102 cadavres d’oiseaux. L’estimation de la mortalité réelle (prenant notamment en compte la durée de persistance des cadavres et le taux de détection) varie selon les parcs de 0,3 à 18,3 oiseaux tués par éolienne et par an.
Concernant l’impact sur le paysage :
Les éoliennes étant inscrites à la nomenclature des Installation Classée pour la Protection de l’Environnement (ICPE), leur construction est soumise à la délivrance d’une autorisation par le préfet.
À partir de l’étude d’impact fournie par le pétitionnaire, il appartient au préfet de délivrer ou non cette autorisation en considérant, en particulier, l’enjeu de protection et de préservation des paysages et du patrimoine.
À ce titre, et pour chaque parc éolien, est étudié : l’intégration paysagère, la proximité avec des sites remarquables (Unesco, classés ou autre) et l’impact visuel de l’installation sur ces sites et les populations riveraines. Le guide de l’étude d’impact publié par le ministère met particulièrement l’accent sur les notions de covisibilité et d’impacts cumulés afin que les installations soient prises en compte non pas de façon individuelle mais bien au regard des installations voisines.
Chaque projet éolien fait enfin l’objet d’une enquête publique, ouverte à tous, avec affichage dans un rayon de plusieurs kilomètres autour du lieu envisagé pour l'implantation des éoliennes qui permet à chacun de s'informer sur le projet et exprimer son avis et ses suggestions. L'enquête publique fait l'objet d'un rapport qui est pris en compte dans l'instruction de la demande d'autorisation, notamment à travers le rapport de synthèse préparé par l’Inspection des installations classées et présenté à la Commission Départementale de la Nature, des Paysages et des Sites (CDNPS).
Commentaires
A propos de la réponse du MO
Chacun a compris, depuis le début du débat, que le MO est représenté par un nombre important de supporters des éoliennes, qui sont, au simple plan technique, des machines remarquables. Mais dans sa réponse à la question 189 ci-dessus, son argument sur "l'équivalent annuel de la consommation de X foyers" est une rouerie impardonnable. C'est par des mensonges habiles de cette sorte que l'opinion publique a été manipulée et conditionnée depuis des années par des petits malins qui ne pensent qu'à leur profit ou leurs fantasmes (selon qu'ils sont promoteurs d'ENR ou antinucléaires). Le MO n'a pas à mettre le doigt là-dedans.
bien sur qu'il faut s'entéter
• Pourquoi s’entète on ? parce qu’avec le solaire photovoltaïque ce sont les énergies les plus matures techniquement, économiquement pour porter la transition énergétique ici en France et dans le monde.
• Fiasco irréversible en Allemagne…ça n’est qu’un avis sur quoi est il fondé ? merci de préciser.
• Toutes les énergies renouvelables sont efficaces sauf les éoliennes ! quels sont les critères d’efficacités. Les énergies fossiles et fissiles ont un rendement de 30/35% (cycle de carnot) sur l’énergie disponible dans leur combustible (uranium, fuel, gaz…) , l’éolien c’est ~40% de l’énergie du vent disponible qui est récupéré et le photovoltaïque c’est ~20%... donc l’éolien est efficace autant que d’autres EnR…
• La mortalité des oiseaux est chauves-souris est catastrophique… ben non, l’impact est même limité et faible, les enjeux portant surtout sur la patrimonialité des espèces (soit leur état de conservation), l’impact en quantité, même en qualité est sans commune mesure inférieur à celui de nos infrastructures (routes, lignes électriques) et de nos batiments. Surtout gardons en tête qu’actuellement ce n’est pas l’éolien qui est catastrophique pour l’avifaune mais les énergies fossiles et fissiles qui créaient des impacts majeurs dans les autres pays du monde d’où provient le combustible… mais peut être que on s’en fiche vu que c’est chez les autres et pas en France….
• La France ne sera pas défigurée, qui est un avis subjectif et personnel d’autant plus que c’est une énergie totalement réversible. C’est-à-dire que nos enfants ou petits enfants auront un bouton, un levier pour démanteler et remettre en état les sites après la fin d’exploitation des parcs éoliens. La transition énergétique ce n’est pas pour nous mais pour l’avenir, pour les générations à venir. Certains prêtent à St Exupéry cette citation : « Nous n'héritons pas de la terre de nos parents, nous l'empruntons à nos enfants. » je pense que tout le monde y souscrit, donc essayons d’appliquer cela !
• La démarche est d’assumer notre consommation d’énergie en rappatriant en France notre production d’énergie. Donc chacun va être mis à contribution pour produire de l’énergie localement avec ses ressources et ses moyens. Ainsi les départements ventés feront de l’éolien, ensoleillés du photovoltaïque, boisé, du bois énergies, agricoles, de la biomasse et méthanisation et probablement un peu de tout dans chaque département français
réponse à frédéric PETIT
. l'Allemagne a très fortement développé l'éolien et le solaire depuis 15 ans. Mais leur parc pilotable (centrales au charbon, gaz et nucléaire) n'a pas été réduit (de nouvelles centrales à gaz ont remplacé les centrales nucléaires qui ont été arrêtées). Au final leur émissions de CO2 n'ont pas diminué. De ce point de vue l'energiewende (tournant énergétique) est un échec. Sur le plan économique aussi, le prix de l'électricité est désormais 2x plus cher en Allemagne que chez nous.
. l'éolien et le solaire sont inefficaces car leur production est intermittente (et même totalement aléatoire pour l'éolien) et en pratique limitée à 23% (éolien) et 13% (solaire) de leur potentiel théorique.
En comparaison l'hydraulique est limitée à 30% de son potentiel théorique mais a l'immense avantage d'être pilotable. Le nucléaire est pilotable et capable de produire jusqu'à 80% de son potentiel théorique...
. Quels éléments avez-vous pour affirmer que les énergies fossiles et fissiles sont catastrophiques pour l'avifaune ?
. Ca épate toujours de citer St-Exupéry, mais la réalité c'est que nous avons hérité du progrès scientifique et technologique accumulé depuis des siècles par nos parents et ancêtres, et que ce sera encore le cas à l'avenir, bien qu'actuellement le retour des moulins à vent s'apparente plus à une récession technologique...
. notre électricité est depuis toujours produite en France, nous en exportons même environ 10%. Ce que nous importons (charbon, gaz, uranium) pour cette production est minime comparé au pétrole importé pour les transports. L'éolien et le solaire ont également au recours aux importations car il n'y a pas de fabricant d'éoliennes (à part l'entreprise Vergnier en train de déposer le bilan...) et de panneaux photovoltaïques en France.
Commentaire de la réponse du MOA
"Energie éolienne toujours plus compétitive"
Faux !
La MOA l'a de fait admis en répondant par ailleurs à une question sur les subventions aux ENR, que ces subventions étaient nécessaires du fait que le coût de revient de l'éolien reste supérieur au prix moyen du marché de l'électricité (notamment pour l'éolien en mer).
De plus on ne prend jamais en compte le fait que l'éolien ne se suffit pas à lui-même et qu'il doit être adossé à des moyens de production pilotables pour pallier les absences ou insuffisances de vent. Et cela a un coût: le sous-emploi des moyens de production pilotables (qu'on arrête quand le vent souffle) qui peut entrainer une non-rentabilité financière de ceux-ci. On risque alors de devoir subventionner aussi les moyens de production pilotables !
"Une éolienne de 2MW produit annuellement l’équivalent de la consommation de plus de 800 foyers français"
Pas faux mais trompeur car l'éolienne produira en réalité de manière variable et aléatoire sans correspondre avec les variations de consommation des 800 foyers. Elle produira tantôt plus que la consommation des 800 foyers, tantôt moins. A elle seule, elle n'assure donc donc pas en pratique la consommation des 800 foyers.
Ce discours - largement répandu par les media - basé sur les productions et consommations moyennes annuelles, est inacceptable de la part de la MOA, car il est biaisé et élude la réalité du problème principal qu'il faut en permanence résoudre: la production électrique doit impérativement correspondre à chaque instant à la consommation. Un"parc" éolien et à fiortori une éolienne isolée en est incapable.
Concernant la mortalité de l'avifaune, la MOA reconnait qu'une éolienne tue en moyenne près de 10 oiseaux ou chauve-souris chaque année, dont il faut le préciser, 80% appartiennent à une espèce protégée.
Sachant que l'on va bientôt dénombrer pas moins de 10.000 éoliennes, sur le territoire français, on voit que les dégâts causés sur l'avifaune sont considérables.